- Si vous ne vous calmez pas tous les deux, je vais me fâcher, râle Balthazar.
- Papa, mets-toi à notre place.
- Ailfrid, les pauvres rennes n' arriveraient pas à faire décoller le traîneau, si je fais cela.
- Balthazar, et si j'avais le mal de l'air ?
- Impossible, Aveleen. Allez faire un bisou à Cieran. Nous partirons juste après.
Dans la chambre, le petit frère nous tourne sciemment le dos.
- Cieran, arrête de bouder. Fais-moi un bisou.
- Pourquoi je n'y vais pas moi, dit-il la voix pleine de tristesse.
- Tu iras, mais tu es trop jeune. Je te raconterai c'est promis.
- C'est vrai ?
- Bien sûr. A demain, dors bien.
Balthazar, comme la dernière fois, nous a bandé les yeux. Il faisait froid, et l'excitation nous faisait avancer vite.
- Nous y sommes. Je vais vous laisser ici. A demain. Soyez prudents. N'enlevez pas vos bandeaux.
Une main a attrapé la mienne et je ne l'ai pas refusée. L' attente m'a semblée interminable. Puis j'ai entendu des bruits de pas, et de...sabots.
- Ah vous êtes là, les petits. Enlevez vos bandeaux et venez m'aider à installer les rennes.
Ailfrid et moi, un peu intimidés quand même, à l'idée d'approcher les rennes, les fameux rennes du Père Noël, avons découvert l'énorme traîneau. Il était encore plus beau que celui que l'on voit dans les images. Tout de bois sculpté marron foncé, les cadeaux protégés sous une toile verte, et les harnais des rennes d'un rouge vif où étaient accrochées plein de grelots.
Les rennes trépignaient d' impatience.- Ailfrid, tu seras à côté de moi. Aveleen, tu seras au bord, mais ne te penche surtout pas. Êtes-vous prêts ?
A peine installés, et avec une voix forte, le Père Noël dit :
- Rodolphe, fend l'air et guide nous. Montre-nous le chemin.
Et le traîneau, comme s'il était aussi léger qu'une plume s' éleva dans le ciel.
De ma place, il me suffisait juste de pencher un peu la tête pour apercevoir les quelques lumières des maisons. J' essayais bien de reconnaître la mienne mais ne sachant pas d' où nous étions partis, mes points de repères étaient inexistants.
Seul le bruit des clochettes était présent et de temps en temps un encouragement de l' homme en rouge à nos côtés. Très vite Ailfrid s'était collé à moi pour profiter du paysage défilant sous le traîneau.
Des lumières plus nombreuses annoncèrent une ville et le début de la distribution. Le traîneau se positionna à côté du toit. Le Père Noël souleva la bâche et attrapa un paquet et après un saut sur le toit, disparut, pour revenir un instant après, nous sembla-t-il.
A nos regards surpris, il se mit à rire très fort.
- Un petit tour de magie, les enfants. Cela restera ainsi, la magie de Noël réside dans son secret dans le coeur des enfants. Mais vous pourrez imaginer tout ce qui vous passera par la tête. Cieran a le droit d' y goûter un peu lui aussi.
Après une nuit enchantée, le traîneau se posa. Balthazar aidé du Père Noël, portèrent deux enfants endormis et les couchèrent sans un bruit. Puis avant de partir, l' homme en rouge pris le temps de déposer trois paquets au pied du sapin.
Texte écrit dans le cadre du concours "En attendant le Père Noël " de Nuange.
Il n' a pas fait parti du podium mais le plaisir que j' ai eu à l' écrire m' a donnée envie de le publier.
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La grève des lutins
Short StoryDans les lointaines contrées du Pôle Nord, entre l' automne et l' hiver se rassemblent les lutins du Père Noël. Pourtant cette année, il se passe des choses surprenantes.... Et si....Noël n' avait pas lieu ??