❄ Pour Des Étoiles Dans Vos Yeux, ou PEVY c'est plus rapide, est un recueil de nouvelles qui se déroulent toutes au mois de décembre. Plusieurs auteurs ont participé à ce projet.
❄ Une nouvelle sera publiée chaque jour jusqu'au 24 Décembre, pour v...
Mot de l'auteure : Je me suis beaucoup inspirée du marché de Noël de ma ville pour cet OS. Et merci beaucoup Khalie69 pour m'avoir aidée !
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Te souviens-tu du marché de Noël qui se tenait sur la place, tous les ans ? C'est là-bas que nous nous sommes rencontrés.
Il était installé sur mon trajet de retour à la maison. Bien sûr, j'aurais pu faire un détour et passer par d'autres petites rues pour l'éviter ainsi que sa foule et son agitation, mais j'ai toujours énormément apprécié l'endroit. Ce jour-là, il faisait nuit. Je marchais lentement sur la place, à travers les stands de tous genres. Que ce soit les plus typiques, proposant des bonnets de Noël de toutes les formes et pour tous les goûts : rouges, blancs, certains lumineux, d'autres sonores ou bien des tout simple et des plus basiques. Il y avait également des stands un peu plus orignaux, remplis de chocolats qui donnaient vraiment envie avec des sculptures représentant une multitude d'objets. Non loin, se trouvait un établi regorgeant de lampes et de décorations.
C'était magnifique !
Toutes ces couleurs, toutes ces lumières !
Un peu plus loin, il y avait des bougies qui renvoyaient de doux parfums donnant à l'ensemble un semblant de féerie.
Je me souviens que j'avais continué de faire le tour des étals, arrivant finalement devant le manège en bois. Un manège tout simple, à étage, présent tout au long de l'année. Mais l'ambiance de Noël lui donnait un je-ne-sais-quoi de magique. Les chevaux montant et descendant, la montgolfière de toutes les couleurs, les voitures une ou deux places, le sous-marin...
Il y avait de quoi émerveiller les enfants !
Tu te rappelles ce qu'on a fait l'année dernière ? On a emmené ta nièce avec nous au marché. Nous lui avons fait faire un tour de manège. On l'avait accompagnée sur les chevaux. En réalité, c'est parce que j'avais très envie d'en faire un tour moi aussi, parce que ça me rappelait mon enfance. Alors, tu avais trouvé le prétexte d'emmener ta nièce juste pour que je puisse en faire un tour !
À quelques mètres de là, il y avait les mini montagnes russes avec les wagons sur les rails, tu te souviens ? Tu te souviens comme les passagers criaient dans la descente ? Moi, je n'en ai fait qu'une seule fois, la première année où il a été installé et c'était avec toi. En revanche, chaque année, comme une tradition, j'ai toujours fait un tour de grande roue présente au centre de la place. Oh, ce n'est pas une roue immense comme dans la capitale, mais elle est tout de même assez haute pour nous permettre d'apprécier le paysage.
Lorsque nous sommes en haut, de jour, nous pouvons voir toute la ville. Le fleuve comme les alentours, mais cette fois-ci vu du ciel ! C'est une étrange sensation que d'avoir l'impression de redécouvrir la ville. C'est une tout autre perspective que lorsque l'on se promène dans les rues, les pieds bien ancrés sur terre. Mais je crois que ce que je préfère, c'est la vue de nuit. La grande roue est éclairée par des lumières rouges et blanches. Et d'en haut, on peut voir la ville illuminée de mille feux, les ponts traversant le fleuve, le marché tout éclairé en-dessous de nous.
Tu m'as dit que toi aussi tu préférais de nuit.
Ce soir-là, j'ai poursuivi mon chemin, accélérant le pas pour arriver devant la patinoire découverte. J'avais l'habitude de patiner là étant petit. Tous les ans, mes parents m'y emmenaient. D'aussi loin que je m'en souvienne, cette patinoire a toujours fait partie du marché de Noël. Mais en grandissant, je ne suis plus allé sur cette glace. Il y avait beaucoup trop de monde et je préférais aller patiner à un autre moment, sur celle couverte de la ville. Ici, il y a tout un tas d'enfants, de familles, il n'y a que peu de place pour patiner au final. C'est certes symbolique pour les enfants, mais ce n'est plus vraiment mon truc.
Ce que j'aime par-dessus tout quand je vais à cette mini patinoire, c'est observer les gens. Observer les enfants rire, leur sourire éclairant leur visage rougi par le froid. Observer les parents leur crier de faire attention ou de ne pas aller trop vite pour éviter les chutes. Observer justement ces fameuses chutes, jamais dangereuses, desquelles la plupart du temps on se relève en riant. Observer les gens, petits ou grands, aller à la rencontre des uns des autres. Observer tout ce petit monde évoluer sur la glace, se créer des souvenirs inoubliables.
J'adore cet endroit. Je trouve que c'est la perle du marché.
Et je l'aime encore plus depuis ce jour.
Je me souviens...
Je regardais la foule patiner. Je t'ai remarqué, car tu étais là, perdu sur la glace, regardant tout autour de toi, un air paniqué sur le visage. Tu donnais l'impression que tu te demandais ce que tu faisais là. Puis, tu as commencé à avancer et tu as foncé droit dans la rambarde, juste à côté de moi. Je me souviens. Tu t'étais excusé et je t'avais souri. Un sourire auquel tu avais d'ailleurs répondu.
Comme chaque soir depuis que le marché s'est installé, je suis repassé à la même heure. Et chaque soir, tu y étais. À chaque fois, on se faisait un petit signe de tête et on se souriait. Quand je repartais, je te faisais un signe de la main et tu me le rendais. Un soir, alors que tu patinais, tu as perdu l'équilibre et tu es tombé. Tu t'es relevé en râlant, t'exclamant « Mais ce n'est pas possible ! Il n'y a même pas de freins ! Et puis, d'abord, pourquoi c'est glissant ? ». Et à ce moment là, je n'ai pas réussi à retenir mon rire !
Sérieusement ? Tu te demandais vraiment pourquoi c'était glissant ?
C'est une patinoire, donc normalement constituée de glace, n'est-ce pas ? Le but étant de glisser sur dessus pour patiner. Tu m'as regardé rire en haussant les sourcils et je t'ai simplement répondu « C'est de la glace, c'est normal que ça glisse ! » Tu t'es mis a rire avec moi et tu m'as rejoins le long de la rambarde. C'est ce soir là que l'on a discuté pour la première fois.
Le lendemain, quand tu m'as vu, tu t'es dépêché d'enlever tes patins et tu m'as proposé de faire un tour avec toi à travers le marché. J'ai accepté et nous nous sommes baladés un peu avant d'être attirés par la douce odeur du chocolat chaud. C'est au moment où nous sommes passés devant les stands de nourriture. Il y a toujours une file d'attente infernale à cet endroit-là. Pourtant, il y a tout un tas de stands de ce genre sur toute la place. A croire que tout le monde se donne rendez-vous ici ! Mais, honnêtement, je comprends tous ces gens. L'odeur du chocolat chaud, des crêpes, des churros et des gaufres est tellement attirante !
On a donc fait la queue pour attendre nous aussi de prendre notre commande. Pour passer le temps, nous avons regardé les enfants, la bouche pleine de chocolat et de sucre, les yeux brillants de bonheur. Ils étaient au paradis avec ça ! J'ai moi-même succombé plusieurs fois à la tentation d'acheter ces sucreries ! D'ailleurs, à chaque fois que nous avons fait le tour du marché, les fois suivantes, nous avons de nouveau dégusté quelque chose.
Ce marché me rappelle tellement de souvenirs !
A toi aussi, n'est-ce pas ?
Il s'est réinstallé une fois de plus. Comme tous les ans.
Il a ouvert ce matin.
Je vais déposer cette lettre sur la table basse du salon, car je sais que tu la trouveras en rentrant. Je sais aussi que tu la reliras une deuxième fois, comme toujours quand je t'écris quelque chose. Alors, après l'avoir relue, pourras-tu me rejoindre sur le marché de Noël, au pied de la grande roue ?
