❄ Pour Des Étoiles Dans Vos Yeux, ou PEVY c'est plus rapide, est un recueil de nouvelles qui se déroulent toutes au mois de décembre. Plusieurs auteurs ont participé à ce projet.
❄ Une nouvelle sera publiée chaque jour jusqu'au 24 Décembre, pour v...
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La porte d'entrée claqua derrière nous. L'horloge de la salle à manger indiquait une heure passée. Harry et moi venions de passer la soirée chez mon ami Chris que je connaissais depuis le lycée. J'avais bu, dansé et rit et il me semblait que cette fête fut une réussite.
Vu notre état, nous avions décidé de rentrer à pied et nous nous étions amusés en chemin sous les bourrasques du vent qui faisaient tourbillonner la neige. L'alcool réchauffait nos corps et nos cœurs n'avaient besoin que de l'amour de l'autre pour brûler ardemment.
La chaleur de notre duplex nous fit néanmoins du bien quand nous arrivâmes chez nous. Harry ôta son long manteau, retira ses gants ainsi que son bonnet en laine avant de m'adresser un regard en coin. Sous son manteau, un pull noir, cette couleur qu'il portait toujours d'une façon ou d'une autre et j'eu envie de me blottir contre la laine chaude pour sentir son corps contre le mien. Il me rendit mon étreinte quand je cédai à la tentation, cependant il était raide comme un piquet. Inquiète, je m'écartai pour le regarder. Quelques flocons finissaient de fondre dans ses boucles brunes. Depuis presque deux ans de relation, je le trouvai toujours irrésistible. Rien que de le regarder me faisait fondre comme cette neige dans sa tignasse et je glissai mes doigts dedans. Son regard émeraude troublé par l'ambre du whisky fixait mes prunelles intensément.
- Luna... commença-t-il, incertain.
Il ne poursuivit pas mais me serra plus fort contre lui. Déboussolée par son attitude après tant de réjouissance, je le tirai du hall ou nous étions plantés, dépassai la cuisine ouverte sur le salon et je pris place sur le canapé. Il me suivit mais resta debout.
- Qu'est ce que tu as chéri ? l'encourageai-je. Tu n'as pas passé une bonne soirée ?
- Ce n'est pas ça le problème, c'est... enfin je veux dire, ton pote là, puis ses copains surtout...
- Quoi donc ?
- Tu ne vois pas toi. Tu ne vois pas que j'ai passé la soirée à les supporter. Leurs regards, leurs sourires, leurs manigances entre eux...
Son aveu me décrocha la mâchoire. Qu'est ce qu'il racontait ? Il se balançait d'un pied à l'autre, signe visible de sa nervosité.
- Chris et moi sommes amis depuis des années...
- Et tu crois que ça l'empêche d'avoir des vues sur ta culotte ? Encore qu'il a la décence de ne pas trop le montrer. Ses amis n'ont pas la même subtilité visiblement, m'interrompit-il amer.
Sa remarque, grossière et déplacée me laissa bouche-bée. Ses mots, crachés avec véhémence à l'encontre de mon ami me blessèrent.
- Comment tu peux le juger de cette manière ?! Cela fait des années que je le connais et il n'a jamais tenté...
Je m'interrompis en passant en revue tous les moments déjà passés ensemble à la recherche d'un commentaire déplacé de sa part.
- Tu vois, tu te poses aussi la question finalement !
Agité, comme jamais, il me tira du canapé en me tenant par les épaules.
- Tu es à moi Luna, tu comprends ça ? Tout. - Il passa ses mains le long des mes côtes et les arrêta sur mes hanches - Tout ça c'est à moi. Et je ne partages pas. Ni avec Chris, ni avec ses petits copains, ni personne. Tu m'as compris ?
Ses caresses étaient dures, sa voix aussi. Ce n'était pas de l'agressivité, Harry n'était jamais violent avec moi. Cependant, la tension qui régnait dans sa voix me rendait faible et je ne savais si je devais me taire ou au contraire, ne pas me laisser faire.
- Chris n'a jamais...
- Chris parlait de ton petit cul à Austin ma chérie, reprit-il en m'embrassant dans le cou. Chris et ses amis t'ont beaucoup observée. Comme si tu n'était qu'une proie. Comme si en un claquement de doigts, ils pouvaient faire ce que je fais maintenant.
Il claqua mes fesses pour joindre le geste à la parole.
- Mais qu'est ce qui te prend ?
- Tu ne vois pas, la façon dont tu danses, dont tu souris, dont tu ris. Tu es belle Luna et tu attires les hommes.
Je levai les yeux au ciel, contrariée. Son petit numéro de possessivité ne me plaisait pas. Une à une, les cases de mon cerveau s'allumèrent comme dans "Billie Jean". Harry était jaloux. Complètement jaloux. Attendrie, je caressai du bout des doigts sa fossette que j'aimais tant quand il souriait.
- Ne joue pas à ça avec moi, tu sais très bien ce que j'essayes de te dire ! murmura t-il, troublé.
- Je t'aime Harry, répondis-je, un sourire sincère sur les lèvres.
Son front se décrispa légèrement à mes mots, et la fine ligne entre ses yeux disparut. Il souffla :
- Il m'en faut plus Luna.
Il semblait réellement éprouver le besoin que je confirme mes sentiments à son égard, comme si il était inquiet de son sort.
- Tu es mon âme sœur, il n'y a que toi qui compte, que toi que je vois. Je suis à toi, depuis que je te connais, depuis toujours.
Il sourit légèrement creusant enfin sa joue. J'étais tombée amoureuse de lui pour cette raison je crois. Ce sourire illuminait mon monde. Plus que n'importe quelle autre lumière. Il posa son front contre le mien en expirant doucement, son soulagement palpable.
