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En dix-neuf cent quatre-vingt-quatorze , je pris la décision de repartir pour l'Allemagne où je devrais rendre visite à mon enfant.

Mon ami Cava avait une voiture et avec celle-ci nous avions passé la frontière de l'Allemagne sans faille ni contrôle .

A Bochum , j'étais toujours illégal.

Mon enfant avait quatre ans et sa famille maternelle ne me permettait pas de le rendre visite. Mais je devais à tout prix le voir.
C'est seulement après trois ans que j'ai pu le voir pour quelques heures

Ma situation de permis de séjour de s'améliorer toujours , je pris donc à nouveau la décision de quitter l'Allemagne pour une autre destination , question de retenter ma chance. Je partis donc pour la Suède.
Avec le passeport d'un ami , je pris le train de Essen via Copenhague pour la Suède Malmö.

A la frontière germano-danoise , il y avait eu contrôle dans le train mais la fortune avait fait que la police n'avait pas remarqué que le passeport n'était pas le mien.

Mais arrivé à Göteborg , à la frontière dano-suédoise  , la police m'avait fait descendre du train car elle voulait vérifier  si le passeport était réellement mien.

J'avais déjà bien analysé les signatures et toutes les données du passeport mais seulement je n'avais pas assez d'argent comme subsistance en Suède. C'est ce qui me poussa à retourner au Danemark.

Ne connaissant personne , j'attendais le passage d'un homme à la peau noire.
Un nigérian passait dans la gare et je pris mon courage à deux mains pour lui demander s'il y avait, en sa connaissance, des zaïrois quelque part à Copenhague

''Prends ce bus, au terminus il y a un camp pour les réfugiés. Tu trouveras sûrement des zaïrois là-bas " me dit-il

J'ai pris , comme prescrit , le bus qui allait à Kongelimden ( la forêt de la reine en danois ), c'est là que les réfugiés de toutes les nations se trouvaient héberger par la Croix-Rouge danoise.

Mes frères zaïrois m'ont très bien accueilli mais je me sentais toujours mal parce que j'étais illégal.

Une semaine après , dans une salle du camp , s'entendit des instruments de musique jouer en désordre par des enfants ukrainiens , je suis donc allé voir.

Je pris la guitare et la gratta en chantant ...
Quelques minutes après , la salle était tout remplie des somaliens , des burundais , des zaïrois , des russes , des ukrainiens... Et même le staff des danois. C'était la toute première fois que résonnait une musique harmonisée dans cette salle. Ils se posaient tous des questions sur mon origine, ma personne , etc.

Ce fut le même jour que j'ai fondé le groupe musical ''BLACK SURVIVORS " ( les survivants noirs.

Les danois nous proposèrent de faire une tournée dans tout le Danemark. Le problème se posait sur mon illégalité que je cachais.

Ils tenaient tellement que je participe à cette tournée avec le groupe , il nous fallut tous d'abord nous présenter à la police danoise.

Comme je n'avais aucun papier attestant ma vrai identité c'est à dire zaïroise je fut mis en prison, après une interview presque interminable, jusqu'à ce qu'on atteste que j'étais zaïrois. Et pendant ce temps vérifier aussi si je n'avais jamais demandé asile dans un des  pays de l'Union européenne et si c'était le cas , je devrais être refoulé dans le premier pays où je l'avais fait.

D'où Je devais  rester pendant trois mois en prison attendant leur fameuse recherche. En prison au Danemark à Sandholw , le centre où tous les étrangers étaient accueillis pour demander asile.

Le premier mois , je faisais un boulot d'assemblage des petites pièces électroniques pour Bang £ Olajsen,  une firme électronique danoise de renommée mondial, pour quelques sous.

Au début du deuxième mois , la police me demanda pour une autre interview. Je savais déjà que c'était ma fin vu toutes les empruntes que j'ai laissé en Hollande , France et Allemagne. Je risquais à quatre-vingt-dix pourcent d'être déporté.

''Tu peux sortir , on nous a appris que tu as des concerts, une tournée dans tous les centres de réfugiés ( croix-Rouge) pour égayer beaucoup de traumatisés de guerre venus de Bosnie ... Mais ton dossier est toujours en étude et on trouvera bien d'où tu viens "cette nouvelle me fit tressaillir de joie.























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Un Congolais en EuropeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant