Un Congolais en Europe

3

Gand , c'est à Gand que j'ai pris la ferme décision de quitter la Belgique avec ou sans papier.

Une dame Belge, Griet qui a été prise de sympathie à mon égard , m'aida avec un peu d'argent pour pouvoir réaliser mon tour d'Europe.

Le matin , j'ai téléphoné mon ami Jacques de Hollande et lui ai informé que je rejoignais la Hollande.

Je pris le train de Anvers pour Utrecht , heureusement sans contrôle de douanier. C'est seulement bien après que je me suis rendu compte que j'étais dans la zone de BENELUX ( Belgique , Nederland , Luxembourg ) et que j'avais la possibilité d'y voyager qu'avec un Visa ; soit celui de la Belgique ou celui de Luxembourg ou encore celui de la Hollande.

A Utrecht , mon ami Jacques m'accueillit en pompe. Une grosse boule de semoule avait été préparé en mon honneur accompagnée d'un bon poulet grillé.

Pendant le repas , on discutait ...

''Comment faire pour vivre en Hollande ? " demandai-je

"Pour vivre en Hollande" me dit Jacques, ''il faut demander l'asile''

C'est quoi encore cette histoire d'asile ? Pensai-je

Le lendemain , mon ami m'accompagna jusqu'à un bureau de police et conseilla de raconter n'importe quelle histoire par exemple que j'étais recherché au Zaïre pour avoir était opposant au régime de Mobutu( deuxième président de la République ) ...

Quelle sale aventure ! Heureusement pour moi que j'étais étudiant à l'IBTP jusqu'au moment de sa fermeture par Mobutu car nous ( les étudiants ) l'avions humilié lors de la visite de son collègue Mitterrand à Kinshasa.
J'ai alors fabriqué une belle histoire sur cette fermeture et ma fuite du Zaïre

----Devant le policier hollandais---

Policier : Que puis-je faire pour toi ?

Moi : Monsieur , je viens d'arriver

Policier : Et qu'est-ce que ça doit me faire ?

Moi : Je viens demander asile

Policier : Tiens , voici un papier sur lequel tu écriras toute ton histoire; de la fuite à Kinshasa et tous les itinéraires de ton voyage jusqu'à ton arrivé ici en Hollande ainsi que les moyens que tu as utilisés pour atteindre Amsterdam

J'ai donc tout inventé... Le policier a pris mon empreinte digital , m'a pris en photo et m'envoya dans un camp des réfugiés à Boxmeer où j'ai fait trois mois après plusieurs interviews.

Mes trois mois consommés , on m'envoya dans un appartement à Nijmegen pour attendre la décision finale du tribunal ( si je peux ou pas vivre en Hollande ).

Quel beau pays qu'est la Hollande ! Il ya une telle liberté d'opinion , un respect profond de droits de l'homme ! Mais aussi la liberté de consommer de la drogue !

Avec la  première petite somme d'argent que j'ai gagnée dans les années quatre-vingt huit, je me suis acheté une voiture.

Je la conduisais tout mon séjour durant en Hollande. Mais il m'est arrivé qu'un jour après avoir bu , j'ai connu un accident de circulation qui m'a coûté sa confiscation par la police hollandaise.

Après trois mois de séjour , on me demanda de quitter la Hollande car j'y étais entré illégalement. Mais comment quitter la Hollande et où partir après ?

C'est par là que je fois connaissance de deux indiens qui faisaient passer les gens illégalement de la Hollande à l'Allemagne moyennant cent dollars.  

Le matin , entre la première et la deuxième heure , pendant que la police douanière allemande allait prendre le petit déjeuner , on commença à traverser,  à travers la forêt et le champs de Maïs , la frontière hollando-allemande. On est arrivé à Mönchengladbach ( Allemagne ) sans faille et j'ai payé aux indiens leur 100 dollars.

Il me fallait aller jusqu'à Bonn où j'avais au moins un oncle!

C'était agréable  de voir un grand et beau pays comme l'Allemagne ! Ce grand et fort riche pays possédant un peuple travailleur! Les enfants allemands font souvent des choses techniques ce qui est dans leur avantage pour les constructions mécaniques et dans la fabrication des machines nécessaires pour le développement d'un pays. Tout compte fait , que vive l'Allemagne !

Comme partout ailleurs , je suis face à la même procédure : la demande d'asile.
Je me présente devant la police allemande à Bonn , même questions que celle de la Hollande.

Ils m'envoyèrent donc dans un camp de réfugiés et j'étais choisi pour aller au sud, à Baden-Wurtemberg , une des riches régions d'Allemagne. Mais ce qu'il me faudrait supporter ce sont les interviews réguliers...

👣