F.F : Come with me

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La guerre faisait rage. Des cris retentissaient de toutes les directions et les armes s'entrechoquaient.
Des dizaines d'Orcs nous entouraient, mon oncle, Kili et moi. Nous les repoussions tant bien que mal et fûmes touchés à plusieurs reprises.

Lorsque j'entendis un cri. Il s'agissait de la voix de mon frère.
« Kili ! »

Il était trop tard. Kili gisait au sol, sa cage thoracique se soulevait difficilement. Thorin tomba quelques secondes après lui.
Une hargne emplie de colère et de vengeance me posséda. Je pris à peine le temps de tourner la tête pour voir mon oncle et fonçais sur Azog. Le fer des lames claquait et j'avais de plus en plus envie de voir ce monstre disparaître.

Après plusieurs tentatives vaines de le toucher, j'y parvins enfin. La sensation de la chair se déchirant sous l'épée, le hurlement de douleur et cette giclée de sang noirâtre... Et puis le profanateur sourit. Un sourire victorieux. Je savais très bien qu'une arme se trouvait dans ma poitrine et j'en étais heureux. J'allais pouvoir rejoindre mon frère ainsi que mon oncle, mais avant cela, il fallait que j'achève Azog.
Saisissant une de mes dagues, je la plaquais contre sa gorge. Il souriait encore. Un mouvement de rage plus tard et sa tête roulait au sol.

Sans m'attarder sur cet évènement pourtant capital, je courrais vers mon frère, les autres nains de la compagnie se trouvant aux côtés de Thorin.
Kili me fixait de ses yeux emplis de larmes.
« Je suis désolé, je t'abandonne à cause de mon ignorance, de mon comportement minable, de...
_ Tais toi ! Je suis l'unique responsable ! J'avais promis à mère de te protéger et j'ai échoué !
_ Tu n'as pas échoué, la preuve : tu es là, jusqu'à la fin. »

Il saisit alors mon bras et je fus surpris de la force qu'il y mettait.
« Comment va oncle ? »

Je ne pouvais pas lui dire la vérité, ne pouvais pas lui dire qu'il était certainement mort depuis quelques instants. Alors je mentis.
« Bien, la compagnie l'a emmené en lieu sur,et il sera soigné de ses blessures. »

Le visage de Kili s'adoucit, une larme roula jusque dans la neige, la colorant de rouge.
« Reste avec moi jusqu'à la fin, je t'en supplie... »

Je raffermis notre étreinte. Entendre et voir m'étaient presque impossibles, du sang coulait dans mes poumons, respirer devenait le pire des efforts. Par Mahal, faite que Kili ne souffre pas autant.
Son corps devint soudainement plus lourd, notre étreinte disparaissait et je le retenais dans sa chute au sol. Il était parti dans mes bras, comme il le souhaitait. Une chaleur vint m'entourer puis m'envelopper, je quittais cette terre à mon tour, mon frère proche de moi et Azog mort.
Je vais rejoindre les membres de la lignée de Durin pour toujours, connaître mon père et commencer une nouvelle vie dans le temple de Mandos.

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Ce que Fili ignorait, c'étaient les larmes de la compagnie, de sa mère et du peuple des nains.

Balin, premier à être allé les voir s'effondra. Il avait l'habitude de voir dormir les deux frères entassés l'un sur l'autre, mais il savait qu'aujourd'hui, ils ne se réveilleraient pas.
Dwalin l'aida à les porter, lui aussi en pleure.

En Erebor, Kili, l'aigle ; Fili, le lion et Thorin le loup furent mis côte à côte, réunis une dernière fois. Et en cette journée, on posa une couverture sur leur corps, mais, exceptionnellement, aussi sur leur visage...

AngelInGames 11/2017

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