Sins : Tome 1

Chapitre 10

Dès qu'ils se rendirent, les elfes leur attachèrent les poignets à l'aide de cordes et les fouillèrent un à un, sans doute pour s'assurer qu'ils ne cachaient pas d'armes sur eux.

Ils furent très surpris en découvrant leurs portables et leurs montres, et ne purent cacher leur perplexité devant le contenu du sac à main de Laura, entre maquillage et autres babioles qui n'avaient, sans l'ombre d'un doute, absolument pas leur place dans cette forêt.

Ils parlaient entre eux dans une langue étrange, dont les sonorités évoquaient une étrange parenté avec les langues latines de leurs mondes.

Ils les ligotèrent et leur bandèrent les yeux de telle sorte qu'il leur eût été impossible de retrouver le chemin qu'ils avaient parcourus pendant qu'ils étaient attachés.

« Qui êtes-vous ? », demanda Grem, « Êtes-vous des elfes ? », tandis qu'ils étaient guidés à l'aveugle par ces étrangers le long du sentier.

« Nous sommes effectivement des elfes », répondit dans leur langue l'un des personnages qui les guidaient à travers la noirceur et l'inconnu de leurs liens.

« Qu'allez-vous nous faire ? », demanda immédiatement Laura, « L'homme-fumée nous à assurer que vous seriez une espèce pacifique, et il ne nous a jamais menti jusqu'à maintenant. »

« Cet homme-fumée à l'air de vraiment s'y connaître sur le sujet. Mais je suis vraiment navré de devoir vous apprendre qu'être pacifique ne signifie pas rester totalement inconscient devant le danger. » L'elfe continua, « Bien que nous soyons une espèce pacifique, l'apparition d'une menace éventuelle nous force fatalement à réagir en fonction de la situation, et la situation actuelle étant sans précédent jusqu'à maintenant, elle nous force à prendre des mesures drastiques. »

« Ces mesures vous forcent-elles vraiment à nous enchaîner et à nous traîner sur des kilomètres comme des esclaves. », demanda Mad avec une expression de défi dans la voix.

« Je suis navré pour vous, mais c'est une étape obligatoire", répondit l'elfe avec un ton compatissant.

« Qu'est-ce que vous voulez que l'on fasse, franchement ? », leur lança Mad. « On est désarmé et on ne sait rien sur vous, excepté le fait que vous nous avez kidnappé tandis que l'on parcourait un simple sentier de pierre. »

« Peu importe, nous nous devons de prendre des précautions. », répondit l'elfe sur un ton qui était sans appel.

Mad et les trois autres se turent alors et se laissèrent guider par leurs étranges ravisseurs. D'après le ton qu'avait employé l'Elfe qui leur avait répondu, ils comprirent qu'ils n'étaient probablement pas en danger et se détendirent légèrement.

Il ne leur semblait pas qu'ils avaient dévié du sentier, ce qui laissait croire qu'on les emmenait là où ils avaient originellement prévu de se rendre, c'était l'une des raisons pour lesquelles ils opposaient aussi peu de résistance aux elfes, l'autre raison étant bien évidemment que les elfes étaient armés, plus grands et connaissaient sûrement bien mieux la forêt qu'eux.

Ils marchèrent pendant longtemps encore.

Se déplacer de cette façon était, d'une certaine façon, très épuisant.

Ne pas savoir où ils étaient et ignorer quelle distance les séparait encore de leur destination était très éprouvant.

Bien qu'auparavant ils ne connaissaient pas leur emplacement exact, ils étaient au moins libres de décider de faire une pause où de faire demi-tour quand ils le souhaitaient, mais désormais ils étaient condamnés à continuer de marcher jusqu'à ce que leurs ravisseurs leur permettent de s'arrêter.