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Le Cauchemar De Roy

Le cauchemar de Roy

By Serleena

Maes lui avait dit qu'il le soutiendrait, qu'il l'aiderait à accomplir son rêve. Roy avait toujours pu compter sur lui. Seulement voilà, Maes était mort et enterré. Qu'allait faire son meilleur ami à présent ? Et sa famille ?
Roy resta là à regarder la tombe, comme s'il attendait que son ami en sorte. Mais Maes ne reviendrait pas. Et il faudrait qu'il s'y fasse. Roy tourna les talons et partit, suivit de Riza. Plus loin, une femme les regarda partir.
" Bien, nous allons pouvoir y aller." dit-elle à un homme qui l'accompagnait.
Celui-ci ne répondit pas. Le regard mort, le teint pâle, la bouche entrouverte on aurait dit un mort vivant. Tous deux sortent de la voiture et se dirigent vers le cimetière. Ils s'arrêtent devant une tombe. La femme fait signe à l'homme, et celui pose les mains au sol. Des éclairs apparaissent. Puis la pierre de granit de la tombe se fissure, avant d'éclater. Le sol tremble, et la terre se soulève. Un cercueil émerge à moitié. La femme l'ouvre. Dedans, un homme aux cheveux bruns repose. Elle sort un couteau ainsi qu'un tube à essai. Ensuite, elle fait une entaille dans le cou, et récolte le sang qui s'en échappe.
" Parfait. Range-moi tout ça maintenant." ordonne-t-elle.
Tel un automate, l'homme remet les mains au sol. Le cercueil retourne sous terre, et la pierre tombale se reconstitue. Le couple retourne à la voiture. La femme démarra, et ils s'éloignèrent. Ils s'arrêtèrent dans divers magasins pour acheter quelques produits, puis ils arrivent dans une cité en ruines. Le couple décharge ses produits, et entre dans une maison relativement intacte.
La femme prépare une boisson, tandis que l' homme mélange les produits qu'ils ont achetés.
" Tiens, bois ça avant de t'y mettre." dit-elle en lui tendant le verre.
L'homme boit tout le liquide sans broncher. Après quoi, elle sort. L'homme attrape le tube contenant le sang prélevé sur le cadavre, et le verse dans la bassine où se trouve les autres produits. A la craie il dessine un grand cercle de tansmutation au tour de la bassine. Cercle qu'il active. Un tourbillon doré apparaît. L'homme ne semble pas s'en apercevoir, pas plus qu'il ne remarque le changement de couleur de ce tourbillon. Des éclairs rouge crépitent. Puis des lianes noires jaillissent de nulle part, et attaquent le malheureux qui ne bronche même pas.
Quand la femme revient, il ne reste plus rien de son compagnon. En revanche, un tas de chair informe gît au sol, et quipousse un râle déchirant. Elle sourit.
" Parfait ! A présent, la phase finale." dit-elle.
Elle referme la porte de la pièce, et s'avance vers le monstre. Elle lui tends des cailloux rouges.
" Tiens, mange ça ça ira beaucoup mieux après." dit-elle en les lui mettant dans la bouche.
La chose mâche les pierres avec avidité. Petit à petit, des organes apparaissent. Le monstre gémit de douleur. La femme continue à lui donner des pierres rouges, qu'il avale avec gourmandise malgré les effets secondaires douloureux.
Elle nourrit pendant des semaines avec les pierres. A chaque fois, le monstre prend un peu plus forme humaine. Et un matin, lorsqu'elle revient, il a réellement l'air d'un humain. Il la regarde, attendant son petit-déjeuner.
" Eh bien ! Je ne penserais pas que tu serais aussi séduisant. Par contre, tu as un air particulièrement triste." dit-elle.
" Je vois des images ... un homme aux cheveux noirs, on rit ensemble. Il y a aussi une femme avec un enfant. Tout le monde rit, puis tout le monde pleure." dit la créature.
" N'y fais plus attention. Au fait, moi c'est Monica." dit-elle.
" Et moi ? Qui suis-je ?"
" Toi, tu es un homonculus. Tu t'appelleras ... voyons ... Distress."
Monica lui tends des pierres rouges qu'il prend et dévore. Un peu après, Distress se lève. Il porte un pantalon noir, une brassière, trois bracelets rouges ornent un de ses poignets, et il remarque des cercles avec des traits sur ses bras. L'homonculus trouve une glace, et s'y avance. Il a les cheveux courts et bruns, une mèche retombe devant ses yeux violets avec une fente. Sur une épaule, un tatouage représentant un dragon mordant sa queue, ainsi que deux ailes au-dessus.
Distresse s'examine sous toutes les coutures, avant de sortir explorer les environs. La ville où il évolue est en ruines et envahie par la végétation. Il repère Monica qui le regarde depuis le toit plat d'une maison. Il bondit sur un arbre, et saute depuis une branche à côté d'elle.
" Quelle agilité !" dit-elle.
" Où sommes-nous ?" demande Distress.
" Dans la cité de Lothar. Une ville détruite par un séisme il y a dix ans. J'aime y venir, c'est si calme." répond Monica.
" Pourquoi suis-je ici ?" interroge l'homonculus.
" Un alchimiste t'a transmuté. Il en est mort, et c'est moi qui me suis occupé de toi. Mais si tu es mort, ce n'est pas de sa faute ni de la mienne."
" Qui alors ?"
" Un certain Flame Alchemist. C'est à cause de lui que tu t'es fait tué. Tu avais une famille qui t'aimait, une vie heureuse. Tu as tout perdu à cause de lui. Résultat, tu es devenu un être humain artificiel, privé d'âme et d'émotions." expliqua Monica.
" Alors ... il va falloir qu'il paie." fit Distress, une vague de colère dans les yeux.
" Tout à fait."
Quelques jours plus tard, Distress découvrit qu'il était capable d'envelopper son corps de métal, et de lancer des lames. Il s'entraîna alors à viser des jours entiers. Quelques fois, des images lui revenaient, et il essayait de les chasser. Mais elles revenaient toujours.
" Seraient-ce des souvenirs de ma vie d'avant ? Cette femme et cet enfant, était-ce ma famillle ? " se demandait-il.
L' homonculus décida d'en avoir le coeur net. Il quitta la ville de Lothar, et se rendit à Central. Cela lui fit drôle de voir tous ces gens, ces maisons, ces voitures. Distress marcha sans trop savoir où il allait. Monica lui avait conseillé d'aller voir au cimetière. Là, il trouva une femme et son enfant qui étaient comme dans ses souvenirs. Elles déposaient des fleurs sur une tombe.
Distress les regarda sans se montrer. Puis lorsqu'elle partirent, il les suivit. L'homonculus arriva devant une maison qui lui parut vaguement familière. Il bondit par-dessus une clôture, et s'approcha d'une fenêtre. Elles étaient là.
Distress les regarda s'affairer, puis ressortir à nouveau. Il profita de l'occasion pour aller explorer l'intérieur de la maison. Il changea son doigt en clé et entra. L'homonculus remarqua un cadre sur une table. Il le prit, et vit un homme qi lui ressemblait entouré de la femme et portant l'enfant des les bras.
Son exploration dura un moment. Distress sut qu'on l'avait beaucoup aimé, et qu'on le regrettait tout autant. Lorsqu'il revint à Lothar, il était furieux.
" Alors, qu'as-tu découvert de beau ?" interrogea Monica en tressant ses cheveux noirs.
" Que je hais ce bâtard d'alchimiste ! J'avais tout pour être heureux, et il m' a tout pris ! Il ne m'a pas aidé quand j'ai eu besoin de lui ! J'ai tout perdu par sa faute !" rugit l' homonculus en brisant une table.
" Je te l'avais dit. Puis-je compter sur ton plein soutien pour me venger de lui ?"
" Pourquoi ? Que t'a-t-il fait ? " interrogea Distress.
" La même chose qu'à toi. Moi aussi j'avais une famille, des amis. Moi aussi j'étais heureuse avant qu'il ne vienne tout détruire. Il a tué tous ceux que j'aimais, il a détruit mon pays exactement comme il a brisé ta vie. Et moi je dis qu'on ne peut pas laisser passer ça." raconta Monica.
" Tu as tout à fait raison. Il faut qu'il paie ! Et quand je le tiendrais à ma merci, il va comprendre le sens du mot douleur." jura Distress.
Monica sourit. Parfait. Son plan fonctionnait comme prévu. Distress était maintenant acquis à sa cause. Quand le moment serait venu, l' homonculus se ferait une joie de s'occuper personnellement du cas du Flame Alchemist.
Distress décida d'aller passer ses nerfs en s'entraînant au lancer de couteaux. Il prit une cible qu'il imagina être son ennemi, et la cribla de lames. Mais ça ne lui suffit pas. Distress avisa une autre cible. Ses bras devinrent deux grands lames, et il se rua sur le rocher. Il n'en resta bientôt plus que des gravillons.
L'homonculus parut satisfait de son résultat, et surtout plus calme. Le chagrin fit place à la colère. Il ne s'appelait pas Distress pour rien. Mais cela ne dura pas. Cette détresse, cette peine et ce chagrin, il allait les faire ressentir à celui qu'il considérait responsable de sa vie brisée. Il voulait voir ses yeux remplis de larmes, il voulait l'entendre le supplier et le voir souffrir, comme lui il souffrait d'avoir tout perdu. Oui il paierait, et au centuple.