chapitre 5

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Chapitre 5

Steph ressentait à nouveau le sentiment étouffant de ne plus pouvoir bouger, comme si il était attaché à un lit, dans l'impossibilité de simplement respirer. Il voyait encore ses rêves passer, des rêves qui ne voulaient absolument rien dire, dont plusieurs cauchemars dans lesquels il voyait défiler des têtes difformes aux sourires macabres. Une particulièrement peu rassurante, où le garçon voyait clairement un d'un liquide poisseux sombre sur son front et un sourire extrêmement large, agrandi à l'aide d'un couteau. Cette figure revint de nombreuse fois dans les pensées de Steph. Ensuite, il tombait dans un lac dont l'eau était noire, comme si les abysses avaient pris possession de l'eau auparavant claire. Une fois enveloppé dans l'eau glacé, Steph réussissait quand même à voir les poissons effroyables aux gueules difformes et disproportionnée comparativement à leurs corps écailleux et visqueux d'anguilles. Le garçon se débattait maintenant dans le liquide devenu une substance semblable au pétrole. Il revoyait les yeux de vautour du docteur Deslie, sa seringue qui venait se planter dans sa peau, une objet qui passait à travers son bras... 

Et puis plus rien.

Le garçon retrouvait peu à peu le rythme constant de sa respiration. Comme son réveil à l'hôpital. Il se sentait quand même en bon état, il savait que si il le voulait, il pouvait se lever. Il espérait que tout redeviendrais normal. Il avait envie de revoir Rodrick et son siamois, Mousse. Il l'avait nommé comme ça parce que, son chaton, quand il avait ,à peine 2 semaines, il ressemblait un peu à une petite boule de poil ambulante. Il s'amusait en repensant à ce drôle de souvenir. Il se surpris d'être parfaitement lucide dès les 5 première minutes où il était éveillé. Il se souvenait parfaitement de la piqûre, du docteur Christopher Deslie, de ses yeux de serpent et de ce qu'il avait prononcé, comme une sorte d'incantation avant...un châtiment. Il entrouvrit les yeux, et lentement, leva sa tête. Ensuite, il se redressa et posa ses pieds au sol. En effet, il se trouvait encore sur un lit-civière, mais la pièce ne correspondait pas du tout avec ce qu'il avait imaginé. Alors là, pas du tout. En fait, il se trouvait dans une sorte de cabine très restreinte, avec des murs métalliques et parfois rouillés. Le sol était couvert d'un tapis blanc propre et très mince fixé au sol, avec des clous. Il y avait à sa droite une porte de métal également barrée avec une petite vitre entourée de grillage. Il observa le plafond : très bas, avec une lumière au néon bleutée. Il avait une idée de où il se trouvait, il avait très peur.  Il était dans un avion. Il entendait les moteurs gronder, il sentait la vibration habituelle des cabines à l'intérieur, il voyait par un petit hublot le ciel bleu et les nuages particulièrement proches de l'engin. Il remarqua avec étonnement qu'il ne portait plus ses vêtements. On lui avait affublé un costume orange fluo bordé de lignes noires sur les côtés et un pantalon spacieux noir également. Il portait des bottes cloutées en cuir foncé et il avait à son poignet un bracelet blanc en plastique avec l'inscription «Base 31» dessus. Il sentait un stress intense monter en lui, il avait juste envie de savoir où on l'emmenait. Il se retournait dans tous les sens pour observer la pièce et trouver une issue, une autre sortie. Steph arrêta son regard sur 2 petites affiches collées sur la porte. Sur la première, on pouvait voir le logo du FBI et sur l'autre, une croix rouge. Même si ses insignes ne signifiaient rien de dangereux, Steph n'était pas plus rassuré.

À ce moment, il aperçu une caméra de surveillance qui émettait des couinement chaque fois qu'elle venait poser son œil de vitre sur le garçon. Il s'approcha d'une manière peu assurée près d'elle et agita les bras en criant «Je vais bien laissez-moi sortir!». Il continua après avoir attendu une réaction «EXPLIQUEZ-MOI POURQUOI JE SUIS ICI!». Steph savait très bien la réponse, mais du moins, il voulait s'en assurer. Ce qu'il ne comprenait pas, c'était toutes ces mesures peu commodes qu'on lui avait imposées sans son accord ni celui de son tuteur. Enfin, sûrement pas. Il soupira de fatigue et se rassit sur le lit. Il baissa la tête vers son bras et remonta sa manche. La blessure était toujours aussi effroyablement enflée et ressemblante à une horrible brûlure. Il ferma les yeux et essaya de s'imaginer des choses agréables pour lui faire oublier son étrange situation. Il pensa à ses amis, à Rodrick Baterson, à son chat, à sa maison, au bonheur de s'asseoir dehors avec une radio, des crayons et du papier. Soudain, une sourire illumina son visage. Il allait mieux, beaucoup mieux. En fait, Steph commençait à se dire qu'il reverrait tout cela, que le pire qui pourrait arriver, c'est qu'on lui fasse une opération qui ne lui ferait forcément... aucun mal!

C'est à ce moment que tout d'un coup, la porte de la cabine s'ouvrit à la volée. Steph se retourna en sursautant vers la personne qui lui ouvrait la porte. C'était un homme assez trapu et petit. Il devait avoir 25 ou 30 ans, pas plus, pas moins. Il portait un uniforme pareil à celui du garçon mais de couleur verte forêt. Il avait des lunettes noires qui lui donnait un air sévère et il avait des cheveux complètement blancs et très courts, ce qui était bizarre pour quelqu'un de son âge. Il sourit gentiment au garçon qui ne disait rien. L'homme s'approcha du garçon et lui tendit la main :

-Alors mon garçon, comment ça va le voyage? Tu n'as pas le mal de l'air, pas vrai?

Steph lui serra la main. La poigne de l'homme était très forte, peut-être même trop pour l'adolescent qui ne put s'empêcher d'émettre un petit gémissement.  

 -Non monsieur, je vais....je vais bien je crois....

-Dis-moi, comment t'appelles-tu?

-Moi c'est Steph Frei. Et vous?

-Peter Bringham. Heureux de te connaître.

Le garçon aurait peut-être dut être en colère, mais il était rassuré d'entendre enfin une voix rassurante sans signe d'une éventuelle menace. Il avait des tonnes de questions à poser, il se demandait qu'est-ce que la base 31 pouvait être. C'était sûrement là-bas qu'on l'emmenait en ce moment même.

-Mon garçon, je pense que nous arrivons bientôt.

13-31Où les histoires vivent. Découvrez maintenant