chapitre 9

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Chapitre 9

Rodrick Baterson était à l'intérieur de sa mustang noire et se dirigeait vers le Nevada. Il se trouvait présentement sur la 190, longeant la Death Valley. Cette route route semblait interminable pour ce jeune homme, extrêmement pressé d'enfin atteindre la 374. Il était agité, vu l'heure tardive et le paysage aride l'entourant, dépourvu de vie, ni même d'une pauvre station service pour le dépaner. L'homme pourrait enfin quitter la Californie et atteindre le Nevada. Un de ses collègues, Martin Hamighton, l'avait appellé très tôt ce matin pour l'informer d'une terrible nouvelle. Malheureusement, Rodrick avait du raccrocher parce qu'il était débordé à cause d'une conférence organisé par son supérieur, Steve Campbell, à San Francisco. Certains agents de la S.W.A.T. avaient été convoqués dans cette ville de la Californie pour une mission plus ou moins intéressante. «Une simple corvée sans importance», avait décrété Martin. En effet, c'était simplement pour apporter un peu d'aide à la population, ce que Rodrick avait rarement fait, en tant qu'agent de la S.W.A.T., un des meilleurs, d'ailleur. Lui et une poignée d'autres élites avaient aidé la construction d'abris en cas de désatres naturels, vu la position géographique légèrement dangereuse de la ville entraînant parfois de dangereux séismes. Cette «corvée» était, selon Rodrick, un prétexte de la part de M. Campbell pour rencontrer quelques vieux amis ayant déménagés loin de Los Angeles. Le jeune homme allait souvent à Los Angeles puisque la majorité de ses collègues faisaient parti du LAPD (Los Angeles Police Departement). Lui, il avait eu la responsabilité de s'occuper de Steph. Ce petit garçon, Rodrick l'avait pris en pitié. Il s'était occupé de lui, comme un père. Le jeune homme aimait beaucoup Steph, et c'est pour cela qu'il se trouvait au beau milieu de la 190, en route vers l'area 51, ou une autre de ces installations cachées, ou on avait emmené le pauvre garçon.

Si seulement il avait écouté Martin. Il serait probablement déjà arrivé. Ou bien, il aurait pu tout simplement se douter de quelque chose. Alexandre avait laissé un message sur son répondeur, ce qu'il n'avait aucunement l'habitude de faire. «Cet imbécile a sûrement dut se tromper de numéro», s'était dit Rodrick. Le jeune homme détestait Alexandre, mais avait eu l'obligation de se rendre à San Francisco, et il ne connaissait personne qui aurait pu prendre en charge Steph à part «cet imbécile». Mais le message laissé par Alexandre était tout simplement imcompréhensible. On n'entendait que des espèces de grincements étranges. En fait, Alexandre avait simplement voulu l'avertir de ce qui était arrivé à son petit cousin, mais il ne possédait pas un téléphone de grande qualité, il faut dire.

Rodrick Baterson avait eu de la chance. Steve avait bien failli ne pas le laisser quitter San Francisco. Heureusement, son équipe d'élite était très solidaire. Ses camarades avaient fait croire à son supérieur que le boulot était presque fini, que les abris nucléaires était selon eux, suffisamment sécuritaires. Baterson n'avait jamais reçu un appel de ce genre,et il ne pensait pas oublier de si tôt le ton désolé que Martin avait emprunté pour lui annoncé cette nouvelle. «Écoute Rodrick, je suis désolé de te déranger. Je te laisse juste un message pour t'avertir que...que Steph a du être ammené à la..la Base 31. Y'a eu un accident. Je ne peut t'en dire plus. Tu dois à tout prix quitter la Californie. Je t'ai laissé les coordonnées de ta destination par mail. Dépêche-toi». Il n'eut même pas besoin de regarder ces foutues coordonées, car il connaissait l'endroit presque mieux que quinconque. Dès qu'il eut reçu ce message, il averti son supérieur et parti le plus vite qu'il put, en oubliant de faire à nouveau le plein. Rodrick avait roulé très longtemps, et il était maintenant épuisé. Des tonnes de pensées désagréables lui martelaient le crâne, l'affublant d'un mal de tête atroce. Dabors la voiture n'était pas à lui, il devait donc y faire très attention. Il l'avait empruntée seulement, ce qui avait allégé énormément son porte-feuille. Mais maintenant, il devait trouver coûte que coûte une station service, ouverte, de préférence. D'autant plus que les mustangs n'avaient pas une économie d'essence spectaculaire, et c'était un miracle qu'elle roule encore à cette heure. 

Ensuite, un second problème lui vint à l'esprit. Qu'était t-il arrivé à Steph? Il était terrifié par les pensées incontrôlables dont il se mitraillait lui-même. Même si il avait voulu, il n'aurait pas put s'endormir. Les possibilitées d'accidents possibles étaient infinis, et il savait très bien que la base 31 ne s'occupait pas de n'importe quoi. Il s'agissait quand même d'une base secrète millitaire de Groom Lake.

Rodrick roulait toujours. Tout était noir. Aucune lumière à part les phares éblouissants de la voiture et les étoiles. Aucun animal ni humain. Tout était désert. Rodrick commençait vraiment à s'impatienter, il s'entait son coeur battre extrêmement fort dans sa poitrine comme il observait une fois de temps en temps l'aiguille indiquant le contenu du réservoir d'essence baisser. C'était épouvantable. Il avait enfin atteint la 374, et espérait trouver un commerce mais le paysage aride n'avait toujours pas changé. Soudain, la voiture se mit à tressauter, et puis s'arrêta brusquement. Rodrick jura et serra les dents. Voilà. Plus d'essence. Rodrick sorti de la mustang en claquant violemment la portière et se dirigea vers le devant du véhicule. Il était 11:30. Rodrick ouvrit le capot et inspecta l'intérieur, mais le referma aussitôt après car il savait qu'il n'aurait pas une concentration assez grande pour réfléchir au problème avec jugement. Et il n'avait pas de lampe torche non plus, donc il se trouvait enveloppé dans l'obscurité de la nuit et dans l'impossibilité de voir plus loin que le bout de son nez. Il s'assis par terre lourdement et s'accotta à une des roues avant.

Rodrick resta quelques minute comme ça, ses mains recouvrant son visage. «Je ne peux pas rester là à rien faire pendant que Steph est peut être en train de se faire torturer par les employés sauvages de cette foutue base secrète », pensa le jeune homme avec mépris. Même si la route était très sombre et que les alentours étaient sans doute habités par des centaines de bestioles comme des serpents ou des insectes, il entreprit de parcourir quelques dizaines de mètres sur la route histoire de, peut-être, miraculeusement tomber sur une station service ou une dépanneuse. Donc il se leva péniblement en s'apuyant sur le capot et pris quelques inspirations avant de commencer à marcher. Les grillons et les cigales brisaient le silence en faisant un vacarme incroyable, ce qui ne dérangea pas l'homme qui avait horreur du silence total. Dans de nombreuses missions, souvent assez risquées, le silence ne signifiait que très rarement quelque chose de bon. C'est ce qu'on appelait le silence assourdissant. Plusieurs fois, Rodrick Baterson avait assisté à la mort de ses camarades. Chils, un de ses anciens collègues, fut tué en 2006 par 5 balles provenant d'un pistolet mitrailleur Colt-Thompson, dans une bibliothèque à Washington. Un fou, un déséquilibré, s'était emparé de cette arme pour tenir en otage une dizaine de personnes pour probablement  prolonger son temps de liberté en dehors des barreaux. Imédiatement, la SWAT est intervenue, et Rodrick avait fait parti de cette mission. Il se souvenait d'être entré dans la grande bibliothèque. Tout était trop calme. Et puis là, il y a eu des coups de feu et quand il s'est retourné, il a vu Chils allongé par terre, une flaque de sang grossissant à un rythme effroyable. Baterson a soulevé son compagnon blessé sur ses épaules et l'a transporté jusqu'a l'extérieur, mais il était trop tard. Ensuite, le fou avait été tué à cause d'une balle d'un Colt M4A1 reçu en plein dans la tête. Il n'y a pas eu d'autres morts ou de blessés.

Il s'en était toujours remis parce qu'il avait un coeur très solide et il avait été très bien formé. C'était d'ailleur un policier d'élite très doué et qui avait facilement pu faire partie de la SWAT grâce à sa maîtrise excellente des armes à feu, à son courage, à sa discipline et à son jugement. Il était souvent parti dans des missions classées extrêmement dangereuse, et c'est pour cela qu'il avait pu, un jour, être en contact avec les plus grandes autorités, ce qui l'avait conduit à vivre toutes sortes d'expériences que très peu de policiers pourraient avoir à vivre également.  

Et c'est encore une fois, guidé par son courage et sa détermination, qu'il fini par apercevoir, à quelques mètres de lui, la lumière d'une station service. Jamais il n'avait été aussi content d'en voir une de toute sa vie. Il se dirigea vers elle, d'un pas très pressé et un peu chancelant. Rodrick avançait maladroitement sous la lumière froides de l'éclairage des stations service et entra enfin dans le commerce, accueillit par un bruit de clochette. Il n'y avait absolument personne. Tant pis. Le jeune homme s'empara de quelques gallons d'essence et sorti. Il se sentait mieux. Rodrick retourna à la mustang, remplit un peu le réservoir et remonta à l'intérieur. Il conduisi le véhicule jusqu'à la station et fit le plein. Par la suite, il reparti en direction de la 95, déterminé à retrouver Steph et découvrir la raison de sa présence dans la base 31.

13-31Où les histoires vivent. Découvrez maintenant