texte hommage de Patrick Bruel

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Mon Johnny
C’est la nuit ici à Los Angeles
Je viens de rentrer à la maison par Pacific Highway... celui où tu avais tellement aimé me faire partager ta Lamborghini pour aller déjeuner chez Ivy’s tous les deux... ce déjeuner où tu m’as annoncé avec calme, pudeur et tellement d’élégance cette maladie que tu allais vaincre... comme toujours...

Et puis tu es vite passé à autre chose et nous avons ri, tellement ri... sans doute pour ne pas pleurer... et nous avons bu un peu... sur le chemin du retour ta conduite ( très) rock and Roll m’avait fait craindre notre expulsion immédiate du pays ...

Je ne dors pas... comme si j’avais peur de me réveiller et de constater que ça n’était pas un cauchemar
Tout le monde m’appelle pour me faire parler de toi et de notre belle amitié
On me demande une "anecdote"... ce mot est si peu approprié

Je n’ai pas très envie de parler ou alors à toi.

Te dire que je n’ai jamais oublié et que je n’oublierai jamais ce que tu as fait pour moi.
Nos échanges, nos fous rires, tes conseils, nos duos... tellement de duos, je n’arrive même pas à les compter, avec à chaque fois ce sourire bienveillant et fraternel.

Monique le Marcis m’avait présenté à toi en 84 à ta sortie de scène au Zénith.

Je n’oublierai pas tes mots ce jour là, si forts, si encourageants pour un artiste débutant.
Et puis ton intervention aux Victoires de la musique... quelle classe..!

Ton invitation au Stade de France qui a tellement modifié pour moi le cours des choses...
J’aurais tant à te dire... mais ce déjà long message n’en finirait pas

Je t’ai aimé comme un grand frère.
Je pense à tous ces gens, ce public incroyable à qui tu as donné du bonheur pendant près de... 60ans
Je pense à David et à Laura, à Nathalie, à Sylvie et à tes petits enfants
Et je pense à Laeticia,si forte et si digne à tes côtés...
à Jade et Joy qui peuvent être tellement fière de leur papa.
Je me réveille... c’est donc vrai mais c’est irréel.
Tout laissait à penser que tu étais immortel... c’est con je sais, mais j’y ai cru jusqu’à hier soir.
Je n’arrive pas à imaginer qu’il n’y aura plus de Johnny.
Comme si on avait enlevé la Tour Eiffel dans la nuit...
Sauf que tu me manqueras plus cruellement que la vieille tour ne le ferait.
Tu n’as pas oublié de vivre, tu as vécu 1000 vies en essayant toujours de nous les faire partager.
Et puisque vous faites le voyage ensemble  avec Jean D’Ormesson, vous allez bien vous marrer...

Comme des millions de gens, et avec eux...
Que je t’aime.

Patrick

LesFanficsDeLuna

recueil traduction/parole de musique  🎶🎵🎶🎼🎤Où les histoires vivent. Découvrez maintenant