Le réveil.

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Le réveil sonne. Il est 6h30. Une énorme douleur au ventre me paralyse.

Et merde... Je me lève en vitesse, cours vers les toilettes. Je vomis. La cuvette est pleine de sang. Ma tête tombe au sol, je n'ai plus d'énergie. 

C'est vraiment dégueulasse... Pourquoi suis-je encore en vie ? J'ÉTAIS CENSÉ MOURIR CETTE NUIT ! J'avais pourtant tout fait correctement ! Et avec la dose de médicaments que j'ai avalé, mon corps n'aurait pas dû résister !

Et pourtant...

J'essaie de me relever, je tombe. Mon corps me fait terriblement mal. Mon estomac me brûle, mes boyaux se désintègrent, je me suis sûrement fait une entorse à la cheville en tombant... Je retente de me lever, je vais voir ma sale gueule dans le miroir. Je tousse, des tâches écarlates sont apparues dans ma main. Je lève la tête pour voir mon reflet. "Tu as de la chance d'être resté en vie" ils diraient... Je ne suis pas d'accord, quitter ce monde était ma seule ambition.

J'effleure la froide paroi vitrée du miroir, je remarque que mes yeux ne sont plus les mêmes : eux qui autrefois étaient d'un bleu d'eau, ont maintenant viré à un doré luisant. Tant mieux, ces sales yeux ne faisaient que refléter les larmes que je ne faisais que retenir.

 Tant mieux, ces sales yeux ne faisaient que refléter les larmes que je ne faisais que retenir

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Je tousse une nouvelle fois, et putain il y a du sang sur le miroir. J'attrape une serviette et essuie le liquide écarlate.


Je réfléchis un instant, il est 7h. Ça peut paraître con, mais je me dis quil faudrait que j'aille en cours... La vérité c'est que j'ai peur de ce que mes parents diraient sils apprenaient ma tentative. Quoique... Ils finiraient par le découvrir vu mon état et celui de la salle de bain.

Avec le peu d'énergie que j'ai, j'attrape un t-shirt, un pull, un jean, et mes Docs. Je les enfile. La flemme, mais bon... Le temps de passer une dernière fois un coup d'eau sur le visage, il est l'heure que j'y aille. Je passe la porte, marche jusqu'à mon arrêt de bus, arrive au lycée...  La douleur continue de détruire mon corps. Des douleurs me lacèrent le cerveau toutes les 5 secondes, mon estomac brûle, et je me sens presque boiter au point d'en perdre l'équilibre par moment.

J'arrive enfin malheureusement à ce lieu d'enfermement "positif" des jeunes, le lycée. Je pose mon sac sur le bureau tout à gauche, à la troisième rangée, ma place habituelle. Je m'assois sans attendre le signal du professeur, à quoi bon. J'enlace ma veste en m'allongeant à moitié sur la table, on me fait la remarque de ma mauvaise conduite. Je lance un regard désabusé à l'adulte de la classe puis enfonce ma tête dans l'étoffe.

Il faut croire que mon esprit a quitté la salle, j'entends que l'on m'appelle. "Vanitas. Vanitas ! Réveillez-vous !" Oui, oui, on m'appelle... Encore une fois... Laissez-moi juste mourir.
Une fille hurle. J'ai juste envie de lui faire fermer sa sale gueule. Je peine à rouvrir les yeux, mais au moment où j'y parviens, je remarque l'état de ma veste : repeinte en rouge. Je mentirais si je disais que je n'aimais pas cette couleur, mais il me semble que j'en ai déjà trop vu aujourd'hui. Je me relève avec difficulté, essuie ma bouche, sors de la classe et me dirige vers les toilettes en titubant.


Ahah ! Il fallait s'y attendre. Personne. PERSONNE n'est venu voir si je ne suis pas mort en délivrant des restes de mon estomac dans la cuvette. Qui s'en soucie ?

L'image qui m'est donnée, celle de tâches vermeilles sur un blanc immaculé, c'est exactement comme si l'on avait voulu faire disparaître les traces d'un meurtres. Je trouve ça magnifique, au point que j'ai presque envie de prendre une photo. Mais je ne suis pas un artiste, ni un enquêteur, rien. Je sais très bien de quel cadavre vient ce sang.

Je reste là, j'attends, une bonne demi-heure je pense... A seulement contempler la mare grouillante d'hémoglobine et de grumeaux. Jusqu'à ce que je me lève, doucement. Puis tombe. 

Pourquoi suis-je en train de m'acharner ? J'ai peur. Non pas de la mort, je crois bien lui faire face... Mais sans doute, j'ai peur de ne plus pouvoir revoir Noï. C'est sans doute pour ça que j'ai survécu, à cause d'elle. J'aimerais la revoir. Lui présenter des excuses. Refaire des concerts avec elle. L'enlacer. Lui dire 100 fois "je t'aime". Et mourir en sachant qu'elle serait la dernière chose que je verrai.

Je me hais... Je me hais ! JE ME HAIS ! Pourquoi suis-je aussi putain d'égoïste ? Si elle me voyait mourir au creux de ses bras, elle en souffrirait ! Je ne veux pas qu'elle ait à subir ma condition, de mes réaction, de mon existence. C'est justement pour cela que je désirais me suicider hier soir...

Mais quitte à avoir survécu... Ne devrais-je pas lui envoyer un message ? Juste un petit "Salut, ça va ?", rien de plus compliqué...

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 23, 2018 ⏰

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Penser que c'était fini...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant