Déjà tu m'abandonnais. Ton souffle se faisait de plus en plus fébrile, ta voix devenait plus distante encore, pareil à la flamme d'une bougie qui vacille juste avant de s'éteindre. Je sentais la vie couler par le flot de parole que je déversais à tes pieds. Je m'obstinais à construire un empire de mots autour de toi, une muraille pour te protéger après ton départ. Force de tous ces instants, je te connaissais trop bien pour ignorer la douleur que je lisais dans tes yeux. Je savais que je ne pouvais te retenir, que ce que tu attendais seulement c'était de t'échapper de cette enveloppe charnelle qui ne te représentait désormais plus. Après tant d'années dans ce corps décharné, tu ne pouvais supporter plus. Ne restais désormais plus qu'une infime part de toi qui te retenait encore ici. Je ne voulais pas assister à ça et pourtant tu ne me laissais pas le choix.
Je sens un goût acide dans ma bouche. Celui de la honte et des remords je suppose ? Ce dernier me rappelle tout ce que tu ne seras plus. Tout ce qui me rappèlera ton absence et le manque. Tout ce que j'aurais pu faire pour t'empêcher de te dilapider. Peut être rien, peut être que chacun de mes actes auraient été comme un coup d'épée dans le vent. Mais au moins, je n'aurais pas assisté, impuissante, à ta disparition.
Je sens que tu n'es plus là. Quelque chose dans le reflet que me renvoie le miroir est différent. Toi, mon insouciance. Toi qui me rappelle ces journées d'été. Toi qui m'a accompagnée si longtemps. Tu n'es plus rien. Je te garde en mémoire, ne t'inquiète pas. Pour moi, rien que pour moi. C'est peut être un peu égoïste certes. Mais tu es cette part de moi que je ne regretterais pas.
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Pour commencer, je conclurais
AcakSi l'on pouvait chanter et danser autour d'un feu pour l'éternité plus rien n'aurait de sens. Pas même les sons qui s'échapperaient alors de nos lèvres entrouvertes.
