Chapitre 7

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Le lendemain, Grem se leva de bonne heure pour prendre son petit déjeuner, il entra dans la cuisine et entama son repas le plus silencieusement possible afin de ne pas réveiller Ex et Mad qui dormaient dans le salon.

La veille, ses deux amis avaient été forcés de revenir chez Laura après avoir découvert que leurs appartements avaient été rendus inhabitables suite à l'attaque de la ville.

Ex s'était fait déposséder de deux des murs de son appartement tandis que celui de Mad ainsi que tout l'immeuble avaient étés totalement réduits en cendres dans un incendie.

Ce dernier se leva peu après, il avait un visage maussade en entrant dans la cuisine :

« Tu vas bien ? », lui demanda Grem.

« Mon appartement a brûlé avec toutes mes affaires, alors je vais aussi bien que les circonstances me le permettent. », répondit-il d'un ton acerbe.

Grem ne lui répondit pas, il se doutait que perdre tout ce qu'il possédait devait être difficile pour lui et décida de tolérer son agressivité pour le moment.

Mad conserva son attitude renfrognée le reste de la matinée. Ce jour-là, une commémoration en hommage aux nombreuses victimes de la catastrophe avait été organisée dans l'après-midi et ils décidèrent de s'y rendre d'un commun accord

« J'ai vu que la boutique juste à côté était toujours ouverte l'autre jour, on aura qu'à s'y arrêter pour acheter des fleurs. », leur lança Laura tandis qu'ils s'apprêtaient à sortir.

Ils arrivèrent à la boutique aux environs de midi et se hâtèrent de choisir un bouquet. Après quinze minutes, ils quittèrent enfin la petite boutique pour se rendre sur les lieux de la commémoration.

Sur le chemin, ils discutèrent de tout et de rien, de la même façon qu'ils l'auraient fait au cours d'une journée normale. Grem quant à lui était resté un peu en retrait.

Sa jambe le lançait encore un peu, le forçant à trainer la patte. Il souhaitait dire quelques mots au cours de la commémoration afin de rendre hommage à Mme Tégu et aux autres élèves décédés ce jour-là, mais il lui semblait que les mots justes lui échappaient encore.

Il se sentait encore coupable de ne pas avoir été capable d'aider Mme Tégu et espérait que le fait de lui présenter ses hommages apaiserait légèrement sa culpabilité.

Tout en continuant de suivre les trois autres, perdu dans ses pensées, il en arriva à passer devant un bâtiment en ruine. Il ne remarqua rien au début, puis s'arrêta, il avait entendu quelque chose qui l'avait tiré de ses pensées. Intrigué, il poussa le petit portique de la maison et s'avança dans le jardin en friche.

Il entendait maintenant un léger bruit d'eau qui s'écoule, il se rapprocha un peu plus jusqu'à arriver devant la porte d'entrée et colla alors son oreille contre le bois abîmé de la porte, il entendait maintenant clairement l'eau qui s'écoulait en abondance, ainsi que de nombreux chants d'oiseaux.

« Grem ! Qu'est-ce que tu fais là ? On a cru qu'on t'avait perdu. », l'interpella alors Laura.

Les trois autres étaient revenus sur leurs pas et semblaient se demander ce qu'il pouvait bien faire devant cette vieille bicoque abandonnée.

« Vous allez peut-être me prendre pour un fou, mais je crois qu'il y a une forêt dans cette maison. », dit-il

Les trois autres le regardèrent ahuris.

« Oui, je confirme, on te prend pour un fou. », répondit Mad.

« Non, je vous jure, approchez-vous. »

Sins : Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant