Chapitre 3 : L'Enfant

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-12/03/3210-

*Lumière extérieure qui se lève*

Le réveil fût doux et silencieux, pour la première fois je n'avais pas fait de cauchemars, j'avais simplement dormi.

Nawa et Nikky étaient déjà réveillées depuis un moment visiblement, elles discutaient calmement. Newm n'était pas là, seule Nalia dormait encore. Je rejoignis les filles en prenant garde à ne pas la réveiller.

"Tu te rends compte de ce qui nous arrive Nikky ? Qu'est-ce qu'on va faire maintenant, hein ?"

Nawa était vraiment inquiète, je ne l'avais jamais perçue sous cet angle, elle avait une part de fragilité que je ne soupçonnais pas.

"Je ne sais pas Nawa, je ne sais pas. Mais il y a une chose que je sais en revanche, c'est que l'on est en vie, et ça c'est le plus important. Il faut que l'on reste ensemble coûte que coûte. Quoi qu'il arrive désormais nous sommes tous liés, tu m'entends ?"

Nikky avait toujours les mots justes, je pense que c'est elle que j'aurais choisie pour fonder une nouvelle génération si nous étions restés là-bas.

"Nikky a raison, nous allons rejoindre un lieu où il y aura d'autre personnes comme nous, d'autres Essais et même des Exclus qui ont quitté notre monde pour recommencer une nouvelle vie."

Nalia était donc réveillée... même le son de sa voix était encore plus doux que celle de l'ange.

Un chant d'oiseau commença à se faire entendre.

"Il ne faut pas perdre espoir les amis, si vous laissez tomber maintenant, c'est comme si ce que nous avons traversés jusque là n'avait servi à rien, ayez confiance en moi et ayez confiance en vous..."

Sur ces derniers mots, Newm refît son apparition l'air inquiet.

" Nous devons partir sans perdre de temps ! Les Genius sont à nos trousses, j'ai vu les Transporteurs aériens survoler la plaine. Il faut y aller, tout de suite."

Nous ramassâmes nos affaires et partîmes sans même nous retourner.

Une nouvelle page de notre vie venait de s'ouvrir...

Nous avions marchés pendant un temps qui me semblât une éternité avant d'atteindre le lieu-dit.

C'était une sorte de petit village, il devait y avoir à peine plus de 15 petites maisons semblables à celles que nous avions laissées derrière nous. Sur le toit de chaque petite maison se dégageait une mince fumée blanche, j'avais déjà entendu parler de ces fumées. On raconte qu'il y a de ça des milliers d'années, quand les familles existaient encore, elles aimaient se réunir autour d'un feu ensemble, elles partageaient des moments de complicité et surtout elles étaient heureuses. Ce temps devait être merveilleux.

Newm nous indiqua la direction de la plus grande des maisons, nous allions rester ici un peu de temps. Et, puisque les Genius n'aiment pas s'aventurer trop longtemps, nous serions en sécurité pour un petit moment.

-12/03/3210-

*Lumière extérieure à son apogée*

Notre maison était confortable, un feu était allumé. Je ne savais même pas que l'on pouvait faire un feu d'intérieur. C'est de là que venait la fumée blanche que j'avais pu apercevoir en arrivant.

Nous étions assis tous les 5, en silence. Aucun de nos regards se croisèrent.

Alors c'était ça notre avenir...

Le silence, l'imprévu et la solitude.

Arrête donc d'être si dramatique... ressaisis-toi !

Nalia se leva et quitta la pièce telle une brise dans l'air.

Personne ne la vît. Personne, sauf moi.

Je la suivît pour je ne sais quelle raison, de toute façon je m'ennuyais dans cette pièce, il fallait que je bouge.

Sur la terrasse de la maison, elle était de dos et regardait l'horizon, exactement comme quand je l'ai aperçu pour la 1ère fois sur le balcon.

Elle pris une profonde inspiration et ferma les yeux pendant quelques secondes.

"C'est beau n'est-ce pas ?" soupira t'elle.

Elle ne détourna pas le regard du paysage.

"Quoi donc ?"

"Eh bien, cet espace, ce monde qui s'offre à nous."

Elle se tourna enfin vers moi et plongea ses yeux dans les miens.

J'étais comme hypnotisé par son regard.

"Heu, hum, oui..."

"Tu ne comprends pas, pas vrai ? C'est difficile de voir à travers le paysage."

Soudain, un sourire vînt dessiner la ligne de son visage.

"Regarde bien, tu ne vois peut-être que des plaines vallonnées et une lumière au loin mais, si tu te concentre, tu peux imaginer ce que pourrait devenir cet espace."

Elle posa ses doigts sur mes paupières.

" Maintenant ferme les yeux, imagine et rouvre-les."

Ce simple contact me fît l'effet d'un frisson.

Je fermais les yeux et après un court instant, je les rouvrît.

Je ne saurais expliquer ce qu'il se passa à ce moment là mais, ce n'était plus le même paysage.

Je voyais des enfants courir et jouer ensemble. Des familles partageaient une crème glacée. Des couples se promenaient main dans la main, riant aux éclats pour certains, sourires aux lèvres pour d'autres. Au loin, j'apercevais des maisons décorées avec goût, des jardins entretenus avec soin et minutie par des personnes plus âgées.

Et ces couleurs, ces lumières, tout était si... vivant.

Mais quelque chose marqua mon attention, ce petit garçon, il pleurait.

Il était seul et il pleurait. C'était l'ombre au tableau.

Pourquoi personne ne venait à sa rencontre ?

Les gens semblaient passer à côté sans y prêter garde.

Il était là, figé et en sanglots, tremblant comme une feuille et désespérément seul.

"Neo, Neo ! Tu m'entends ?"

Sa voix me sortit de mes pensées.

"Je ne comprends pas, Que viens t-il de se passer ?"

"Alors, Raconte-moi ! Qu'est-ce que tu as vu ?"

"Je... Je ne sais pas, c'était une étrange sensation"

Je commençais à me rapprocher de la porte pour retourner à l'intérieur.

" Eh bien ! Dis-moi, Pourquoi fait tu tant de mystères ?"

Je fis mine de ne rien n'entendre et de continuer à marcher quand elle m'attrapa le poignet. Son emprise était à la fois douce mais ferme.

"Tu l'as vu n'est-ce pas ?" Elle me regarda à nouveau. -"Il était là, le fantôme du tableau, je me trompes ? "

"Je... Oui." Elle l'avait vu aussi alors, comme moi... "Qui est-ce ? Pourquoi personne ne lui vient en aide ? Pourquoi est-il si malheureux ?"

"Je n'en sais rien, il est là depuis toujours, à chaque fois que je m'imagine cette scène, il est là, en pleur. J'ai essayé de l'approcher, de lui parler, de le toucher même. Mais il disparaît, comme s'il n'avait jamais existé."

Elle s'arrêta brusquement, ces yeux laissant paraître une certaine tristesse. Puis, d'un frisson elle lâcha son emprise et rentra à l'intérieur, je la suivit.

The trialsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant