Tristesse

Perte d'emploi

Je commence à broyer du noir

Sur les pavés, sur les trottoirs

Même dans les lampadaires, plus de lueurs d'espoir

Alors que mon ombre me crie "t'es qu'un clochard"

Les yeux rivés sur le parterre

Il n'y a plus qu'une part de misère

Dénudé de mon job, plus qu'à plier mes affaires

Car ce soir, en rentrant, je serai seul sur terre

Comment à tous leur annoncer

Que leur papa s'est fait virer

Que si les yeux de maman se sont mis à couler

Ce n'est pas seulement pour nos vacances d'été

J'ai l'angoisse du lendemain

Comme une phobie qui m'étreint

Le réveil ne sonnera pas à 8 heure demain

Et personne ne viendra plus me serrer la main

Toutes les dettes sont à payer

Et les études de mon fils Joe

De ma cravate, je n'ai plus qu'à aller me pendre

Quand de mon calepin je n'ai plus rien à prétendre

Je leur crache à la figure

Ainsi que sur leurs signatures

Tous les fils à papa qui n'ont pas peur pour un emploi

Qu'adviendra-t-il de mon avenir cette fois ?

Un travail, ce n'est pas la vie

Mais sans lui pas d'économie

Ce n'est pas seulement pour la maison en Italie

Ni pour tous les petits plaisirs en famille

C'est un deuil à part entière

C'est comme la perte d'un être cher

Mais de mes déboires, de mes misères, ils n'en ont que faire

Je sais au fond de moi, que je vaux mieux qu'un cœur de pierre