Écrans De Fumée

03# Bataille Mentale

Je suis touché, un de mes régiments d'infanterie vient de tomber. En tant que général, je me dois de changer de stratégie avant que la bataille ne tourne au massacre.

En avant cavaliers, chargez sur les flancs !
Un premier ordre qui fait mouche et ravage la première ligne ennemie. Les cris de douleur s'élèvent dans le ciel tandis que mes volées d'archers harcèlent les rangs adverses d'un feu nourri. Postés en haut de nos tours, ils sont imprenable.

Mais les belliqueux ne se laissent pas faire et contre-attaquent aussitôt. Le Roi en personne vient motiver ses troupes et les soldats, transcendés, font claquer leurs fers de plus belle contre les nôtres.
Des centaines de cavaliers se ruent alors sur nous depuis l'Ouest, mais fort heureusement notre formation l'avait anticipé. Nos piquiers abaissent leurs piques d'un mouvement commun et positionnent leurs boucliers en avant.
L'impact est fatal, les chevaux s'empalent sur nos lances pendant que leurs destriers se font décimer par les hommes d'armes alliés. Un coup de maître.

Une heure s'est écoulée depuis le début de la bataille et le terrain commence à s'éclaircir.
Malgré nos bonnes prédictions, nous sommes toujours en train de perdre l'escarmouche. Nos hommes se découragent peu à peu, voyant l'armée ennemie grandir sans cesse. Il faut tenter le tout pour le tout.

Je réunis le peu de troupes qu'il me reste dans un assaut final. Ils sont certes supérieurs en nombre mais nous avons la folie, descendante directe du désespoir de certains.

Il est temps de faire le point sur notre ultime stratégie et sur ce dont nous avons besoin :
Un peu d'huile et de tissu pour les archers, afin de faire diversion.
Du courage pour nos cavaliers, qui s'élanceront une dernière fois sur l'arrière de leur armée.
Et enfin de la folie pour nos assassins, qui contourneront le combat dans le but d'atteindre la cible. La reine elle-même en tenue guerrière dans son char.

Trois...
Deux...
Un...
Je lance le signal.

Les archers des plus hautes tours enflamment alors leurs flèches et attirent l'attention des combattants rebels.
Les cavaliers traversent la forêt sur le côté à vive allure et viennent encercler la ligne arrière des troupes ennemies.
La stupeur paralyse l'opposant et le champs de bataille devient alors plus silencieux que jamais. Tout le monde retient son souffle, tout le monde sait que ce combat sera décisif.
Alors que toute l'attention était portée sur les centaines d'hommes prêts à s'entretuer, une poignée de fous lancèrent leurs couteaux en direction de la reine.
Elle ne vit rien venir et l'un deux s'enfonça dans sa poitrine, tuant la reine ainsi que l'aura de détermination qu'elle insufflait à ses soldats.

Je saisis alors mon fou d'un geste vainqueur et j'éjecte la reine adverse du plateau, isolant ainsi le roi ennemi et gagnant la partie.

Échec et Mat.