Zelyan admirait la vue depuis le grand balcon de son château. Il avait neigé la nuit précédente, un manteau blanc recouvrait tout. L'immortel vit avec satisfaction que Greyhall et toute trace de vie humaine n'étaient plus qu'un lointain souvenir. Ce paysage qui s'offrait à lui était totalement sauvage, un immense lac gelé et couvert de neige occupait ce qui fut une plaine et une vaste forêt s'étalait sur les hauteurs. Zelyan était satisfait, il n'avait plus sous les yeux cette réserve de nourriture qui lui était interdite.
- C'est triste n'est-ce pas, dit doucement Ereyne qui s'était approchée de lui.
Elle glissa une main sur son bras et posa la tête sur son épaule.
- L'année dernière, reprit-elle, tout n'était que couleurs et lumières. Greyhall a toujours porté un grand intérêt à cette fête, toute la ville se mettait au travail pour que ce soit magique. Les enfants adoraient courir dans la plaine enneigée, les hommes faisaient des grogs et autres plats chauds à partager autour d'un feu de camp. Te rappelles-tu de nos promenades dans la ville ? Toutes ces couleurs, cette joie dans l'air, tous ces petits objets créés par nos artisans locaux. Oh que cela me manque déjà.
Zelyan soupira, une raison de plus pour qu'il soit content de ne plus voir cette ville, il détestait se mélanger à la nourriture. Ereyne lui interdisait formellement de mettre un pied à Greyhall, chose qu'il respectait lorsqu'il en avait envie, sauf lors des fêtes de fin d'année. Elle le traînait dans les rues pleines d'humains gavés de plats épicés, tous plus souriant les uns que les autres. Zelyan voyait des steaks bien tendres partout mais sa compagne refusait de le laisser se servir, c'était une vraie torture.
- As-tu réussi à te débarrasser de tes doubles ma douce ? demanda-y-il pour changer de sujet. Je n'ose imaginer les dégâts que pourrait faire une horde de toi.
- Nous avons longuement discuter de nos sociétés respectives et de ce que nous pourrions mettre en œuvre pour les améliorer.
- C'est exactement ce dont j'avais peur.
- Rassure-toi, elles sont parties. Ellya a un rendez-vous avec ses lecteurs demain soir et l'une des Victoire est actuellement en proie à une attente qui s'éternise, elle brûle de savoir ce qu'elle va faire.
- Bien,bien, repondit Zelyan qui avait cessé d'écouter au moment où elle lui avait annoncé que les autres étaient parties.
Ils restèrent tous les deux un moment sur le balcon, l'un perdu dans de bons souvenirs lointains, à une époque où personne n'avait encore foulé ces terres, l'autre dans un passé bien plus proche, regrettant ces moments de joie disparus à jamais.
- De toute manière ma douce, déclara Zelyan en serrant sa compagne contre lui, fêter l'anniversaire de Jesus c'est dépassé, tu n'as qu'à instaurer ma fête et nous célébrerons tous les ans l'apocalypse comme jour du renouveau.
- Célébrer la mort de millions de personnes non merci.
- Milliards ma douce, milliards, je ne fais pas les choses à moitié. Le premier déluge à côté n'est qu'un jeu d'enfant, une broutille.
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Merci d'avoir lu ce chapitre !
À demain !
Axel.