Chapitre 1

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Cher journal,
Aujourd'hui rien n'a changé. J'ai passé la nuit à faire des cauchemars, à avoir des visions. J'ai comme l'impression d'avoir été quelqu'un d'autre avant d'être moi. Quelqu'un qui me ressemble mais qui aurait vécu des choses incroyables , insensées. Je perd sûrement la tête. Impossible de retrouver la personne plutôt posée et détendue que j'étais avant de connaître l'enfer des visions et des cauchemars. Cette personne est tombée dans l'oubli, impossible maintenant de la ramener à la vie. Je ne sais plus où j'en suis, je ne sais plus qui je suis, qui j'ai été ou encore même qui je serais. Quelle est mon histoire ? Je veut dire, ma réelle histoire, pas celle de la petite fille qui n'a jamais connu ses vrais parents , sois-disants décédés dans un accident de voiture ? Tout le monde m'a menti. J'en suis persuadée, mon histoire ne se résume pas à ça. Il y a quelque chose qui se cache derrière mon passé . Je veux découvrir qui je suis, et je le découvrirai tôt ou tard, même si le parcours est semé d'embûches.

Je soupirais et refermais mon journal, le fourrait dans mon sac et regardais autour de moi. Aujourd'hui il faisait beau. C'était la première fois depuis au moins deux semaines. Après la pluie, viens le soleil, comme on dit. J'étais au beau milieu d'un cimetière vide, et honnêtement, il n'y avait rien de plus agréable. Une atmosphère prospère y régnait. Soudain, j'entendis le portail grincer, je me retournais vivement. C'était une jeune femme, peut être trois ou quatre ans de plus que moi, un bouquet de fleurs à la main. Elle avait des cheveux blonds ondulés et une robe bleue qui devait avoir coûté une fortune. Son regard croisa le mien. Elle avait l'air hébétée. Elle s'approcha de moi avec détermination.
- Salut ! On se connaît ? me demanda t-elle avec assurance.
Son visage me paraissait familier, mais je n'avais pas le souvenir de l'avoir déjà croisé auparavant.
- Bonjour, euh... non, je ne crois pas.
- Tu me rappelles vraiment quelqu'un, c'est dingue... Je suis désolée.
Gênée, je fis mine de chercher mon téléphone dans mon sac.
- Oh, ce n'est rien.
- Tu t'appelles comment ?
- Alyson.
Un silence lourd et pesant s'abattit, elle me regarda, la bouche entrouverte, on aurait dit qu'elle venait de voir un fantôme.
Je commençais à devenir sincèrement mal à l'aise.
- Il y a quelque chose qui ne va pas ?
Elle se reprit tout de suite.
- Je suis désolée, tu as dû me prendre pour une folle, je réfléchissais à un truc, rien de très important. Je suis Caroline. Caroline Forbes. Quel est ton nom de famille ?
Décidément , cette fille voulait vraiment tout savoir.
- Salvatore. Alyson Salvatore.
- Oh mon dieu...
Elle semblait avoir de nouveau vu un fantôme, mais celui-là encore plus surprenant que le premier. Elle lâcha d'un coup son bouquet de fleur, qui vint s'écraser sur le sol, perdant quelques pétales. Cette fois, j'avais vraiment peur. Quel etait son problème ?
Je me levais et lui dis gentiment :
- C'était un plaisir de faire votre connaissance , mais je devrais y aller, il se fait tard et j'ai encore des cours à revis...
Elle me retint le bras avec une force que je n'aurait su soupçonné. Mon cœur se mit à battre de plus en plus fort. Cette fille avait un grain. Que voulait - elle à la fin ?
Elle rapprocha soudain son visage du mien, me regarda droit dans les yeux, comme si elle essayait de pénétrer au plus profond de mon âme. Elle prononça ces paroles :
- Ne bouge surtout pas d'ici, ne pose pas de questions, tu es en sécurité avec moi, tu ne risques rien, je ne suis pas quelqu'un de dangereux.
Et puis tout à coup, un sentiment agréable se répandit en moi, mon cœur se ralentit et mes muscles se détendirent. Elle avait raison. Elle n'est pas dangereuse. Je ne dois pas bouger, et je ne dois poser aucune questions. Je n'ouvris pas la bouche et ne bougeait pas d'un poil, même si j'avais voulu essayer, quelque chose d'incroyablement puissant m'en empêchait.
Je la regardais. Elle sortit son téléphone de sa poche, composa un numéro et colla le téléphone contre son oreille en attendant que la personne concernée décroche, elle faisait les cent pas et avait l'air tendue comme tout.
- Allô ? Bonnie ? Oh dieu merci tu as décroché ! Il faut absolument que tu me rejoigne au cimetière. Après 16 années acharnées de recherches , je crois que nous avons enfin retrouvé Alyson Salvatore.

Même si j'étais dans un état de confiance totale envers Caroline, je ne comprenais pas. Je voulais poser des questions mais ma bouche refusait de s'ouvrir. Qui était cette Bonnie ? Pourquoi me recherchaient - elles ? Qu'est ce que j'avais avoir avec ces personnes dont j'ignorais l'existence il y a encore une heure ? Rien n'avait de sens, encore une fois.

Cinq minutes plus tard, une jeune femme qui devait avoir le même âge que Caroline débarqua. Elle avait la peau foncée et de beaux cheveux ébènes, elle me paraissait très angoissée. Dès que son regard se posa sur moi, elle ne bougea plus, je crus voir ses yeux s'humidifier.
Caroline lui donna un coup de coude.
- Arrête de la regarder comme si c'était un animal rare ! L'heure tourne ! Qu'est-ce qu'on fait ? On l'amène directement là - bas ? Elle est peut être dans une famille d'accueil, il faudrait que l'on les prévienne de la situation... enfin dit quelque chose Bonnie !
- Calme - toi , Caroline... laisse moi le temps de réfléchir.
Caroline leva les yeux au ciel et replongea de nouveau son regard dans le mien.
- Tu vas nous suivre et faire ce qu'on te dit, tout va bien, Bonnie et moi on fait partie de ta famille désormais. Tu peux avoir aveuglément confiance en nous.
Mon esprit était tout embrouillé, rien n'était important, à part le fait qu'il fallait que je suive Bonnie et Caroline.
Nous quittons le cimetière et marchons jusqu'à une voiture. Bonnie s'installa au volant, et Caroline et moi nous installons à l'arrière. Elle me serra la main et ne cessa de me répéter que tout se passerait bien, que je ne courais aucun danger.
Au bout d'une dizaine de minutes, nous arrivons devant une grande maison, qui paraissait magnifique. Je me posait un tas de questions. Je ne comprenais vraiment rien à ce qui m'arrivait.
Caroline m'incita à pousser la portière et à sortir de la voiture. Soudain, la porte d'entrée s'ouvrit. Un jeune homme en sortit, environ 25 ans. Il avait l'air très surpris de voir Caroline et Bonnie. Et puis il remarqua ma présence. Son visage se décomposa. Je levais le regard sur lui. Je le connaissais. Il... il m'était plus que familier. Je connaissais une partie de son histoire, j'en était certaine. Ses yeux était le reflet des miens, j'avais l'incroyable impression de me voir en lui. Impossible de retenir mes larmes. Situation indescriptible. Malgré l'étrange impression que j'avais, je n'étais pas censé le connaître, mais c'est comme si il m'avait incroyablement manqué. Il ne put retenir ses larmes lui aussi, et descendit du porche, puis courra me serrer dans ces bras.

Puis les choses commençaient à s'éclaircir.
- Papa ?
Il me regarda dans les yeux. C'était mon père. J'en était persuadée. Je ne voyais pas d'autres explications possibles. Mais comment serait-ce possible ? Il avait peut être seulement huit ans de plus que moi... Je ne comprenais plus rien. C'était un rêve , quelque chose, mais ça ne pouvait pas être réel. Je me sentit soudain très bizarre, je commençait à voir flou, mes yeux se fermèrent et mon corps tomba à la renverse.

J'avais perdu connaissance.

Alyson SalvatoreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant