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キャンディ

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キャンディ

«Jimin, t'es pas déjà sorti hier ?»

Notre aventurier en herbe balaya une mèche blonde de la cime de son petit nez froncé. Ses orbes se vissèrent sur celles de sa tante.

«Oui. Pourquoi ? Je ne peux pas aujourd'hui ?» Quelle voix enfantine, quelle innocence, elle aspirait une compassion terrible. L'aînée soupira. Elle lui accorda un bref signe de la main avant d'enrouler une écharpe autour de son cou candide.

«Ne rentre pas trop tard, d'accord ?»

Un sourire s'étira sur les lèvres carmin du petit bourgeois.

«D'accord !» S'enthousiasma-t-il de sa toute petite voix, mielleuse bien comme il faut. Jimin ne sortait pas beaucoup. Sa mère n'aimait pas ça. Il ne voyait personne. Il n'avait même pas d'amis. C'était comme un Petit Prince en détresse, enfermé dans sa tour, dans sa haute haute tour. Mis à part que dans cette version de l'histoire, la tour était en or et les couverts en argent.

Quelques secondes s'écoulèrent. La porte s'ouvrit puis se referma sur le frêle corps de Jimin. Il sourit, les yeux plissés, guettant le soleil hiémal vêtu d'une merveilleuse robe safranée.

Il marcha, encore et encore, ses pas petits mais frénétiques, précipités. Les œillades qu'il jetait autour de lui étaient empreintes d'une drôle d'excitation. Il n'avait pas l'habitude de ces quartiers là puisque lorsqu'il se promenait, c'était toujours en compagnie de gens qu'il n'appréciait guère, de gens qui blablataient d'argent et de sciences, de choses qui lui échappaient, qui préféraient les allées maculées de boutiques de luxe aux bazars des stands de street food et de prêt-à-porter urbain.

«Bouh !»

«Oh mon dieu !» Jimin sursauta avant de faire volte-face à la vitesse de l'éclair. Il porta une main à sa poitrine battante, le sang glacé, les yeux ouverts. Il soupira de soulagement lorsqu'il reconnut un visage familier.

Le clochard de la veille lui sourit, un sourire de perles blanches. Rien qui ne pouvait laisser envisager qu'il ne possédait pas de chez lui. Même son odeur était douce. Et ses bottes vernies avaient beau être abîmées, elles avaient tout de même l'air coûteuses. Ce garçon était un mystère. Un dangereux mystère au sourire angulaire.

«Comment vas-tu depuis hier ?» Le mendiant inclina la tête sur le côté, un sourire taquin sur son faciès.

Jimin se pinça les lèvres, hésitant. Il n'était pas sûr de vouloir lui répondre. Il lui faisait peur.

«Tu viens souvent par ici ?»

Toujours pas de réponse.

La courbe sur la bouche du bel inconnu redescendit net lorsqu'il remarqua que Jimin tenait à rester silencieux.

«Tu ne comptes pas me répondre ?»

«J'hésite.»

«Pourquoi t'hésiterais ?»

Les pupilles de Jimin ne lâchaient pas d'un pouce celles de son interlocuteur, qui étaient soulignées par des fils crème qui s'écoulaient par milles le long de son front.

«On m'a dit de ne pas parler aux inconnus.»

Le proclamé inconnu pouffa brièvement face à la naïveté du petit fils à sa maman.

«Mais je ne suis plus un inconnu, pas vrai ? Je m'appelle V.»

«V ?»

«Ouais, V. Exactement. T'as vu, tu connais même mon nom. Qu'est-ce qui ferait de moi un inconnu ?» Tout sourire, il s'approcha de Jimin qui, emmitouflé dans sa grasse écharpe, le nez perdu dans le tissu, ne disait plus rien et se contentait de contempler le visage de V, pensif.

«Et toi tu t'appelles comment ?» La voix de V était aussi doucereuse que pénétrante. Jimin frémit.

«Park Jimin.» Répondit-il d'un ton précipité, laissant le J siffloter entre ses incisives chevauchées, de la manière la plus adorable qu'il soit.

«Jimin, t'as une jolie écharpe. Tu me la prêtes ?» Plaisanta-t-il alors que ses jolis doigts arachnéens se promenaient sur le foulard noir rayé d'une grosse bande verte et d'une grosse bande rouge.

Jimin suivait les habiles de V des yeux, obnubilés par leur élégance innée. Curieux, il releva ensuite le bout de son nez rougi par le froid, analysant l'accoutrement de V. Une simple veste en cuir ornait ses fortes épaules.

«Pourquoi ? T'as froid ?»

«Non. Mais c'est du Gucci. Et je suis marié à Gucci.»

Les extrémités de la bouche de Jimin s'ondulèrent en un tout petit sourire. Il commençait à s'habituer à la présence de V, et à trouver amusant tout ce qu'il lui racontait.

«Si je te la prête, est-ce que tu me la rendras ?»

V ne put s'empêcher de rire, pris de court par cette flamme d'innocence qui dansait dans les iris de l'enfant de riche.

«Bien sûr que non.»

Le sourire de Jimin ne fit que s'amplifier. Il n'était pas normal ce V. Tout, de ses airs de rebelle à son honnêteté sans faille, en passant par ses cheveux limpides, ses tatouages, son statut de sans-domicile-fixe, tout était nouveau, tout était différent et tout nourrissait la curiosité de Jimin.

«Jimin, tu veux vraiment pas me passer ton numéro ?» Un rictus s'était formé sur la bouche rouge de V. Il continuait de jouer avec l'écharpe de Jimin, leurs regards s'emmêlaient.

«Je-...»

«S'il te plaît.» Insista le plus grand tout en s'approchant un peu plus encore de Jimin, ses sourcils prenant des inclinaisons qui lui donnait un air triste. La moue tirée, il fixait Jimin. Jimin qui soupira lentement.

Il finit par lui donner son numéro.

«Tu dois vraiment être riche.» Les yeux de V ne quittaient pas l'immense portable de Jimin, qui s'empressa de le mettre à l'abri dans sa poche.

«Pas tant que ça.» Répondit le bourgeois d'une voix timide, alors que ses yeux se baissaient automatiquement.

«On dirait peut-être pas comme ça, mais je suis pas totalement pauvre, tu sais.»

Jimin lui lança une oeillade dans laquelle dansait un feu de curiosité.

«Tu n'habites pas à la rue ?»

Un rire graveleux s'échappa de la gorge de V, amusé, il passa une main autour des épaules de Jimin, l'incitant à marcher à ses côtés. Ce dernier fut pris à court, il sursauta, se mordillant nerveusement la lèvre inférieure. Ce n'était pas qu'il puait, mais il avait en effet une odeur : V sentait l'eau de Cologne, les amandes et le tabac. Et cette mixture de parfums venait titiller les narines de Jimin. Il ne pouvait s'empêcher de la trouver à la fois si irrésistible et envahissante.

«Si. Mais je ne dors pas sur le trottoir. J'ai ma petite antre secrète, ça te dirait de venir la voir ?»

Le regard de V était si pénétrant, si dévorant, Jimin se sentait grignoté par ses belles iris obscures. V leva un sourcil, la tête penchée, un sourire charmeur sur les lèvres et comme obnubilé par la force de ses orbes, Jimin hocha doucement la tête.

satanas +vminOù les histoires vivent. Découvrez maintenant