Maison vide

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Il était fatigué mais détendu grâce à ses médicaments. Ces anti-dépresseurs l'aidaient à avancer, le tuant à petit feu. Il s'allongea, prit son téléphone et tapota quelque chose de très simple.

"-Salut, c'est Framboise "

Quand il relut son message, il sourit: il avait fait la faute sans même s'en rendre compte. Le jeune homme attendu longtemps, mais le sommeil le rattrapa.


Le soleil vint titiller le bout du nez d'Ambroise. Il se réveilla, non sans mal, et son premier réflexe fut de regarder son téléphone : chose qui ne faisait jamais avant.

"-Hey, Framb. Comment vas-tu ? "


Simple, sobre mais efficace : tout à l'image de cette jeune fille.

"- Je vais plutôt bien, merci. Pas de soucis en rentrant, hier soir ? "

Il attendit mais rien ne se produisit. Il réalisa que tardivement qu'il était vendredi et qu'elle était en cours. Ainsi, il se leva, prépara son petit déjeuner et celui de Côtelette. Vers midi, après une longue matinée à rester allongé, Ambroise reçu un message.

"- Non, aucuns soucis, merci. "

Quelques secondes plus tard, un autre s'en suivit.

"- Et toi ? "

"- Nan, aucun "

Sa réponse pouvait paraître froide, cela dit, ce n'était pas ce qu'il espérait comme réponse. Il attendit, scrutant la fenêtre. Bientôt, l'ennui viendrait frapper à sa porte et il n'aura d'autre choix que de le laisser entrer.

"-Je me demandais parce que tu ne viens plus en cours."

Le temps s'arrêta. Il ne voulait pas entendre parlé de ça. Cela ne regardait lui et uniquement lui. Il se sentit coupable et en colère, victime de ses propres agissements. Il savait qu'il était très loin d'être le meilleur des élèves, et sécher ne l'aidait pas. Cependant, dans sa vie, il n'avait rien qui l'obligeait de réussit, rien qui l'obligeait. Cette simple phrase le plongea dans le splee le plus total durant tout le week-end, où il ne répondit à personne. Quoi qu'il arrive : Lundi était le premier jour des vacances.


Une semaine. Cela faisait maintenant une semaine qu'il était resté chez lui, seul dans le noir. Il avait reçu des messages, oui. De Mattis, de Fleur. Il n'avait pas le courage d'y répondre. Jusqu'à présent, sa vie tournait autour de sa chaîne et de son émission, qui lui donnait, tous les jours, l'envie de se lever. Maintenant qu'il connaissait l'échec, il se dit, au fond de lui, qu'il échouerait quoi qu'il arrive. Et, comme toujours, il fuit l'échec et mit sa vidéo en privé. Ce fut ses réseaux sociaux qui fut inondés, l'insultant tour à tour de gay refoulé, de lâche, de traître. Il lâcha son téléphone au sol. Désormais, il n'avait que pour lui et en face lui la vie vide.

Il lança dans son appartement, " Empty House " du groupe Air. Il tourna en rond, dans sa maison beaucoup trop grande pour un jeune homme avec un ennui beaucoup trop grand. Plus il passait dans la cuisine, plus il prenait de médicaments, tentant vainement d'oublier la vie à travers cette drogue légale. C'est la tête dans le flou d'un brin de lumière vint l'éclairer : son téléphone sonna. Il décrocha et entendit la douce voix de Fleur.

"-Allô ? chuchota-t-elle

Il ne répondit pas.

-Je... Je m'inquiète pour moi, tu ne me répondais pas...

OSEEAN.Where stories live. Discover now