#9

15 2 0
                                    

C'est peut être la dernière fois. Voilà ce que je me dis à chaque fois que je les quittes. Enfin quand je dis dernière fois, sa vraie signification serait plutôt "pas avant longtemps". Se stresse à chaque fois que tu les laisses de te dire que tu peux te retrouver à attendre des années avant de les revoirs. J'ai finis par me faire une raison au faite que j'allais devoir quitter ma capitale. Mais je n'arrive toujours pas à supporter l'idée de devoir attendre peut être des années avant de les revoirs. On ne sait pas de quoi demain sera fait. Et si justement "demain" il arrivait quelque chose qui fait que je ne peux plus les voirs? Combien de temps devrais-je attendre? Une fois que j'ai mon bac j'ai presque envie de dire que mon avenir est tracé, et nul part je n'arrive à les voirs. Et l'idée de ne plus voir avant longtemps me terrifie. Pire même, je ne la supporte pas cette idée, cette distance qui me sépare d'eux. "Eux" ce sont ceux qui sont là tous le jours pour me soutenir, pour me supporter. Je n'ai jamais été bien sociale, plutôt renfermée, seule, solitaire et je ne faisais aucun effort pour arranger ça. J'étais bien seule, c'était ce que je répétais à longueur de journée. J'en devenais presque insociale, et le pire c'est que j'aimais ça. Puis un changement. Je ne sais pas vraiment d'où c'est arrivé. Mais c'est comme si du jour au lendemain ils étaient tous arrivés dans ma vie. Qu'ils s'étaient tous donnés le mot pour venir m'entourer et me réconforter sans que je n'ai rien demandée. Je suis passée de l'associale qu'on ne comprenait pas et qu'on préférait fuir à une membre à part entière d'une grande famille. Ils remplissent mon quotidien de joie, de sourire, et d'amour. Mais maintenant qu'ils sont tous là, comment vivre sans eux? C'est impossible des les abandonner, même inimaginable. J'ai déjà l'impression d'être absente à cause du bac qui approche, et pourtant des deux côtés rien ne vas. Et pour en rajouter le temps, lui ne fait qu'accélérer de plus en plus vite. C'est comme si j'étais hors jeu, et ça dans tous les sens du terme. Et cette situation ce n'est pas la première fois que je la vie. Et j'ai peur, car je peux craquer à tout moment. Et à cet instant là je ne contrôlerais plus mes actes, qui sait alors ce qu'il peut arriver. Si moi-même je n'ai pas la réponse c'est que cela peut être dangereux. Tellement d'idées se baladent dans ma tête en ce moment, elles se heurtent les unes aux autres. A l'intérieur de moi c'est le chaos général, et c'est vraiment pas beau à voir. Mais bien sûr pour n'inquiéter personne je ferais en sorte de ne rien montrer. Je reprends dans quelques heures cette routine du sourire si bien coller à mon visage pour tout effacer à l'extérieur. Routine qui me permet d'ailleurs une fois seule de pouvoir mieux laisser couler mes larmes à l'abris des regards sans que personne n'en sache rien.

Mirror.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant