Il faisait très chaud. J devais trouver à manger. Alors, j'ai repoussé les feuilles qui me séparaient de la forêt en même temps que toutes mes angoisses. A l'intérieur, c'était magique. Le bruit de toute la nature résonnait. Les feuilles démesurées luisaient sous la rosée, les branches des arbres se tordaient dans un ballet gracieux, les plumes glissaient dans l'air. Tout était orchestré pour montrer la liberté et cette dans folle à laquelle se joignaient les petits singes, les oiseaux, les plantes était l'image même de la pureté. Pendant plusieurs minutes, je dansais avec eux et à chacun de mes mouvements, j'étais un nouvel être éclatant de joie. J'étais ce petit primate qui transportait son bébé sur son dos avec toute la délicatesse du monde, j'étais cet insecte et mes ailes, se frottant inondaient la forêt d'un son féérique.
Puis, je me rappelai que j'avais une mission : la nourriture. Simon m'avait bien expliqué ce qui était mangeable et ce qui ne l'était pas. Je me souvenais : ce fruit permet de soulager la douleur mais il est infect, celui-ci et très bon mais il fait mal au ventre, celui-là est parfait, il est bon et met même de bonne humeur ! Je ne sais pas comment il avait réussi, en trois semaines a tester tous les fruits de la forêt. Il est vraiment fantastique, mon Simon ! Il et toujours en quête de connaissances, de goûts, de couleurs nouvelles. Je ramenai donc à notre campement des fruits, des insectes ( c'est plein de protéines !), mais aussi des poissons trouvés dans le lagon et un crabe doté d'une belle carapace rouge. Après ce jours, j'insisterais, à chaque fois que nous aurions besoin de quelque chose, pour aller le chercher moi-même.
Nous étions bien, tous les trois. Simon et moi construisions de nouvelles huttes plus grandes, chassions, discutions... Il m'apprenait tout ce qu'il savait de l'île. Et je l'écoutais toujours avec autant d'attention. Eric guérissait mais il n'avait pas encore la force de parler. Il nous montrait comment faire ceci, couper cela... Parfois, il arrivait même à sourire. Nous étions bien installés, nous mangions à notre faim, nous riions ensemble... C'était bien. De temps en temps, des serpents s'approchaient de notre camp mais nous les éloignions, malgré notre frayeur !
Simon et moi étions chaque jour plus complices, nous discutions pendant des heures ! Nous nous rapprochions peu à peu, en faisant semblant de ne pas le savoir. Un soir, il était pati seul à l pêche, je taillais un bâton de bois pour pouvoir mieux nous défendre face aux serpents et Eric regardait le vide lorsqu'il tira sur mon poignet.
- Jenesaispas...Pardon. fit-il d'une voix lointaine.
- Eric ! Mais tu arrives à parler !
- Pardon.
- Il faut appeler Simon !
- Non ! s'écria-t-il, je veux te parler à toi. En fait, quand tu es arrivée, Simon et moi commencions tout juste à nous entendre et j'avais traversé une période difficile avant sa venue. Au début, nous nous disputions et j'en souffrais beaucoup. Quand tu est apparue, vous avez discuté ensemble, comme ça, si simplement. Ça m'a donné envie. J'étais jaloux de votre entente. Dès le départ, quand nous t'avons vue, la première chose qu'il m'a dite a été " Elle est belle..." Et il semblait si loin de moi, inaccessible...
- Eric...
- Non, laisse-moi finir. m'a-t-il coupée si doucement. Après mon accident, tu n'as pas hésité une seconde, tu m'a sauvé. Et je n'y croyais pas. Pourtant, ce ne sont pas les sirops de Simon qui m'ont permis de m'en sortir, c'est toi, ta main, ton regard, tes larmes. Tu ne voulais pas que je parte, que je meure. J'ai compris que tu étais une fille bien et que tout ce que tu voulais à Simon, c'était le rendre heureux. D'ailleurs, j'ai vu dans ton regard que, quand j'ai levé les yeux vers toi, tu voulais y voir que j'allais bien. Je vois comment tu fais sourire Simon. Ce sourire, c'est tout ce que tu lui demandes.
- Eric...
- Non, ce n'est pas fini. J'ai pris une décision. Je veux partir de cette île.
Il parlait lentement, les yeux fermés.
- Je ne sais pas encore comment, mais je vais partir. Vous deux, je sais que vous serez heureux ensemble. Vous n'avez besoin que de ça. Moi suis égoïste, je veux plus. Être votre ami ne me suffit plus. Je veux apprendre des choses et en apprendre aux autres.
- On trouvera un moyen, je te le promets. Je comprends. Tu partiras et tu seras heureux. sanglotai-je, autant résolue qu'émue et dévastée.
- Oui, et toi aussi. Il avait tourné ses grands yeux bleus vers moi et me regardait tendrement, comme quand on laisse son enfant seul chez soi pour une soirée entre grands.
YOU ARE READING
Sur mon île
AdventureMon histoire peut paraître folle et c'est pourquoi, jusqu'à maintenant, je n'avais pas voulu l'écrire malgré les demandes de Simon. J'ai décidé de la rédiger finalement et je l'envoie au monde, la jetant à la mer, en espérant qu'elle vous touchera e...