you have a second voicemail

168 17 4
                                    

« Alex, c'est encore moi. »

Elle s'était dis qu'elle ne l'appellerai qu'une seule fois. Juste pour lui dire qu'il lui manquait. Un seul appel et elle le laisserai tranquille. Mais elle en est incapable. C'est plus fort qu'elle. Ça la tuait de dire ces quatre lettres à voix hautes mais ça lui permettait de lui parler d'une manière ou d'une autre.

« Je n'étais pas censé t'appeler une deuxième fois, pourtant me revoilà. Encore à parler encore à ta boîte vocale. Mais peu importe si tu l'écoute ou non je devais juste te parler. Ça fais un mois et trois jours que tu es parti. Où je n'en sais rien. J'ai cessé de chercher il y a deux semaines car j'ai compris que si tu aurais voulu que je te retrouve, tu l'aurai laissé un indice, et ce ne fut pas le cas, donc je pense que le message est clair. Cependant je veux te dire que j'ai appelé ton meilleur ami, ton frère, ta soeur, ta mère, bref tout le monde, mais ils m'ont soit répondu "je n'en sais rien, il ne m'a rien dit" ou encore "je ne suis pas au courant, il ne m'a pas appelé" mais le pire c'est la réponse se de ta chère maman "Ne t'approche plus de lui. Il ne veut plus te voir." Je ne sais pas pourquoi ta mère m'a dis ceci, c'est sûrement vrai...
Je me souviens de ses dîners chez tes parents. Ou on discutait tous ensemble d'envisager de nous marier, et les yeux brillants de ce qui allait être officiellement ma belle mère. Du moins c'est ce que je pensais voir. D'après son appel, si sa voix pouvait m'exécuter je ne serai sûrement pas là. Enfin tu n'écouterai jamais ceci vu qu'il n'existerai pas. Enfin même la vivante je ne suis aucunement sûr que tu l'écoute. Bref revenons à nos moutons Alex. Un mois que tu es parti. Tu es parti et pourtant j'ai l'impression que tu es encore là. Je te vois partout, entend ta voix dans chaque pièce, sens ton odeur un peu partout. C'est sûrement moi qui me fais des films, car il faut se mettre à l'évidence, tu n'es plus là. Tu me manques. Je ne fais certes que me répéter dans mon histoire c'est que bordel c'est vrai ! Tu me manques terriblement Alex.
Le soir, je dors de ton côté du lit, sur ton cousin, et dans ma tête me refais défiler nos moments passés ensemble. On était si beaux. Tout les deux. Le couple parfait. Celui dont j'ai tant rêvée étant petite. Tu sais depuis que je t'ai envoyer le premier message, c'était il y a quoi trois jours ? Je suis ressorti le soir. Juste pour voir comment se portait le monde sans toi. Et pour tout de dire, la réponse est mal. Du moins pour moi. Les gens sont heureux, souriants, rigolants comme des bécasses, se bourrent la geule, mais pas moi. Je suis allé dans la boîte de nuit où nous sommes allés la première fois en compagnie de ton frère, à essayer, comme tu me disais de "lui trouver quelqu'un qui le comble de bonheur autant que tu me comble de bonheur et qui pour rien au monde le laissera à la moindre difficulté" oui oui tu m'as bel et bien dis ça, que je te comblais de bonheur et que jamais tu me laissera. Mais bon le destin en a fais autrement.»

Elle voulait paraître forte lorsqu'elle prononce cette phrase, mais elle s'écroula sur le sol en sanglotant.

« On c'est rencontrer dans une ruelle à Paris et on a décidé que c'était la ou l'on habiterait. Et c'est ce qu'on a fait. Mais maintenant, les rues de la capitale, qui sont censées être les plus romantiques du monde, sont les plus tristes. Il ne cesse de pleuvoir depuis ton départ. Il fait froid, mais tout le monde est en t-shirt. Donc je ne sais pas si c'est moi ou les gens qui ne vont pas bien. Mais la première réponse qui me vient c'est que c'est mon cœur qui a mal. Ma conscience. Mon mental. Tout ça crée une accumulation sur ma vie. Donc c'est moi. Tout va mal. La vie est horrible sans toi. Marcher seule dans la rue, devant supporter tous les regards des gens, me dévisageant avec leurs yeux et expressions me soufflant des choses comme "que fait-elle seule dans les rues noires et désertes ?" ; "n'a-t-elle dont pas vu sa tete ?"; "elle n'a pas autre chose à faire que de se balader comme ça celle la ?" ou bien même des "t'as vu comment elle est habitée ? Une vraie garce celle la. J'aurai tellement honte si j'étais elle..." et crois moi ils ne se gênent pas à le dire à voix haute à côté ou à quelques mètres de moi. Soit ils pensent que je m'en fou complément soit ils pensent que je suis saoule. Ce qui n'est aucunement le cas. Je suis parfaitement sobre d'alcool. Je n'ai pas besoin de ça pour être dans un état pareil. Ton départ me suffit amplement. Ironie du sort sachant qu'il me brise. À chaque passage de personnes faisant des commentaires sur moi, je rentre à la maison les larmes aux yeux mais je me retiens de ne pas m'écrouler en pleines rues. Mais une fois seule dans l'ascenseur je ne peux plus me contenir et je pleure, dans le petit cabinet qui monte. Je me tourne et face au miroir, je me vois, des poches grosses comme un obus sous les yeux, mon teint laiteux, et rien que de me voir ainsi me fais pleurer de plus belle. »

Elle reprend son souffle et s'adossa à la porte d'entrée. De la même manière que la première fois où ils avaient emménagés dans cette appartement. Il y a quelques années plutôt. Ils avaient les mains pleines de cartons et avaient tout poser dans leur nouveau cocon.

« Tu te souviens lors de notre déménagement ? Tu étais assis sur le canapé, seul meuble disponible, tu regardais au plafond, puis de gauche à droite. Tu as ensuite poser ton regard sur moi et m'as demander pourquoi je souriais. Je suis donc venue près de toi et je me suis réfugiée dans tes bras, un bras derrière ton dos et un te serrant très fort au niveau de ton ventre. J'ai posé ma tête au creux de ton coup et ai poussé un long soupir. Tu as répété ta question et je t'ai simplement dis "Je t'aime et je t'aimerai jusqu'à la fin de mes jours" et je pensais chacun de ces onze petits mots. Chaque mot était attentivement pesé. Jamais je ne te l'avais dis à voix haute. Tu as souris à ton tour, puis à l'aide de ta main, tu as soulevé mon menton et m'as longuement embrassé. »

Elle ferme ses paupières puis passe sa langue sur sa lèvre inférieure et effleure celle-ci à l'aide de son index et son majeur. Repensant à ce baiser. Inoubliable et si passionné.

« Cela m'avait fait tellement de bien de savoir que ces gestes, ces yeux, tes yeux, ta bouche, ton corps, jusqu'à la fin de ma vie, seraient miens. Ma possession, rien qu'à moi. Que cet appartement était notre et tout le reste qui va avec. Une éternité ensemble, c'est ce que l'on c'était promis cette soirée là. Durant ce baiser, tu m'avais attrapé la hanche pour me mettre à califourchon sur toi. Nos échanges devenaient plus vigoureux, énergiques, tout en étant merveilleusement agréables et sensuels. Puis cette nuit la, nous nous sommes lâchés, fait plaisir, sur un divan de moins de deux mètres de long et un mètre de large. Sensé être trop petit pour deux, pourtant nous avons réussi, en même temps l'un sur l'autre il est sur que nous prenons moins de place. En semant nos vêtements on a tout renversé. J'ai massé tout ton corps à la force de ma bouche, j'ai gouté un à un tes centimètres carré. Même si le dessin de mes lèvres partira sous la douche. Après cette nuit de baise je ne voulais plus que personne à part toi ne me touche. Le soleil se levait et il était temps qu'on aille se coucher. C'est à ce moment là que j'ai compris que l'on est fais l'un pour l'autre. On est parfait ensemble. Et on le seras toujours. Je t'aime et toi aussi c'est donc une évidence. Même aujourd'hui, même si tu es à l'autre bout du monde. Tu m'aime. Tu me l'as dis mais du moins je espère que c'était sincère. Mais mon cher Alex, prends ton mal en passion c'est du passé. »

Cette dernière phrase l'avait tué. C'est du passé. Alex était du passé. Mais il lui avait promis qu'il serai son présent et son futur. Elle décolle son mobile de son oreille et raccroche. Puis elle tombe de fatigue et de tristesse et s'endort a même le sol.

Alex ✔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant