Lorsque le concerné s'en mêle

Chapitre 4

Je pense qu'aujourd'hui il faut mettre les choses au clair entre nous... »

J'acquiesçai. Il avait tout à fait raison. Mais je n'avais pas réussi à savoir s'il allait me dire qu'il partageait les mêmes sentiments que moi ou non, et cela me stressait. Le regard toujours plongé dans l'eau, il reprit :

« Namjoon... soupira-t-il. Un mois que tu m'as dit que tu m'aimais... Trois semaines qu'on dort ensemble... Environ deux semaines que tu m'embrasses tous les soirs et que tu me prends dans tes bras. Le premier bisou, je le voyais comme un accident, le deuxième je te l'ai laissé faire comme un test pour moi, et à partir du troisième j'ai commencé à avoir une chaleur qui s'installait dans mon ventre. Une douce chaleur. Et puis, le jour où l'on s'est vraiment embrassé, que ta langue est venue rencontrer la mienne, j'ai compris. J'ai compris que j'avais besoin de ces sensations avec toi, que j'avais simplement besoin de toi, autrement qu'en tant qu'ami. J'ai juste eu un peu de mal à me dire que j'étais gay. Mais je te remercie Namjoon. Je te remercie de m'avoir fait tomber amoureux de toi. »

Il releva enfin la tête vers moi et me regarda dans les yeux avant de finir.

« Je sais que tu n'es pas trop dans le genre romantique, mais j'avais besoin de te le dire. Il attendit quelques secondes avant de reprendre. Enfin, la chose la plus importante... Je t'aime Namjoon. »

Je me sentais bien. Extrêmement bien. Le bonheur m'envahissait et me paralysait en même temps. Je ne savais plus quoi faire. Je n'arrivais plus à bouger tellement j'étais heureux.

Il se leva pour se rapprocher de moi. Je pouvais juste le regarder. J'arrivais seulement à bouger les yeux. Il affichait un énorme sourire, ce qui me fit chaud au cœur. J'aimais le voir dans cet état-là, le voir heureux.

Il se remit à ma hauteur et scella nos lèvres. J'avais l'impression d'être dans un de mes nombreux rêves où il venait m'embrasser pour me déclarer sa flamme. Le baiser était doux et tendre mais, une fois sortis de ma léthargie, je pris le dessus et essayai de passer la barrière de ses lèvres. Il la laissa faire et je commençais à faire danser nos langues ensemble, tout en le faisant s'allonger sur le dos, dans l'herbe fraîche. Il mit ses mains sur mon torse et me repoussa, brisant notre échange.

« Nam... T'as vu où on est ? Certes, il n'y a personne, mais si quelqu'un passe on est mort.

- Tu ne veux pas ? demandai-je, en me redressant.

- Pas ici. Surtout pas ici en plein air, t'es un grand malade, rigola-t-il.

- Tu voudrais bien si c'était au dortoir ?! le questionnai-je, surpris. Tu voudrais bien qu'on couche ensemble ?! Hum, tu m'impressionnes.

- On est officiellement en couple depuis quelques minutes, mais dans un sens, ça fait trois semaines. Et puis, bientôt trois ans qu'on vit ensemble, j'espère quand même ne pas me tromper en pensant que tu ne me laisseras pas après, quand on l'aura fait.

- Il n'y a pas moyen. Je t'ai, je te garde. »

Il me sourit. Je me levai et lui tandis la main pour l'aider à faire de même. Une fois debout, je lui volai un petit bisou et lui glissai un « Je t'aime » au creux de l'oreille.

Je l'entrainais jusqu'à notre dortoir. Sur le chemin, il m'avait demandé si c'était une bonne idée, mais je lui avais assuré qu'aucun membre ne serait là pour nous gêner. Il m'avait souri timidement, sûrement mal à l'aise à cause de la situation.

Une fois rentrés dans l'appartement, je retirai mes chaussures et il fit de même. Nous agissions tranquillement, comme si rien n'allait se passer ensuite. Comme si nous allions partir chacun de notre côté pour retourner à nos activités respectives. Mais nous savions tous les deux que cela n'allait pas être le cas, et que nous allions franchir les limites de l'interdit.