9. Le baiser

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MARCUS :

Ces mots retournèrent mon estomac dès l'instant où je pris pleinement conscience de leur sens. À présent mon esprit était de nouveau parfaitement éveillé. Je ne cherchais même pas à nier l'information que je venais de comprendre, c'était une évidence... Depuis combien de temps ? Je n'en avais aucune idée... Je m'étais peu à peu attaché à elle, de plus en plus fort... Maintenant mon attirance était certaine. Je ressentais l'envie intense qu'elle me désire à son tour, qu'elle m'appartienne à moi et non pas à un autre homme. L'envie que ce soit mes lèvres qui embrassent les siennes, mes bras qui la serrent. L'envie que son sourire et son rire s'adressent à moi. L'idée qu'elle puisse accorder ces choses à un autre homme me rendait fou de rage, rien que cette simple pensée suffisait à tordre mon ventre sous l'effet de ces émotions négatives.

À présent que j'avais réalisé la nature de mes sentiments, un désir qui me faisait honte commençait à naître en moi. Je me rendais compte que j'éprouvais également une envie charnelle envers la jeune fille. Cette attirance envers elle ne remplaçait pas mon besoin de la rendre heureuse, comme si j'éprouvais une sorte de fascination pour elle. Imaginer ses yeux emplis de joie faisait battre mon cœur à une vitesse déraisonnable, autant que le fait de rêver d'un contact physique entre nous. J'avais l'impression de ressentir des sentiments que je n'avais jamais éprouvés auparavant. Je n'en comprenais pas la raison, j'avais pourtant déjà été en couple par le passé. J'avais envie de l'avoir pour moi, de l'avoir auprès de moi, mais aussi l'envie de la rendre heureuse, envie de la protéger. Pour moi, elle était le trésor le plus précieux que cette terre n'ait jamais porté. Ce soir, je me rendais compte que je ressentais cette attirance envers elle depuis un bon bout de temps déjà. Elle me manquait chaque fois que nous étions séparés, et je pensais sans cesse à elle. Sans compter son indescriptible beauté qui me plaisait à m'en tuer : j'aurais pu fondre de plaisir rien qu'en la regardant intensément.

Lorsque les rayons d'un soleil déjà bien lumineux me forcèrent à ouvrir les yeux, je me rendis compte que je m'étais assoupi sans en prendre conscience. Je pris le temps de bien m'étirer à mon aise, mais très vite les pensées d'hier vinrent serrer mon ventre. Ce fut un sentiment de tristesse qui remplaça le désir que j'avais éprouvé la veille. La réalité rattrapait à présent mon esprit parfaitement réveillé et conscient.

Je me dégoûtais à désirer une aussi jeune fille, pourtant elle m'obsédait. Elle était si belle, tellement gracieuse que je ne pouvais m'empêcher de désirer la posséder. Sa beauté hantait mes pensées. Pourtant lorsque je regardais la situation d'un œil extérieur, j'avais envie de vomir. Une relation entre un professeur et une élève était aussi gênante qu'impossible, d'autant que j'avais onze ans de plus qu'elle. Comment pourrait-elle être attirée par un homme qui est bien plus âgé qu'elle alors que les garçons de son âge sont tellement plus séduisants ? De plus, elle était si belle qu'elle en paraissait irréelle, moi qui étais si banale j'avais l'impression de ne pas la mériter. Avec son incroyable beauté, elle pourrait piéger dans ses filets le plus beau jeune homme de cette planète, sans aucun effort. Je n'avais pas ma place aux côtés de cette sublime créature, je ne le savais que trop bien. Elle méritait mieux, même par rapport à son âge.

Et puis je me sentais très mal à l'idée de désirer une fille bien plus jeune que moi, venant juste d'atteindre sa majorité, qui en plus se trouvait être mon élève. C'était malsain, et pire encore parce que cette jeune fille ne partageait certainement pas mon attirance, ce qui était bien normal.

Je me ressaisis et commençais à préparer mon petit déjeuner. Plus question de penser à ce désir idiot ! C'était interdit, je devais chasser cette idée irrespectueuse de mon esprit. Je ne me reconnaissais plus... Moi qui avais toujours été si droit, si juste, si raisonnable... Il fallait absolument que je chasse à jamais ces pensées absurdes qui ne me ressemblaient pas. En tant d'années passées à enseigner, jamais je n'avais considéré comme possible l'idée d'être attiré par une élève : tout simplement parce qu'elles étaient bien plus jeunes que moi, mais surtout parce que l'idée d'une relation entre un professeur et une élève me semblait très malsaine.

Enseigne-moi (Romance / Erotique)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant