Chapitre 9

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Coucou, j'espère que vous allez bien!
Je tiens à vous souhaiter de passer une très belle année pleine de joie; de sagesse; de santé; de succès... Bref plein de bonne chose!

Je veux aussi vous informer que je publie chaque vendredi certains m'ont envoyé de message pour me le demander. Il se peut aussi que je publie deux chapitres dans la semaine et de ce fait je publierais une autre jours à part le vendredi.

Et pour finir, merci à vous de continuer à me lire, à voter et à laisser des commentaires d'encouragement, ça me motive à écrire.

Bisou et bonne lecture!

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Le silence.

C'est ce qui flotte dans l'air sur la route qui nous conduit chez nous. Cependant, cela n'a rien avoir avec un silence gênant ou pesant que l'on veut à tout prix éviter, non, bien au contraire, c'est un silence reposant et tranquille.

Après la folle journée que nous avons passée, nous méritons humblement de nous reposer. Pendant que Devon conduit, je porte mon regard à travers la vitre baissée. Le vent frais fait virevolter mes quelques mèches de cheveux, et vient également titiller doucement ma peau mise à nue, ce qui me donne de légers frissons. En un rien de temps, je repense à ma journée...

Il faut dire que la petite entreprise de fleurs de Devon est assez connue, en vue de ses nombreuses commandes. Depuis ce matin, lui et moi n'avons cessé de traverser les quatre coins de la ville dans sa petite camionnette afin de toutes les livrer sans exception. Ce qui m'a étonné, c'est le fait que j'ai apprécié le faire. Mon voisin et ami a su me transmettre le plaisir que cela lui procure. Savoir que ces bouquets peuvent changer radicalement le cours de la journée de ceux qui les reçoivent, je trouve ça extraordinaire.

J'ai assisté à plusieurs de leur réaction, que ce soit ceux qui restent impassible; qui sont joyeux; qui culpabilisent ou d'autres encore. Mais certains d'entre eux m'ont plus marqué que d'autres, y compris la joie arborée par une jeune stagiaire d'une grande entreprise de design qui, jusqu'à notre arrivée, était d'une humeur massacrante car d'après ses dires, son patron ne la ménageait pas du tout et la bombardait de travail. La pauvre, elle était presque sur le point de pleurer avant de recevoir la petite attention de son petit ami qui lui a, en quelque sorte, refait sa journée. Il y a aussi eu une vieille dame à la retraite et à qui on a envoyé des fleurs de la part de son petit-fils, je peux dire que la voir presque sautiller comme une petite fille était émouvant. Dans tous les cas, sans exception, ils ont un point commun que l'on ne peut ignorer, d'ailleurs, c'est la première chose que j'ai remarqué : ils ont tous quelqu'un qui pensent à eux, qui prend un petit instant pour le leur faire savoir. Et moi, qui pense à moi? Cette question torture mon esprit. Personne ne m'a jamais apporté ce genre d'attention, de m'offrir ne serait-ce qu'une fleur pour dire qu'ils pensent à moi. Et voilà que ce sujet me ramène encore à moi et à ma solitude. Parfois, j'ai l'impression que le monde entier s'est ligué contre moi car à la moindre chose, même insignifiante soit-elle, me rappelle à quel point je suis seule.

Pour clôturer la journée, on est allé à un endroit que je ne pensais pas m'y rendre de sitôt: l'aéroport. Pourquoi me direz-vous? Parce que c'est le lieu préféré de Devon. Eh oui, son endroit préféré n'est ni le central parc, ni le haut d'un building, ni à la montagne mais l'aéroport. Cet endroit bruyant et bondé de monde a su attendrir son cœur. Au début, je pensais que ce qu'il aime peut-être, c'est de contempler l'avion prendre son envol comme certaines personnes mais encore une fois, je me suis trompée, car c'est le fait de voir les gens crier, pleurer et se mettre dans tous leurs états qui l'attire. Pour lui, c'est le plus beau spectacle qui puisse exister et comme il le dit si bien : "c'est là que l'on peut réellement voir des personnes qui s'aiment." J'ai mis un temps à interpréter le sens de cette phrase avant de comprendre. Comprendre que ce qu'il voulait dire était que l'excitation qui se lie sur le visage de ces personnes attendant leurs proches, montre qu'ils leur ont manqué, que les cris; les pleures; les rires, témoignent la joie des retrouvailles, sans oublier les pleures quant au départ d'un membre de leur famille, des amis, d'une épouse ou d'un époux.

Cette journée, où j'ai été un peu réticente au début, a été l'une des plus belles que je n'ai pas eu l'occasion de vivre depuis longtemps. Moi, qui pense que mon travail est passionnant, je commence à me dire que celui de Devon l'est encore plus.

Après quelques minutes de trajet silencieux, nous arrivons à notre immeuble et je me dis que cette journée vient définitivement de finir. Hélas, toute bonne chose a une fin et je me retrouverai au point de départ dès que je franchirai la porte de mon appartement. Je vais retrouver la vie que j'ai laissée ce matin, celle où je me pose sur mon canapé pleurant devant une film à l'eau de rose tout en me disant que je ne vivrai jamais une histoire d'amour avec un minimum de ressemblance avec celles des autres.

"Nous sommes arrivés." Déclare Devon me sortant de ma réflexion.

Ça, j'ai remarqué. Je m'abstiens de le lui dire. Il jette un regard en ma direction et je lui réponds par un hochement de tête. Il sort de la voiture pour venir m'ouvrir la portière.

"Merci."

On avance lentement vers la porte d'entrée de l'immeuble comme pour faire tarder cette journée de finir, en tout cas pour ma part, c'est ce que j'essaie de faire : éviter l'inévitable.

"Alors, la journée t'as plu?" Me demande l'homme à côté de moi.

"Tu n'imagines pas à quel point, c'est si différent de la journée à laquelle j'ai l'habitude de passer. J'avoue que pour quelqu'un qui a voulu me changer d'air, tu as réussi.'' Confirmais-je avec un petit rictus.

Par changer d'air, je voulais dire ne pas penser à la mauvaise fin de journée que j'ai passée hier. Ne pas penser à cette sensation que j'ai ressentie la veille quand j'ai réalisé que tout mon entourage avance dans leur vie pendant que moi, je suis exactement là où j'étais il y a cinq ans. Et entendre Edwin me dire qu'il était encore fou amoureux de son ex-femme était comme une gifle. Une personne de plus qui a avancé dans sa vie depuis le temps, l'époque où Edwin me court après est bien révolue, maintenant il est passé à autre chose.

"C'était l'effet recherché."

"Merci pour tout en tout cas."

"Ce n'est rien, merci d'avoir animé ma journée avec tes commentaires incessants." Rit-il ce qui me fait rire à mon tour.

Nous arrivons assez rapidement à mon goût à l'ascenseur qui est maintenant réparé avant de s'y engouffrer. Pour une fois, j'aurais aimé que ce ne soit pas le cas, j'aurais préféré monter l'escalier jusqu'au troisième étage. Au moins, cela m'aurait fait des beaux fessiers, d'ailleurs en y pensant, je devrais me mettre au sport, ça m'occuperait.

Le tilt de l'ascenseur retentit, m'annonçant que je viens d'arriver à mon étage.

"Bon, bah bonne soirée Devon, tu me contactes dès que tu as du nouveau sur tes recherches." Lui dis-je.

"Merci, bonne soirée à toi aussi. Et au fait, j'ai déjà trouvé quelqu'un, je te dis l'information que j'ai sur lui demain." Fait-il avant que la porte de l'ascenseur ne se ferme complètement.

Tant pis, je saurai tout demain.

Je m'oriente vers la porte de mon appartement puis saisis la clé dans mon sac et j'ouvre la porte.
Je me débarrasse rapidement de mon sac et de mes chaussures. Ensuite, je cuisine un repas vite fait, question de ne pas me coucher le ventre vide. Après cela, je mange, et je rejoins ma chambre pour me doucher, me mettre en pyjama et dormir sans plus tarder.

Demain aura lieu une autre retrouvaille...

Ex list [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant