La Secte Rouge

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La secte rouge

By Serleena

Bi-bip,bi-bip, bi-bip,bi-bip !
Je lève une main que j'abats sur le réveil. Saloperie que ces trucs-là. Si jamais je tenais celui qui a inventé ces objets de malheur ... il risquerait de finir en chiche-kebab. Bon, c'est pas le tout, mais il va falloir que je me lève. Chic. Amenez-moi une grue s'il vous plaît, j'vais pas y arriver tout seul.
Quelques minutes plus tard, j'arrive enfin à décoller le nez de mon oreiller, et m'agenouille sur mon lit. Là je m'étire, et comme il faut. Puis mes bras retombent. Quand faut y aller, faut y aller. Je descends enfin de mon cher sommier, pour aller ouvrir ma fenêtre. La lumière du jours agresse mes pauvres petits yeux si sensibles. Je les ferme et détourne la tête un instant. Quand je regarde à nouveau dehors, j'aperçois ma voisine qui me fixe le rouge aux joues. Ben quoi ! C'qu'y a ? Tout à coup je me rappelle que je suis en boxer. Le spectacle vous plaît ? Vu la bave qui dégouline on dirait bien.
Je me sors de là avec un soupir. Direction la cuisine, pour mettre le café en route. En espérant qu'il n'ira pas trop loin. Pas envie de courir dès le matin moi. Pendant que ça se prépare gentiment, je file m'habiller et me toiletter. Le lavagement d'abord.
( Ndla : scusez-moi, mais avec toute la bave que je fais depuis que j'ai commencé ce chapitre, j'arrive plus à écrire. Y'en a plein le clavier. Deux minutes, j'essuie tout ça. ... Voilà. Où en étais-je ? )
Avant d'enfiler mon uniforme, je juge plus sage de fermer ma fenêtre. C'est qu'elle est encore là en plus. Voyeuse. Voilà. Une fois habillé, retour à la cuisine. Le café est prêt, je m'en sers une tasse et m'installe. Une vingtaine de minutes plus tard, je sors de la maison, direction le Q.G. Encore une journée pleine de surprises et de rebondissements qui commence. Décidément, ma vie n'est qu'un tourbillon d'aventures trépidantes. Me voici devant la porte de monn bureau préféré. En même temps j'en ai qu'un. Que je suis drôle ce matin. Vraiment désopilant. Mes chers collègues sont déjà là, comme d'habitude. Ah non. Riza n'est pas là. Curieux, elle est la première normalement.
Quelque part ça m'arrange. J'aurais un peu de répit avant qu'elle ne m'enterre sous un quintal de dossiers. Ouf ! Ca fait du bien de s'asseoir. Je contemple mon bureau encore vierge de toute paperasse. S'il pouvait rester comme ça toute la journée. Oh mais non, ça n'irait pas. Sur quoi je dormirais s'il n'y a pas de dossiers ? Je jette un oeil à la pendule murale. Mon lieutenant a quand même cinq minutes de retard. Venant d'elle qui est la ponctualité incarnée ça m'étonne et m'inquiète un peu. Aurait-elle eu un souci ce matin ? Dois-je l'appeler pour savoir ?
" Oh doucement Mustang. D'où est-ce que tu t'affole comme ça ? Ce ne sont que cinq petites minutes. "
C'est vrai ça. Pourquoi je m'affole ? Je devrais en profiter au contraire. Parce que dès qu'elle arrivera, je n'aurais plus une minute à mwa. Riza et sa maladie des dossiers, je vous jure ! Je suis prêt à parier mon rang colonel que si je meurs, elle me confectionnera un cerceuil tapissé de pages de dossiers. Il en aura peut-être la couleur. Elle serait même fichue de me demander d'en signer l'intérieur. Ah la la la. Les cinq minutes ne sont pas loin de devenir un quart d'heure de retard. Oh alors là ma poulette, tu va l'entendre pendant un moment cette histoire de retard. Foi de Mustang, elle qui ronchonne chaque fois que je suis pas à l'heure ...
" C'est étrange, le lieutenant Hawkeye n'est toujours pas là." fait Fuery.
Sans blague ça alors ? J'avais pas remarqué dis donc. Heureusement que derrière ces pare-brises se cachent des yeux d'aigles.
" Oui c'est pas normal. C'est toujours elle qui rapplique en premier." ajouta Havoc.
Sont en forme aujourd'hui. Pourtant, ça m'intrigue moi aussi. Nouveau coup d'oeil à l'horloge. Vingt minutes de retard. Là ça devient flippant. Il lui est arrivé quelque chose, c'est pas possible autrement. Sans plus attendre, j'attrape le téléphone et compose son numéro. Ca sonne. Une fois, deux fois, trois fois. Cinq fois et pas de réponse. Je raccroche, de plus en plus inquiet.
" On devrait aller voir." suggéra Falman.
" En route messieurs." dis-je.
On se lève en même temps. Si c'est pas une équipe soudée ça. Dix minutes plus tard, nous nous trouvons devant la demeure d'Hawkeye. Fuery frappe. Seuls les aboiements de Black Hayate nous répondent. Riza ne l'emmène pas toujours avec elle. Quelque chose me dit qu'elle aurait dû cette fois. Surtout que le chien se met à chouiner.
" Fuery, crochetez-moi cette serrure." ordonnais-je.
Le sergent obtempère, et se met à traficoter la serrure. Je me demande où est-ce qu'il a appris ça. En tout cas, aucune serrure ne lui résiste. Une minute après, la porte s'ouvre. On entre, ignorant Hayate.
" Lieutenant Hawkeye ? Vous êtes là ?" lance Havoc.
Silence radio. Il relance son appel, en vain. Nous décidons d'inspecter la maison.
Ca me fait drôle de me retrouver chez elle. J'y avais jamais mis les pieds, et entre nous, j'aurais préféré que ça se fasse dans d'autres circonstances. L'appartement est empli de son parfum, et sérieux ça me chavire. Bizarre. J'entends gémir. C'est Black Hayate, qui me regarde avec un drôle d'air.
" Elle n'est pas là." m'annonce Breda, qui se tient à bonne distance du chien.
Je continue à fixer Hayate, qui gémit plus fort. Il veut me dire quelque chose. Je me penche vers lui au moment où les autres arrivent au salon.
" Il est arrivé quelque chose à ta maîtresse pas vrai ?" dis-je.
" Wooooouuuuuuh !" me réponds Hayate.
" Et c'est grave on dirait." continuais-je.
Hayate me darde de ses yeux noirs, sans cesser de gémir. Je lui caresse la tête, pour le consoler. J'ai l'impression de lire un message dans ses pupilles :
" Retrouve-là. Retrouve maman s'il te plaît. Fais vite elle est en danger. "
Troublant. Serais-je capable de lire dans les pensées d'un chien ? Quoi qu'il en soit, ça ne me plaît pas tout ça. Mais alors pas du tout. J'ignore pourquoi, mais je lui réponds :
" Entendu."
Hayate paraît plus rassuré tout d'un coup. Etrange communication que nous venons d'avoir là. J'avais pas tort tout à l'heure : la journée promet des surprises. Bonnes ou mauvaises, ça on verra. Ca a mal commencé. Je me relève. Puis poussé par un sentiment curieux, je vais voir la chambre de mon lieutenant. Je ne suis jamais venu ici, pourtant je sais où elle est. Je m'arrête un cours instant, sachant que je vais entrer plus profondément dans l'intimité de Riza.
J'inspire et m'avance. Dingue. J'ai l'impression qu'elle est encore là. Qu'elle me surveille. Du calme lieutenant. Je n'irais pas voir dans vos sous-vêtements si c'est ça qui vous inquiète. Quoique ... héhéhé. J'effleure la commode du bout des doigts. Un sentiment de bien-être me submerge. J'ai la sensation d'être le bienvenu ici. On me laisse entrer, explorer les lieux. Avec respect ça va de soi.
Le lit est fait, rien ne semble déplacé. J'entends mes subordonnés qui viennent voir ce que je fabrique. Je sors avant qu'ils n'entrent, et ferme la porte. Bizarrement je n'ai pas envie qu'ils voient sa chambre. Comme si j'avais peur qu'ils la souillent avec leurs yeux. C'est stupide je sais, mais la chambre m'apparaît soudain comme un sanctuaire, où n'est pas qui veut qui peut entrer.
Un temple, où il manque la grande prêtresse.
" Vous avez trouvé des indices colonel ?" interroge Falman.
J'ai encore une main sur la poignée, et l'autre contre la porte. Je ne parviens pas à m'en détacher, à quitter ce havre de paix. Le retour à la réalité me fait l'effet d'une douche glacée.
" Non. Le lieutenant a vraisemsablement quitté son domicile normalement. Le problème a dû se produire sur le trajet." dis-je.
" Dans ce cas, refaisons son trajet." propose Havoc.
" Allez-y, j'arrive."
Ils me regardent avec un certain étonnement, puis s'éloignent. Hayate me rejoint. Le gardien du temple. Je m'accroupis à nouveau, et lui prends la tête entre les mains. Voilà que la connexion homme-chien recommence :
" Je t'ai laissé entrer ici, mais n'oublie pas ce que j'attends de toi. Tu dois me ramener maman, autrement, jamais plus tu n'aura accès à ces lieux. "
Ouh ! C'est qu'il n'a pas l'air de plaisanter. Et moi, je commence à penser que je deviens barje. On ne va pas tarder à me passer une chemise blanche avec de longues manches qui se nouent dans le dos.
" Je te la ramènerais ne t'inquiète pas Hayate. Je t'en fais la promesse." dis-je.
" Bien. Va à présent. "
Hayate se libère de mes mains, et va jusqu'à la porte laissée ouverte. Je me relève. En passant j'aperçois la salle de bain. En pensant qu'elle se baigne ici, nue ... ça me fait des frissons partout. Encore pire que la chambre. J'ai envie d'y entrer. J'avance une main vers la porte. Des aboiements furieux me ramènent sur terre. Hayate tire sur mon uniforme.
" Attends ! Laisse-moi voir !" protestais-je.
" Pas question. Tu as une mission et pas beaucoup de temps. Va-t-en ou je me fâche. "
Je soupire. Ok je m'en vais. Ce sera pour une autre fois. Hayate me regarde partir, et me lance un dernier wouaf d'encouragement. Trop sympa. Les collègues me dévisagent pour savoir ce qui me prends. Je les ignore. Dès l'instant où j'ai franchi le seuil, la réalité m'a sauté au visage, assez cruellement. Riza avait besoin de mon aide, et moi je restais là bêtement dans son appartement, à regarder la poussière tomber. Non mais vraiment ! C'est que ... ça a m'a fait vraiment bizarre d'entrer là. Un peu comme si on m'y attendait.
Je regarde une dernière fois la demeure de Riza. Puis nous refaisons le trajet qu'elle a dû emprunter. Les premiers temps, rien d'anormal. Par contre, c'est en passant près d'un immeuble que ça devient intéressant. Car nous y trouvons un beau désordre. Poubelles renversées, et sutout ... des impacts de balles. Je suis déjà sûr que c'est Riza qui a tiré. Donc, on l'a agressée. Enlevée même.
Une rage comme jamais je n'en avait ressentie se déversa tel un torrent dans mes veines. Riza ... mon garde du corps, mon meilleur soutien et mon soldat le plus dévoué. Enlevée. On me l'a prise. On m'en a privé, séparé.
QUI A OSE FAIRE CA QUE JE LUI ECLATE LA TRONCHE ?
Je remarque à peine mes subordonnés qui examinent les lieux. Je vois rouge. Ou plutôt orangé. Comme le feu que je manipule. Ca gronde en moi, comme un volcan prêt à exploser. Ca ne demande qu'à sortir. Machinalement, mon majeur rejoint mon pouce, dans les deux mains. Je sais bien que ça ne servirait à rien de tout faire cramer là maintenant, pourtant ça me démange.
" Colonel ?"
Oui c'est moi. Je ne suis pas disponible actuellement, car trop occupé à tout faire flamber. Laissez-moi un message après le claquement de doigts sonore. Et priez pour que je sois de meilleure humeur.
" Qu'y-a-t-il adjudant Falman ?" répondis-je.
" On a retrouvé des balles. A première vue ça correspondrait à celles utilisées par le lieutenant." me dit-il.
C'est moi où ils ont tous une gare de retard aujourd'hui ? Mais bien sûr que ce sont les siennes, qui d'autre aurait pu faire un carton ici ! C'est pas vrai !
" Du calme Roy, il ne fait que son travail. Lui au moins. " pensais-je.
" Bien. Je vous remercie. D'autres indices ?" répondis-je d'une voix calme, en dépit de ma fureur interne.
" Non mon colonel." répond Falman.
" Rompez."
Il rejoint les autres.
" Il faut reconnaître qu'il encaisse ça plutôt bien." fait Havoc.
" Pourquoi tu dis ça ?" s'étonne Breda.
" Chais pas ... j'aurais qu'il serait plus en colère que ça. Une intuition."
Tu intuitionne bien mon petit. Je suis effectivement plus en colère qu'il n'y paraît.
Beaucoup plus en colère. Infiniment plus en rogne. En un mot comme en cent, fou de rage. Je vous laisse imaginer ce que ça donne. Pour vous aider, pensez à un volcan en pleine éruption. Parce que vous en serez loin. Moi, c'est dix volcans qui pètent en même temps qui serait plus proche de ce que je ressens.
Encore que.

Fullmetal alchemist FanficsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant