“Maman! Mamaaan!“
Cerise se précipitait hors su buisson, des feuilles restaient accrochés à ses cheveux. Hors d‘haleine, elle courut aussi vite qu‘elle le pouvait vers sa mère, tout en faisant attention à ne pas secouer le chat grièvement blessé. Le petit garçon la regardait, éberlué de la voir dans cet état et portant un animal blessé. Il secoua la tête et partit vers sa mère, sans récupérer son ballon. Cerise arriva enfin près du banc et déposa le chat et le ballon à côté de sa mère. Elle regarda la femme d‘un air suppliant et dit :
“- Maman, il faut l‘aider!
- Ma chérie, ce n‘est qu‘un chat errant. Et puis, il ne ta sûrement rien demander.
- Si justement! Il m‘a parlé, m‘a demandé de l‘aide! Elle marqua une pose puis repris : J‘ai découvert mon Essentiel!
- Q... Quoi?! Ce n‘est pas possible! Il faut vite rentrer à la maison pour avertir ton père!
- Et lui, qu‘est-ce qu‘on en fait? demanda-t-elle.
- On le laisse ici. Il n‘est pas à nous.
- M... mais...“
Une voix faible l‘interrompit, celle du chat. Elle se pencha sur lui et dit :
“Ne t‘en fais pas, ce n‘est pas grave. Avant que je ne parte, j‘aimerais que tu me rende un service : peux-tu rapporter mon corps à mon maître? Il habite la maison en face du parc.“
Cerise n‘eu le temps de rien dire que le souffle du chat s‘arrêta et la faible lumière brillant dans ses pupilles disparut, laissant place aux ténèbres, un vide profond. Elle fut remplit de tristesse. Elle avait voulu l‘aider mais elle n‘avait pas réussi. Une larme perla sur sa joue et tomba sur le sol dur. Sa mère la regardait tendrement, et elle comprit que sa fille disait vrai. Elle s‘approcha d‘elle, se mit à genoux et dit d‘un ton affectueux :
“Je suis désolée. Que t‘a-t-il dit?“
Un moment de silence s‘installa. Puis Cerise répondit enfin d‘une voix faible :
“Il... il m‘a demandé de le ramener chez son maître. Il habite devant le parc.“
Sa mère se leva, l‘attrapa par le bras pour l‘aider à se relever et dit :
“Viens, nous allons le ramener chez lui.“
Elle ne répondit rien et sécha ses larmes. Sa mère avait raison, elle n‘avait peut-être pas réussi à le sauver mais elle pouvait accomplir sa dernière volonté. Elle le prit dans ses bras, comme si il s‘agissait d‘un nourrisson et elles prirent la direction de la sortie. Elles préssèrent le pas après avoir passé la grille blanche et traversèrent la rue. La maison n‘était pas difficile à repérer : c‘était la seule en face du parc et elle était d‘un blanc éclatant avec un toit en briques rouge, comme si elle était neuve. Tout autour, il n‘y avait que du béton, des gravas et tout simplement de la terre fraîchement retournée. Cerise s‘arrêta sur le péron, sonna et du bruit retentit à l‘arrière de la maison. Des bruits de pas s‘approchèrent et un vieil homme leur ouvrit. Il avait des cheveux poivre-sel, une robe de chambre et des pantoufles écossaises. Mais ce qui attira surtout l‘attention de Cerise, c‘était sa mine abattue. Il vivait seul dans cette petite maison, sans voisin et la brune venait de retrouver son seul compagnon, maintenant mort. Elle lui montra le corps inerte qu‘elle tenait dans ses bras et le lui donna. Il regarda le chat quelques minutes, prêt à éclater en sanglots. Mais au lieu de cela, il gratifia Cerise d‘un regard plein de bonté et de gentillesse. Il leur fit aussi un signe de tête aux deux filles en guise de remerciement et se retourna en leur fermant la porte au nez. Une fois qu‘elle fut fermée, il se mit à pleurer la mort de son ami.
“- Le pauvre... son seul compagnon... J‘espère qu‘il va s‘en sortir.
- Oui, laissons le faire son deuil. Il le considérait comme un vrai humain...“
Et toutes deux prirent le chemin de la maison. Mais une fois là-bas, l‘ambiance était toute autre : Cerise expliquait en vain que le chat lui avait parler.
“- Mais puisque je vous dit que c‘est vrai! Sinon je ne l‘aurai pas pris avec moi!
- C‘est complètement invraisemblable! Tu sais ce que ça signifie?! fit son père.
- Je te rapelle qu‘il existe des Essentiels plus “puissants“ que d‘autres et le chat en fait partie! répondis sa mère.
- Bon... laissons faire le temps non? On verra si un autre signe arrive.
- D‘accord, on verra bien. Mais pour l‘instant nous devons parler de ton école..., commença sa mère.
- Oui, l‘école où tu apprendras à maîtriser ton Essentiel. Et ce n‘est pas n‘importe laquelle : Shelford, la plus prestigieuse au monde!
- M... mais, c‘est une école anglaise! bafouilla-t-elle.
- Oui, mais il existe une annexe française.
- Et de toute façon, comment va-t-on faire pour payer?
- Cela ne te regarde pas! rétorqua sa mère. Maintenant, monte préparer tes affaires.
- Mes affaires?! On va où?
- On vient de te le dire, à Shelford! Elle se situe au nord de l‘Angleterre, tu vas donc prendre le train. Mais ne t‘en fais pas, j‘ai un ami dont le fils y va aussi. Vous pourrez voyager ensemble!
- Et qui est-il?
- Attend, je vais l‘appeller. Il se tourna vers l‘escalier et dit d‘une voix forte : William!!“
Des pas dévalèrent les ecaliers et en quelques secondes, elle se retrouva à terre, un chien lui léchant le visage. Sa mère s‘indigna mais avec un petit rire amusé :
“William!“
Le chien sur elle se mit alors sur ses pattes arrières et grandit, grandit tellement que ses pattes se transformèrent en bras, son museau en un nez au milieu d‘un beau visage : un garçon d‘environ son âge, cheveux noirs de jais, la fixait de ses yeux bleus. Il était dans une tenue très... décontractée : un t-shirt sans manches et un short. Il lui tendit une main, qu‘elle accepta de bon cœur. Elle épousta sa jupe et leva la tête vers le mystérieux garçon qui dit :
“Je suis William Loprève, Essentiel du chien.“

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Essentiel
FantasíaEn ce bas monde, chacun de nous possède un Essentiel. Ce "don" peut être n'importe quoi : un objet, un animal et même une personne. Vous prenez alors la ou les caractéristiques de votre Essentiel. Certains sont donc plus utiles d'autres. Un Essentie...