Chapitre 3

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Je ne saurais dire depuis combien de temps je suis là. Mais, je suis certain d'une seule chose : j'ai faim. Je n'entends presque aucun bruit. Seul celui des gouttes d'eau qui coule. La voix de Louna me manque. Elle rigolera quand je lui dirais ça. Mais, il faut déjà que je sorte de cette prison. J'entends du bruit. Un garde. Je regarde le fouet à ma droite : j'ai la meilleure idée que j'ai jamais eue. Je prend ce fouet, et me cache dans l'ombre de ma cellule. Le garde regarde dans ma prison, il ne me voit pas. J'ai envie de rire. Je me mordille la langue, et entoure discrètement la cheville du garde de mon fouet. Je tire. L'enfoiré tombe au sol. J'entends le bruit d'une de ses longues dents se briser. Il hurle. Je lui brise la nuque, avec le peu de force que je possède pour mes 12 ans. Je n'ai pas l'impression d'avoir tué quelqu'un : je sais que je ne le regretterais pas plus tard, d'avoir fait ça. J'attrape le trousseau de clé, près de son torse. J'ouvre la porte de ma cellule. Je délivre les autres enfants : ils me remercient tous, et se dirigent vers le local où dorment les gardes. J'entends des cris. Ils reviennent, armés. New York, je te hais. Je vais te faire brûler, New York. Je ne pense qu'à ça. Avec Alexandrei, un de ceux que je viens de libérer, on enfonce la porte : les Magnas l'avait bloqué avant de mourir. Ils sont tout de même malin. 

Je mets ma main devant mes yeux : j'ai l'impression que ma rétine va brûler. Louna, dénudée, m'aperçoit. Je vais faire un carnage. Ils ont remplacé la mère de Louna par elle-même. Il va la violer, le chien ! Je fonce sur les gardes. Je mets le premier au sol, j'égorge le second. J'arrache à mains nus le cœur de celui au sol. Louna s'effondre en larmes dans mes bras : 

« Tu m'as manqué ! 

- Toi aussi. Que s'est-il passé ? 

- Mère est décédé. Pendant qu'elle le faisait. Alors, vu que leur chef aimait son corps, il m'a fait convoqué. Et il m'a violé. Nuit et jour, il me faisait des choses. J'ai perdu ma virginité. Je ne mérite plus de vivre !

- Tais-toi. Je vais les faire brûler. On va partir, tu m'entends. Il faut laisser ça de côté. Prend mon sweat, je ne veux pas te voir nue. »

Je dépose un baiser sur son front. J'enlève mon sweat, elle s'empresse de l'enfiler. Je la porte, avec la force que ma haine me donne. Je la pose dans un lit, une femme et un médecin lui donne de l'eau. Je prend une machette. Mon objectif est simple : le chef du camp de New York. Autour de moi, je ne ressens plus rien. Pas de bruit, je ne vois que cette maison avancée, faite d'une matière qui m'est toujours inconnu. Je n'ai pas envie de savoir de quoi elle est faite cette maison, parce que je vais la faire brûler. J'entre dedans : le chef se retourne. Il est gros, gras, il ressemble à un ver. Son sexe dépasse. C'est échoeurant. Je m'avance. Je lis dans ses yeux la peur. Il commence à se pisser dessus. Il me fait sourire, mais je ne l'épargnerais pas pour autant. J'avance toujours, machette dans la main droite. Je découpe sa tête. Il bouge encore. Il ne montre aucune résistance car il est devenu aveugle. J'éclate de rire. Je lui taillade lentement la peau. Je lui coupe le sexe, l'anus. Il ressent ce que Louna a ressenti dans son lit, cet enfoiré. Puis, je le plante. C'est le coup final. 

Je sors. Mon sourire me donne l'air d'être un battant. Je suis comme un soldat rentrant de sa mission, victorieux. Louna a l'air déjà rétabli. Je cours jusqu'à elle, alors que les autres commencent à bruler les maison. Le mouvement suit. Au fur et à mesure, les maisons brûlent de plus en plus. Je me retourne vers Louna. Je la serre, aussi fort que je le peux. Je niche ma tête dans son cou. Je sens ses larmes chaudes couler sur mon épaule dénudée. Je l'embrasse dans le cou. Je desserre mon étreinte. La lumière du soleil rend cette scène si belle. Je la lâche, elle aussi. Mais elle me suit. Je prend quelques affaires, un fusil emprunté à un chasseur endormi, le fouet, ma machette. Louna fait de même. Elle est déterminée à me suivre. Je souris, elle aussi. On va se libérer. Nous redeviendrons des humains, je vous le garantis. Parce qu'un homme ne meurt jamais vraiment. Son âme reste enfouie. Enfouie dans les Abysses de l'Homme.

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⏰ Dernière mise à jour : May 09, 2018 ⏰

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