Ma tornade

Tu étais ma tornade, pleine de vie et mystères. Tellement plus complexe que ce qu'on pourrait croire à première vue. À chaque fois que je te voyais, je découvrais une nouvelle de tes facettes. Avec toi, c'était une aventure permanente, une exploration infinie. Comment s'ennuyer, quand on t'avais à nos côtés ? Tu as animés chaque instant de ma vie grâce à tes bêtises, ton esprit téméraire. On ne vit qu'une fois me répétais-tu en chantonnant pour vaincre mes résistances.

Tu étais ma tornade, et tu disais en riant que j'étais l'œil du cyclone. Tu criais beaucoup, autant que tu riais. Je n'ai jamais compris que c'était pour couvrir les hurlements de ton coeur a l'agonie. Tu fourmillais d'énergie, de bonne humeur. Je n'ai jamais compris que c'était un bouclier, pour cacher tes larmes et ta lassitude.

Tu étais ma tornade, et pour un de tes sourires, j'aurais tout donné. Quand je croisais tes yeux, la Terre s'effaçait. À ta manière, tu créais un monde, mon monde. Tu étais si tactile, toujours à effleurer, à étreindre, à bousculer, parce qu'au fond, tu étais si seule. Tu avais tant de mal à t'attacher. Ton coeur était cerné d'infranchissables murailles, et a force de temps, il s'était asséché. Tu ne laissais passer personne.

Tu étais ma tornade, et tu emportais chacun de mes problèmes grâce à tes rires. Tu avais une langue acérée et des plaisanteries douteuses à profusion. Chacune de tes blagues  voulait endurcir ceux qui en étaient victimes. Tu avais bon fond, mais ton grand coeur n'avait de place que pour une poignée d'amis.

Tu étais ma tornade, mais tu prétendais être un roseau, qui ploie mais jamais ne casse. Tu te comparais à l'eau parfois. Mais ce qui te correspondais le plus, c'était le vent. Libre, sauvage, indomptable. Paisible en apparence, mais si chaotique au fond. Jamais semblable, se redécouvrant chaque jour. Si fort. Si pure. Tumultueux. Tu étais tout cela, mais infiniment plus. Je crois qu'aucunes listes d'adjectifs - de simples mots insipides - ne pourront jamais te dépeindre réellement. Tu étais unique, mais plus que ca. Tu étais toi, juste toi, simplement toi. Et ca me suffisait.

Tu étais ma tornade, mais on ne pouvait pas dire que tu étais belle. À peine jolie. Pas charismatique. Juste pétillante. Tu n'étais pas à la mode, avec tes cheveux si courts, tes yeux ternes au premier abord. Tu t'habillais simplement. Tu étais vraie, malgré tout tes mensonges. Et je ne t'en aimais que plus.

Tu étais ma tornade, et tu était dans ton monde, rêveuse jusque dans les recoins de l'âme. Tu étais cynique aussi. Tu ne croyais plus en rien. Tellement méfiante. Jamais optimiste. Mais si enfantine parfois. Tu n'étais jamais simple. Tu es cette énigme jamais résolue, ce mystère perpétuel, ce secret intemporel.

Tu étais ma tornade, si prompte à rire et si courageuse pour retenir ses larmes. Je ne t'ai jamais vu furieuse, jamais vu hausser la voix. Tu enterrais tes émotions, et je crois que tu n'étais pas vraie. Que ton sourire n'était qu'une mascarade, qu'un masque. Ce doute me terrifie mais je sais que, d'une certaine façon, peu importe. Tu étais la pour moi, et j'aurais voulu être la pour toi. C'est tout ce qui compte.

T U  É T A I S  M A  T O R N A D E.
Et tu t'es dissoute dans le vent, sans que je puisse te retenir.

Premier écrit de 2018, et pour inaugurer l'année, je me suis lancée un défi.
Écrire une nouvelle à la deuxième personne.
Un vrai challenge sachant que j'ai du lire une voire 2 nouvelles écrites ainsi.
Ensuite, l'intrigue a coulé de source.
Un portrait. Mais je voulais qu'on puisse y lire différents thèmes, en fonction de son vécu. Suicide, maladie, mort, rupture, amitié, amour... Alors j'ai joué sur l'implicite. D'après vous, ai je réussi ?
(Je vais m'arrêter la, sinon cette NdA sera plus longue que le texte :p)