chapitre 1

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|PDV Céleste|

~flashback~
<<Céleste! Eh, Céleste! Attends moi!>>
Euh...Quoi?
<<Justin. Qu'est-ce que tu veut?
-Rien, c'est juste qu-
-Si tu ne veut rien, alors va-t'en, s'il -te-plaît.
-Écoutes, je veut juste parler un peu avec toi. S'il te plait?
-Bon. D'accord.
-Cool!>>
Silence.
Blanc.
Normal. C'est la première fois qu'on parle vraiment. Sans qu'il m'insulte, se moque de moi, me frappe ou me fasse un autre sale coup du genre.
Il me déteste.
Je le déteste.
Alors pourquoi me parle-t-il?
Je ne comprends pas.
<<Et sinon, pourquoi tu voulais me parler?
-Ben..
-Quoi?
-c'est un peut compliqué à dire...
-dis moi, ce n'est certainement pas moi qui irait me moquer de toi ou le dire aux autres.
-tu aurais toutes les raisons de le faire, pourtant.
-Ce n'est pas mon genre, contrairement à d'autres.>>
Sous-entendu bien pas discret du tout.
Il se crispe.
Il a comprit.
Il est moins con que je le pensais. Bravo Sherlock!
Je voulais le blesser. C'est réussi. Je veux encore le blesser.
Pour tout ce qu'il m'a fait subir. Et ce qu'il me fera encore subir. Car je sais qu'il ne s'arrêtera pas. Il n'a aucune raison de le faire.
<<Écoutes, je...je...je suis désolé.
-C'est tout? Bon. Je vais être franche avec toi, Justin. J'espère bien que tu es désolé. Tu sais à quel point c'est dur? De se lever le matin et de se dire qu'on ferait mieux de mourir ; d'arriver au collège et de tenir à peine sur ses jambes parce qu'on te fait des blayettes tous les 1 mètres ; de passer par la cour, où tous les élèves t'insultent, de rentrer en classe où il y a des chewing-gum collés sur ta chaise, des insultes et des mots très agréables du style ''va crever!'' ''personne ne t'aime, de toute façon'', et j'en passe.. ; que même les profs, pendant le cours te regardent de travers ; que ton casier soit rempli de glue et de mousse à raser ; que sur le chemin du retour, jusqu'à l'arrêt de bus, on te jette des graviers ; que même dans le bus, on invente des horreurs sur toi, et qu'on les raconte assez fort pour que tout le bus l'entende ; que, rentrée chez toi, des messages de menace se retrouvent sur ta messagerie et que dans tout ça, le seul être qui te soutient, C'EST TON PUTAIN DE CHAT?!?! Non. Tu ne sais pas. Tu ne sait pas à quel point ça fait mal. À quel point on finit par douter de soi au point de se dire que sa propre mort soulagerait très certainement le monde de ta pitoyable existence? Eh ben non! Alors oui. Oui, j'espère que tu t'en veux. Que tu t'en voudras encore longtemps. Que tu t'en voudras encore tout le long de ta misérable existence de merde. Parce que c'est tout ce que tu mérites.>>
Je le regarde. Il reste là, bouche bée, sans doute choqué par ce que je viens de dire.
C'est sorti.
Enfin.
Je lui ai dit. Et je ne regrette absolument pas.
Il a l'air triste. Choqué. Humilié.
Bien fait.
Pourtant, subitement, son expression change.
Ce n'est plus ni de la timidité, ni de la douceur. Non. C'est de la colère.
Je l'ai énervé, et j'en suis fière.
<<Non mais tu te prends pour qui? Me parler comme ça, à moi? Ne joue pas à la caïd avec moi, Céleste. Tu es faible. Tu es une merde. Tu es insignifiante. Tu n'es rien. Tu pourrais mourir, que personne ne le remarquerait !>>
Ma vision devient floue.
Non. Je ne doit pas. Pas ici. Pas maintenant.
Et merde!
Ça y est. Je pleure.
<<Nooon! Ne me dit pas que- Tu...tu pleures?>>
Son visage n'a rien de soucieux ou quoi que ce soit.
Il se fout de ma gueule.
Connard.
<<Pauvre petite chose...! Tu...tu veut du réconfort? Allez, viens, je te ramène jusqu'à ta maman, elle va te consoler ton petit cœur tout triste.>>
Ma respiration se bloque.
Il a osé.
Il a osé parler d'elle.
Je n'ai plus ni envie de pleurer ou quoi que ce soit dans ce genre. Je veut qu'il meure dans d'atroces souffrances.
Cependant, suite à sa dernière remarque, toute la cour s'est retournée vers nous.
Merde. Il y a des témoins. Je ne veut pas aller en prison à 13 ans, moi! Et encore moins pour ' homicide volontaire de la petite personne de monsieur-mon-père-est-richissime-du-coup-je-rabaisse-tout-mon-collège-y-compris-les-profs-et-par-dessus-le-marché-je-harcèle-une-fille-qui-ne-m'a-rien-fait '. Donc je me contente de le gifler, et pars sans me retourner. Il m'a affiché devant tout le collège, ce salaud!
Aïe!
Merde.
Je viens de me vautrer tel un phoque mourant sur le sol de la cour.
J'entends des rire. Beaucoup de rires.
Bande d'enfoirés. Forcément, y'en a pas un moins con que les autres qui vienne m'aider? Ben non.
Je me relève donc TOUTE SEULE et me dirige en boitant vers les toilettes(oui, parce que je me suis pas ratée!) avant de l'enfermer dans une cabine.
Je reste , seule, dans ma cabine, à pleurer comme une grosse chochotte dans cette cabine de merde.
Mais.
Je me demande bien comment il réagit à ça, lui. Est il désolé? Est ce qu'il se moque? Est ce qu'il s'en fout?
Je regarde par le trou de la serrure(j'ai trop de fierté et encore trop honte d'être tombée tout a l'heure) et je le vois.
Il marche, tranquillement, vers ses amis.
Salaud.
Je te déteste.
Je te hais.
Et tu vas souffrir.
Pour tout ce que tu m'a fait.
Des pas.
Qui viennent vers moi. Enfin.. ma cabine plutôt.
<<Tu es sur que c'est cette cabine ?>>
Une voix de garçon.
<<Oui. Elle est partie droit dans celle la, tout a l'heure.
-Ok. dégage, maintenant.>>

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⏰ Dernière mise à jour : Dec 26, 2017 ⏰

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