XXX/ Apprends moi à aimer.

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En cette saison plutôt douce, la fenêtre laissée ouverte permettait l'entrée d'une délicate bise qui venait doucement caresser la peau des deux adolescents. L'éclairage faible du petit salon offrait alors une atmosphère tamisée et propice aux confidences.

Son verre toujours à la main, Tim attendait, non pas de satisfaire sa curiosité, mais de pouvoir se rapprocher au plus près de cette jeune fille qui l'avait fasciné dès le premier regard. Il patientait jusqu'à ce moment où il serait au plus près d'elle pour enfin faire ce don il avait toujours rêver: faire partie de sa vie officiellement.

Le jeune homme ne pouvait s'empêcher de la détailler. Les cheveux bruns de Laure encerclaient son visage dans une douce cascade brune, et ses lèvres rouges entrouvertes n'étaient que plus tentatrice.

Les genoux ramené plus près de son corps, la jeune fille tournée de trois quart à la vue de Tim, gardait pourtant son attention fixée sur le parc endormi.

-"Quelques jours avant mon anniversaire, mes parents sont allés à une réunion de famille dans le sud de la France. Je n'avais pas pu me joindre à eut car j'avais été malade tout le week-end. Ils m'avaient donc laissée avec la voisine, une dame très charmante qui s'est très bien occuper de moi. Elle s'appelait Sonia et elle était comme une véritable grand-mère à mes yeux."

Laure marqua une courte pause, jeta un regard en direction de Tim et lui sourit faiblement. Ses yeux commençait déjà à briller.

-" Ce jour là, toute la famille à décider de se balader sur la promenade des anglais à Nice. Exactement le jour où un fou furieux décide de renverser des personnes au hasard pour des préceptes qu'il na jamais lu et dont l'histoire lui à été raconter de façon mensonger. Malheureusement le véhicule n'a put être stopper que bien après que ma famille ne se fasse percuter par ce chauffard fou."

-"Ho mon dieu c'est horrible..." Chuchota Tim presque pour lui même.

-"Les seuls survivants ont été des oncles et tantes assez éloignés dont les blessures ne permettaient pas de me prendre en charge. Et pis même ils ne m'ont jamais vraiment trop aimé, il y à toujours de drôle de conflit interne dans une famille. Mais je ne leurs en veux pas, ont à tous eut nos lot de malheur." Souris Laure.

Une larme avait perlé dans le coin de son œil droit et coulait lentement le long de sa joue. La jeune fille ne semblait pas vouloir l'essayer comme si pendant tout le long de son histoire, cette larme serait la seule à prouver l'étendue de son tristesse.

-" Sonia, ma voisine, m'a beaucoup aidé, surtout pour toutes les procédures à réaliser. Mes oncles et tantes n'ont pas dédaigner s'en occuper. J'ai donc pris les choses en main. J'ai hérité d'une somme d'argent de mes parents ce qui m'a permis de régler plusieurs mois de loyer en cage de caution. Sonia s'est aussi portée garante pour moi. Elle est vraiment une femme merveilleuse. J'ai pris cet appartement car il se situe juste en face de l'immeuble où elle à déménagé. Ainsi, je peux m'occuper de la seule famille qu'il me reste comme elle l'a toujours fait avec moi. Certes, l'endroit n'est pas parfait, il y a quelques défauts par ci par là, mais avec un peu de décoration, je le trouve agréable. Et il n'y pas de plus belle vue que celle que j'ai tous les matins et tous les soirs lorsque le soleil se couche. Tu verras c'est magnifique." Termina la jeune fille.

Laure se tourna vers Tim. Son visage n'était pas triste, au contraire, il semblait libéré, comme si elle avait toujours attendue de pouvoir se confier à quelqu'un qu'elle savait de confiance. Ses yeux étaient certes emplis de larme dont la mission principale étaient de n'en perdre aucune, elle était apaisée et calme. Son comportement intrigua et même choqua profondément le jeune homme dont la seule tentative de suicide de son ami avait bouleverser même des années entières s'écoulant.

-"Comment tu fais...?" Demanda le jeune homme, la gorge serrée.

-"Comment je fais quoi?" Répondis Laure calmement.

-"Comment tu fais pour être.. aussi sereine, si.. passive alors qu'un connard à tuer ta famille et à détruit ta vie?!" Fit Tim, dont la colère mélangée à la tristesse de sa propre situation ne faisait que croitre en lui.

-"Il n'a pas détruit ma vie. Une vie n'est véritablement détruite que lorsque l'on y met un terme. Je suis toujours en vie, et même si ce n'est pas le cas de mes parents, ils auraient voulu que j'en fasse quelque chose d'intellectuel. Oui, je ne peux pas mentir, apprendre a vivre toute seule, sans leurs présence à était une catastrophe et souvent j'ai pensé à abandonner. Mais il y à toujours eut des gens pour qui ma présence compte et il y a un nombre incalculable de chose qu'il faut voire à mon âge pour affirmer que l'on à vraiment vécu. Il faut vivre. C'est ce que l'on doit toujours faire peut importe ce qu'il nous arrive."

Tim peina à déglutir, mais en quelques instants, les paroles emplis de sagesse de Laure apaisèrent son cœur et il se sentit mieux. Ainsi, les minutes passant, il trouva la force de lui demander:

-"Tu aurais pu te reconstruire si il était toujours en vie?"

-"C'est là où mon humanité à ses limites. Je n'ai pu redémarrer une nouvelle vie qu'en sachant que le meurtrier de ma famille était en enfer. Je pense même que si il n'avait pas été tué par les policiers, je l'aurais fait de mes propres mains, sans aucun regrets." Finit-elle avait détermination.

Tim acquiesça d'un faible mouvement de tête, le regard attiré par le sol. Le silence s'installa alors progressivement, accompagnant le vent léger du soir.

-"Je t'admire beaucoup tu sais." Fit Tim, en rompant le silence.

-"Il n'y a vraiment pas de quoi." Souris Laure.

-"Bien sur que si. Je ne connais pas l'amour, que ce soit d'une famille, envers quelqu'un, ou pour soi-même. Je n'ai pas du être conçu pour aimer." Lança le jeune homme, rarement sincère sur son passé trouble.

-"Ne dis pas ça..." Répondis la jeune femme.

Cette-dernière s'était levé de son fauteuil et s'était rapprocher de celui de Tim. Elle lui releva le menton avec délicatesse et constata pour la première fois de sa vie qu'il pleurait. Et cette image d'une extrême rareté lui fendit le cœur autant que lorsqu'elle avait appris la mort de ses parents. Elle décroisa les bras du jeune homme et s'installa sur ses genoux avant de le prendre délicatement dans ses bras. Tim vint alors nicher son visage dans le creux de son cou et lui rendit son étreinte.

-"Je ne suis pas ce que tu crois." La mit-il en garde.

-"Je sais exactement qui tu es." Répondit Laure, des étoiles pleins les yeux.

-"Je suis un monstre avec un casier judiciaire a faire palier d'envie les plus grand criminel." Rigola Tim.

-" Personne n'est blanc comme neige Tim. Rappel toi en a chaque instant de ta vie."

-"Je ne connais personne avec une plus grande sagesse que toi." Dit-il affectueusement.

-"Il ne faut pas que tu rencontres Sonia parce que tu risques de l'épouser sinon!" Ria Laure.

-"Tu as peur que je ne parte avec une autre?" Demanda Tim une pointe de malice dans la voix.

La jeune fille se sentit alors rougir jusqu'au oreille et préféra détourner le regard ce qui fit sourire Tim de bonheur. Le moment était parfait. tout simplement parfait. Et sans qu'il ne prenne vraiment conscience du poids de ce qu'il s'apprêtait à dire, les mots lui échappèrent tel un envol d'oiseau enfin libre.

-"Laure... Tu veux m'apprendre à aimer?"

La jeune fille finis par le regarder dans les yeux, ses lèvres rouges toujours entrouvertes par la stupéfaction.

Ces lèvres qui appelaient Tim depuis le début de la soirée, depuis qu'il avait vu cette fille dans l'obscurité. Alors, il ne put résister plus longtemps, et d'un geste délicat, il posa une main le long de la joue de Laure et vint scelle ses lèvres aux siennes.

Tendrement, elle se laissa faire et Tim approfondit alors leurs baisers, laissant libre cours à ses désirs.

Aucun bruit ne leurs parvenait tandis qu'ils commençaient une nouvelle aventure, comme si le temps s'était arrêter pour les laisser enfin vivre.

La Secte Du SerpentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant