Miracles de Noël et autres

Famille

J-1

Encore un jour de décembre où je regarde tomber la neige, les températures glaciales me font regretter nos nuits. Je voudrais respirer son odeur, mais l'amour de ma vie m'a été arraché. Plus je pense à elle et plus je m'aperçois que le temps qui passe ne me guérit pas. Rien ne la remplace, ce sont ses rires qui me raccrochaient à la vie. Je dois poursuivre ma quête, je dois réussir à tout prix. Elle doit revenir pour cacher les erreurs que je commets avec notre fils. Il a le droit au bonheur, que je sais incapable de lui offrir.

Il commence à ouvrir grand ses ailes loin de moi, moi qui il y a encore peu de temps pouvait le tenir au creux de mes bras. Je croyais savoir quoi lui dire, quoi faire mais je n'y arrive pas. Pourtant, j'ai tant de choses à lui dire, je voudrais lui parler de nos souvenirs, il grandit si vite. J'ai trop voulu le protéger, mais un oiseau n'est pas fait pour vivre en cage, si elle pouvait le voir avec ses grands yeux semblables aux siens, elle serait si fière comme je le suis.

Ah mon fils, essaie de me comprendre, je ne sais pas bien m'y prendre etce n'est pas facile à dire. Tu as dû remarquer que depuis son départ, j'aiperdu mon sourire et ma joie de vivre et tu m'as vu plus souvent partir qu'êtrelà à tes côtés. Monfils, dans l'existence, il y a tant de chosesque désormais tu dois apprendre. Tout n'estjamais noir ou blanc mais d'un gris,tantôt clair tantôt sombre, si sombre que j'ai l'impression de me perdre enroute.

Je ne veux pas l'enterrer, pas encore. Elle n'est pas morte, elle dort, et je vais la réveiller. Peu importe que l'on me haïsse, et si, sait-on jamais, je perds l'amour de mon fils. Tant pis. Il l'aura elle.

L'ombre et la lumière ne vont pas l'un sans l'autre.

Combien de fois faudra-t-il que je perde un peu de mon âme pour y arriver ? Combien de lunes à les combattre ? Combien de champion encore à naître ?

Je ne veux pas qu'on l'ensevelisse quitte à être piétiné.

- Mr Agreste, veuillez m'excuser de vous dérager mais les avions ne découleront pas ce soir, il y a bien trop de neige sur les pistes.

Jour J

Chez les Dupain-Cheng

Adrien regarde la famille de Marinette.

POV Adrien

Je voudrais que tu me prennes dans tes bras, que tu me consoles. Elle le faisait comme personne, en trouvant toujours les mots. Je voudrais que tu me parles un peu d'elle pour m'expliquer que je n'ai que toi. J'aimais ma mère, tout aussi fort que toi, je sais ce que tu as ressenti. Je ressens une tristesse indéfinie, je suis étonné d'être au monde presque surpris d'être encore en vie.

Il suffirait que tu m'apprennes à avoir moins mal, m'aider à trouver ça banal. Je t'aurais ainsi un peu mieux compris. Mais à la place tu es celui qui m'abandonne, ne t'es tu jamais vu en père ?

J'ai lu dans les yeux de mon père toute sa peine, j'aurais préféré qu'il me parle mais il a préféré se taire.

Est-ce qu'il attendrait que je vienne à lui ?

Même si elle est partie dis-moi au moins qu'il me reste mon père, puisque c'est pour toi que je suis tel tu me vois. J'ai tout appris de toi, mais si j'avais été plus près de toi, j'aurais dans doute pu voir de l'amour dans les yeux de mon père.

Nos horizons si éloignés, j'ai tellement peur de me tromper de vie. Je suis tellement fatigué. C'est fou tout le temps que l'on a perdu tout les deux où on aura pu être nous aussi une famille aussi unis que celle qui m'a accueillit comme un des leur. Et si c'était à refaire, si je m'étais mis debout devant lui... je voudrais tellement être avec mon père.

J'ai tellement d'amour à lui donner. Si j'avais été moins fier ou plus courageux et si je lui avais parlé au lieu de me cacher sous terre, si j'avais fait un pas vers lui au lieu de le fuir et me taire. Est-ce que quelque chose aurait changé ?

Je voudrais oublier pour un temps, pour un instant les responsabilités qu'il m'incombe et partir avec lui. Mais mon rêve est inaccessible, j'espère l'impossible.

Fin POV

Peu avant minuit, l'ambiance est fébrile et juste avant l'ouverture des cadeaux on frappe à la porte. A la demande de Sabine, Adrien ouvre la porte et sentit des bras l'entourer et il su que, plus jamais, il ne douterait de l'amour de son père.