Chapitre 1

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Le train arrive.
Je prends mon sac et me lève du banc. J'hésite encore.
Que dirais ma mère ?
Je n'imagine pas une seconde la réaction qu'elle pourrait avoir.
Mais je dois le faire.
Ces enfants ont aussi le droit à l'éducation.
Alors, je prends mon train, en direction de paris.

Je dois compter une vingtaine de minutes de ma petite campagne jusqu'à paris.
J'en profite donc pour relire les fiches que j'ai préparées.Le bruit du train et des personnes qui s'y trouvent résonne dans ma tête comme un écho.
Je n'arrive pas à me concentrer.
Comment ne pas penser à mes parents.
J'ai grandit dans une famille a l'idéologie raciste, homophobe et islamophobe. Pourtant, cela ne m'a pas empêché de devenir celle que je suis devenue. De m'aitre éduqué moi même la tolérance et le respect.

Cela va bientôt faire six mois que je déambule dans ma maison entre les flyers de Marine le Pen.
Heureusement pour nous, la France à échappée de peu au fascisme avant hier. C'est la défaite de Lepen et la victoire de Macron.
Je ne dirais pas que je suis contente que macron soit passé mais c'est une légère satisfaction.

Le train annonce : Paris nord.

C'est le moment de descendre.
Je vais enfin aller à leur rencontre.
C'est ma professeure de français qui m'a conduite jusqu'ici.
Elle m'a dit que j'avais du talent pour l'enseignement et que je devrais partager mon savoir.
Cependant, je n'ai que 16 ans. Et donner des cours à 16 c'est compliqué.
Mais j'ai trouvé la solution.
En défilant les pages d'accueil de mon profil Facebook, j'ai vu qu'une association d'intégration des immigrés recherchait des professeurs de français qualifiés ou non pour leur apprendre les bases grammaticales.
Sans hésiter, j'ai envoyé un mail à l'association, qui sans attendre, m'a envoyé un test afin de vérifier mon niveau de langue.
Le test a porter ses fruits, je l'ai réussi à 100%.
J'ai donc reçu un second mail qui m'expliquait quels jours je devait venir et où.
A ma grande surprise, les cours se passaient dehors. Sur le parvis du sacré coeur.
Un paysage idéal pour enseigner une langue que j'adore. Quoi de mieux ?
J'ai donc rendez-vous tout les lundis, mercredis, et samedis a 17h50 pendant au moins trois mois.
Il fallait finalement que j'invente une excuse à mes parents. Car comment vous dire...
Si je leur expliquait que j'allais donner des cours de français à des immigrés, ils me lapideraient sur la place publique. Je leur ai donc dit que je m'étais inscrite à des cours de dessin gratuit à paris ; et c'est passé très facilement.
Aujourd'hui est alors la première fois que je me rend là bas.
Je marche rapidement, sûrement trop pressée d'arriver.
J'ai toujours voulu aider ces populations tant stigmatisés alors qu'ils fuient la guerre pour rejoindre la paix.
Après 10 minutes de métro, j'arrive enfin devant le parvis.
Ils sont là, déjà présent.
Mais contrairement à ce que je pensais, ils sont beaucoup. Une trentaine au moins. Tous assis sur les marches.
M

ais seulement un garçon attire mon attention. 
Il est tout devant, assis en tailleur, déjà prêt.
Il doit avoir 17 ans pas plus, et la crasse de ses ongles se confond à la couleur du bitume.
Devant eux, je me présente.
Mathilde, 16 ans, lycéene.
Ils sont jeunes. Si jeunes. Ils ont tant à m'apprendre. Pour certains, du haut de leurs 10 ans, ils ont déjà connu bien plus de choses que moi.
Alors que je fais ma présentation, le jeune homme de devant ne me lâche pas du regard.
Ses petits yeux marrons me fixent.
Il sait qui je suis.
Il sait pourquoi je suis là.
Il sait que je peux l'aider.

L'amour qui migreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant