À ce moment, il n'y avait plus que le silence nocturne et moi. Debout au milieu du stade, j'ai laissé les souvenirs m'envahir. C'était bon. La nuit sentait la pluie et le bois. J'étais seule. J'étais bien. J'ai attrapé la plus grosse crève de ma vie. J'ai repensé à ce qui arriverait si je mourrais. Mis à part le fait que les gens qui m'aiment seraient triste et que j'aurais été défigurée pour avoir osé crever, mes regrets seraient plutôt basiques. Ne pas avoir connu l'extase. Être morte avant de pouvoir embrasser la personne que j'aime. J'espère que je serais un fantôme. Je pourrais aller mater.
J'ai décidé de faire un sprint en me chronométrant sur environ cent mètres. J'ai fait à peu près 13 secondes. Je n'ai aucune notion des distances ni des durées mais je prends ça comme si mes perfs' avaient diminuées et suis incroyablement contrariée.
J'aime courir. Sur de petites distances. Sentir le vent contre mon visage, la vitesse. L'illusion que rien ne peut m'arrêter, que je suis immortelle, éternelle, toute puissante. Mais inéluctablement, la réalité me rattrape, mes poumons défaillants et mes jambes ne manquent pas de me le rappeler.
C'est pour ça que j'aime les attractions à « chute libre ». La sensation que rien ne me retient, l'impression de tomber dans les nuages, le monde qui se renverse pour offrir à ma vue défectueuse un ciel d'immeubles et de bâtisses en tous genres. Je m'enflamme, je me libère. Oh bien sûr, je garde à l'esprit la possibilité que l'attraction cède et que je meure bêtement. Mais mourir dans un soupçon de liberté en voulant toucher les cieux, que rêver de mieux pour une paumée dans mon style.
YOU ARE READING
Pensées Orphelines.
DiversosMieux dehors que dedans. Parfois je pense. Alors j'écris. Ce qui passe à travers ma caboche abîmée.