— Alors, ce sandwich ? me demande Laurence en me suivant dans la salle de pause, impatiente d'entendre mon verdict quand je reviens à mon poste. Je dépose mon sac à main sur une chaise.
— Parfait, rien à redire à ce sujet, il était vraiment délicieux.
— C'est le meilleur du centre. Et, crois-moi, je les connais tous, m'assure-t-elle en levant le doigt.
— J'en suis persuadée.
— Bien ! Alors maintenant, on se remet au boulot.
Son sourire est absolument magnifique. Elle fait demi-tour en direction de la boutique et je lui emboîte le pas en observant attentivement cette superbe blonde. Sa peau particulièrement claire est nette, sans aucune imperfection, tous ces traits se dessinent finement sur son visage et la rendent très attirante. J'imagine que tous les hommes doivent se retourner sur elle, c'est une évidence, d'autant plus que sa taille élancée amplifie cette beauté. D'apparence très soignée, elle arbore une tenue adéquate pour le travail, pantalon bleu et une veste assortie s'accordant parfaitement à la couleur de ses cheveux et à ses grands yeux. Quant à ses chaussures, j'ai remarqué tout de suite cette paire de ballerines façon escarpins sans talons. J'adore aussi ce style, élégant et confortable.
— Bon après-midi, les filles, et n'oubliez pas les objectifs du jour, c'est très important, nous lance Sophie avant de quitter la boutique.
Derrière la caisse, Laurence et moi levons nos têtes dans sa direction pour lui assurer toute notre implication. Si j'ai bien suivi le planning de la semaine, Sophie ne travaille pas cette après-midi et, moi, j'ai mon samedi, un week-end complet.
— Cela ne m'étonnerait pas que quelque chose se passe entre ces deux-là, ça fait plusieurs fois depuis un mois que Carl s'absente et bizarrement, quand Sophie est en repos, crois-moi, j'ai un flair imparable pour ces choses-là, chuchote-t-elle tout en balançant sa belle crinière blonde derrière ses épaules.
— Oh, désolée, comme tu le vois, j'arrive seulement, et je ne connais rien de vous encore !
— Et justement, que dirais-tu de commencer par boire un verre en sortant du boulot ?
Je lève rapidement les yeux vers les deux clientes, gênée, pour être sûre qu'elles n'aient pas perçu la voix forte et assurée de Laurence.
— Aïe, ce soir... on avait prévu de faire les courses.
— Je vois... Et puis-je savoir qui tu entends par nous ? m'interroget-elle en arquant un sourcil.
Je ne m'attendais pas à ce qu'elle accorde tant d'importance à ma vie et je me sens soudain obligée de rectifier son sous-entendu.
— Ah, non, non, ce n'est pas ce que tu crois, ce n'est pas mon... Je ne suis pas en couple en fait, je suis venue avec mon meilleur ami, et on est coloc.
— OK... hey, déstresse, tu n'as pas à te justifier, en tout cas, pas avec moi... Ne t'en fais pas, c'était juste par curiosité et ça, c'est une de mes nombreuses qualités, dit-elle en appuyant sur le mot « nombreuses ».
Je suis soulagée qu'elle acquiesce sans insister davantage, je me voyais mal lui expliquer cette relation tordue au milieu de la boutique, et qui plus est, de ma première journée. Me dévoiler n'est pas mon plus glorieux talent et surtout, je n'y trouve pas grand intérêt.
— Alors, peut-être, enchaîne-t-elle, pourrais-tu lui proposer de se joindre à nous un de ces soirs, qu'en penses-tu ? me demande-t-elle de son regard bleu perçant, attendant très clairement une réponse positive. Mais au fait, ajoute-t-elle, je ne sais même pas où tu t'es installée.

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Si toi non plus
RomanceÀ vingt-trois ans, Isabelle ne croit plus en l'avenir. Quitter sa ville natale résonne pour elle comme le dernier espoir de s'en sortir et de se créer une nouvelle trajectoire ; trouver la raison de son existence. Sa rencontre avec Patrick, homme my...