Chapitre 5

148 21 5
                                    


* je m'excuse d'avance s'il reste des fautes ou coquilles; à force de lire, je ne les vois plus



Deux heures du matin. La Brigade des sorciers retirait les dépouilles des Jaljitäs et des Inquisiteurs qui jonchaient l'allée.

Callum versait du café dans une énorme tasse. Les yeux rouges, la colère maquillait son visage. Il essayait toutefois de garder un ton neutre.

— Voulez-vous du café ? proposa-t-il à Maître Gistratus qui avait fait le déplacement une fois prévenu.

— Non merci, répondit-il. Vous auriez dû nous donner la corne et nous l'aurions mis dans un endroit bien plus en sécurité !

— Jamais la corne n'aurait quitté ces lieux, maugréa-t-il.

— Elle l'a pourtant quitté, commenta Lewis.

Son père se tourna vers lui et le fusilla du regard. Il s'avachit alors dans son fauteuil.

— Il serait préférable de ne plus discuter de ce qui s'est passé, mais plutôt, de ce qui va se passer, répliqua Mike qui observait la Brigade. (Il se dirigea vers Callum) Lewis pense que vous m'avez menti.

Encore une fois, Callum décocha un regard sévère à son fils avant d'avaler, d'une traite, son café.

— Nous sommes allés dans votre bureau et avons emprunté votre livre familiale, nous espérions y découvrir ce que vous nous cachiez.

Lewis se cacha le visage n'osant même plus affronter son père.

— Le livre ! grogna-t-il.

Le jeune sorcier le retira de sa veste et le lui confia. Callum l'ouvrit avec sa baguette et tourna quelques pages.

— Il est vrai que notre ancêtre avait connu cette nymphe. Ils avaient entretenu une relation adultère d'après les écrits.

Mike plongea le nez dans l'ouvrage. Lewis s'approcha et lit à haute voix :

— Callisto Danaos, mon amour, mon âme sœur, le Créateur n'a pas approuvé notre union. Ainsi a-t-il brisé la corne, comme pour nous briser, et l'a remis à chacun de nous. Ses mots sont toujours ancrés dans mon esprit : « Séparez-vous, protégez-les et vos péchés seront lavés ! ». Tu n'as pu lui refuser et moi, je l'ai fait pour toi. Mais aucun jour ne passe sans que je pense à toi. Ma mort est proche. Proximus Eum Callisto. Comme je voudrais mourir dans tes bras, et sentir ton parfum enivrant me conduire dans l'au-delà. C'est pourquoi je t'envoie cette lettre, espérant qu'elle te trouve.

— Callisto Danaos ? Ce serait donc les descendants de cette nymphe qui posséderaient la seconde corne ? s'enquit Gistratus.

— D'après mon ancêtre, oui. Malheureusement, je ne saurais dire où elle se trouve. Du moins ses ancêtres.

— Proximus Eum Callisto, qu'est-ce que ça signifie ? demanda Mike.

— C'est un sortilège qui permet de retrouver la trace de quelqu'un, répondit Gistratus.

— Pensez-vous que nous pourrions retrouver un de ses descendants avec cette magie ?

— Cette magie fonctionne uniquement si nous possédons quelque chose appartenant à cette personne. Il en est de même pour retrouver ses descendants.

Mike fit la moue, déçu.

Lewis continua de feuilleter le livre de son père. Son ancêtre avait retracé sa vie jusqu'à son dernier souffle. Il devait absolument trouver un indice dans les dernières pages.

Lumière !

— J'ai trouvé ! s'écria-t-il. Il a été enterré avec ses affaires les plus précieuses ! Nous n'avons qu'à fouiller son cercueil ! S'il a utilisé ce sort pour retrouver Callisto, cela signifie qu'il détient des choses lui ayant appartenu !

Cette fois, Madame Gardians qui, confortablement installée dans son fauteuil et fumait trois cigares, se mit à vociférer :

— Hors de question que vous fouilliez la dépouille de notre ancêtre !

Mais les hommes firent la sourdent oreilles et repartirent vers l'ossature.

Ils s'arrêtèrent devant le sépulcre d'Amelus Gardians.

Bram !

Le couvercle massif s'effondra dans un soubresaut, de la poussière s'enfuit du cercueil, noyant la pièce dans l'obscurité. Maître Gistratus recourut à la magie pour engloutir la poussière.

— Oh, mon dieu ! marmonna Lewis en découvrant le squelette noircit par la saleté et dont les vêtements étaient dévorés par le moisi.

Les yeux de Callum s'étrécirent en voyant la bague qu'il portait au majeur et le collier qui entourait son cou. Aussi, enroulé entre les ossements de ses mains, il tenait des mèches de cheveux blonds.

— D'après vous, Père, qu'est-ce qui appartenait à la nymphe ?

— L'anneau et le collier sont des bijoux de famille, je les reconnais... Il ne reste que la mèche de cheveux, répondit Callum. Lewis, retire-la.

— Pourquoi ce serait moi ? grimaça Lewis avec horreur.

Il lui suffit d'un seul regard rigoriste de son père pour qu'il s'affaire à la tâche les mains tremblantes. Ils regagnèrent ensuite la cuisine où les sorciers préparèrent la potion nécessaire au sortilège.

Mike fut écœuré lorsqu'il vit le liquide poisseux que tournait Lewis sous le regard aiguiseur de son père. Des bulles explosèrent et une odeur pestilentielle envahit la pièce.

— Je vais vomir, minauda Lewis.

— Continues de tourner, insista son père en lançant la mèche de cheveux dans la marmite. Proximus Eum Successio Callisto.

Le liquide se mit à tournoyer de lui-même et Lewis, pris de panique, lâcha la cuillère pour s'éloigner de la gazinière. Brusquement, une grosse bulle s'éleva et forma un ballon translucide dans lequel se trouvait la mèche. Soudain, les mèches s'agrandirent se métamorphosant en un visage.

Mike écarquilla les yeux en découvrant la descendante de la nymphe. Il ne s'attendait pas à un tel retournement de situation.


Cette Nymphe, QUI PEUT-ELLE BIEN ETRE? 

Ange des Ténèbres - T2 Emprisonnée (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant