6 - Mon rail à sniffer

1.8K 159 18
                                    

LUNA


La sensation que j'éprouve en ouvrant les yeux est indescriptible. Le soleil matinal caresse mon visage de ses doux rayons. C'est la première fois que cela m'arrive depuis je suis rentrée aux Etats Unis. D'habitude, je me réveille avant l'aube, profitant un instant du silence pour méditer avant que le quartier ne s'éveille. Mais aujourd'hui, une telle paix intérieure m'habite que j'ai dormi plus que de raison. Et évidemment, le responsable de cette sérénité absolue n'est autre que l'homme contre lequel je suis paresseusement blottie. Un élancement à l'aine amène un sourire à mes lèvres. Mon rêve absolu s'est réalisé cette nuit : je me suis offerte corps, cœur et âme à l'homme de ma vie. Et ce moment unique a été au-delà de mes espérances ! Il a été doux et fort, tendre et fougueux, maladroit et passionné. Mon soleil, mon magicien, mon homme !

Je m'oblige à m'extirper lentement du lit pour ne pas le réveiller. Ramassant le pull qu'il portait la veille, je le mets pour compléter ma tenue sommaire composée que de mes chaussettes. Je pourrai ainsi conserver son odeur singulière et avoir un peu de lui lorsque j'irai dans la cuisine. Je sens que ce geste deviendra vite une habitude, me dis-je en refrénant un gloussement. Après un tour dans la salle de bain adjacente, je reviens dans la chambre avec l'intention de nous préparer un petit déjeuner à lui envoyer au lit. Juste avant de fermer doucement les portes coulissantes qui séparent la pièce du reste de l'appartement, je ne peux m'empêcher de le contempler encore. Emerveillée, j'observe attentivement mon âme-sœur. Seul son visage est hors de la couette. Son air paisible, ombragé par sa barbe de plusieurs jours, le rend encore plus canon. Je n'ai jamais vraiment eu d'attirance pour les hommes bardés de tatouages et de piercings. Et pourtant, je chéris ces dessins indélébiles qui parsèment sa peau, surtout depuis que je connais la genèse de l'histoire de chacune d'elles. Je trouve super sexy les boucles qu'il a à l'arcade sourcilière, sur le nez et sur le tragus. Je me surprends même à apprécier les écarteurs qui ornent ses lobes d'oreilles.

— L'amour rend aveugle paraît-il, murmuré-je amusée.

Installée derrière le comptoir de la cuisine américaine, je termine la préparation du coulis de chocolat pour les pancakes et les gaufres que j'ai faites quand j'entends les battants s'ouvrir. En levant la tête, j'aperçois mon magicien seulement vêtu d'un pantalon de survêtement et de socquettes noirs. J'aime de plus en plus ses piercings aux tétons. Inconsciemment, il me séduit de sa démarche désinvolte. Ce mec a un charisme de malade et il ne s'en rend même pas compte !

— Oh non ! m'écrié-je d'une voix boudeuse. Tu m'as gâché ma surprise. Je devais t'apporter le p'tit dej' au lit.

— Désolé poppet mais ton absence m'a réveillé.

Lorsqu'il arrive devant moi, il me soulève par la taille pour me faire assoir sur le bar. Les muscles de ses épaules nues ondulent sous l'effort. J'écarte les jambes afin qu'il puisse se mettre entre mes jambes avant de les croiser dans son dos. Il m'enlace et je pose mes bras autour de son cou. Tout en frôlant mes lèvres avec les siennes, il chuchote :

— Je peux faire quelque chose pour me faire pardonner ?

— Hum...Y a toujours moyen de négocier.

Il sème des baisers furtifs sur ma bouche dans un premier temps. Il l'effleure de la sienne, la taquine de ses dents, la tente de sa langue chaude réveillant en moi les vestiges du feu qui nous a consumés dans la nuit. Il m'aguiche ainsi jusqu'à ce qu'un gémissement de frustration m'échappe. Comme s'il guettait ce signal, il prend soudainement possession de ma bouche dans un baiser aussi fougueux que possessif, y laissant au passage le goût mentholé de ma pâte dentifrice. Lorsqu'il la délivre enfin de ses assiduités, nous sommes essoufflés et frémissants.

Til Life Separates Us (Jusqu'à Ce Que La Vie Nous Sépare)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant