Les escaliers

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Je me rendais pas compte de ce qu'elle me faisait vivre. Quand t'es arrivé. Je pensais pas que tu allais chambouler ma vie à ce point. Aujourd'hui encore, je saurais pas dire si ton arrivée à été bénéfique ou maléfique pour moi. Tu veux que je te remettes dans les circonstances ? Pas de problèmes.
Commençons par le début. Notre rencontre. Sur les escaliers. Le mardi 3 novembre 2016. Tu t'es assis à côté de moi et tu m'as dit :
~Toi - Tu vas pas en récré ?
~Moi - Non.
~Toi - Pourquoi ?
~Moi - J'ai trop peur.
~Toi - Peur de quoi ?
~Moi - Peur d'elle.
~Toi - Toi, tu deviendras quelqu'un de bien au moins.
~Moi - C'est pas ce qu'elle pense.
~Toi - On s'en fout d'elle.
~Moi - Non plus maintenant.
~Toi - Tu sais, c'est du harcèlement. Tu devrais en parler.
~Moi - Si j'en parle elle me tuera.
Et ça a sonné. On est montés en cours et tu ne m'as plus adressé la parole de la journée. Jusqu'au lendemain. Même heure. Même endroit.
~Toi - T'as toujours peur ?
~Moi - Oui.
~Toi - Je peux te demander... Ça fait combien de temps que t'as pas souri ?
~Moi - Depuis que je la connais... Donc à peu près trois ans.
~Toi - Wow... Ça fait longtemps... Et moi je veux voir ton visage s'illuminer. Avec un sourire il serait tellement plus beau.
Et là je t'ai regardé. Je veux dire, vraiment regardé. Comme j'avais pas regardé depuis longtemps. Avec espoir. Avec un sourire intérieur. Avec amour.
Ce qui nous a mené à notre première sortie. Le 3 janvier 2017. Tu t'en rappelles ? Comme ça faisait trois ans que j'avais plus d'amis, mes parents ont accepté de me donner 50€ et pas de couvre-feu. Il y avait un parc d'attraction dans notre ville ce week end là. C'est la qu'on est allés. On a essayé chaque attraction. Une par une. Pour la première fois depuis trois ans, j'ai souri. J'ai même ri. Je me suis beaucoup amusée. Et il y a eu ce moment magique au moment de se quitter. Tu t'es penché vers moi, tout doucement. Et tu m'as embrassé. Est ce qu'au moins tu t'en souviens ? Est ce que tu as ressenti quelque chose à ce moment là ? Moi je me souviens que tes lèvres étaient douces et qu'elles avaient un goût de barbapapa.
À partir de ce moment on était officiellement en couple et j'avais à nouveau espoir. Tu te rappelles de combien de temps on est restés ensemble ? 3 mois et deux jours. Moi j'étais heureuse ! Alors pourquoi ? Pourquoi tu as fait ça ? Je me rappellerais toujours de cette journée. La pire de ma vie. Toujours la même chanson. Sur les escaliers. A 10h. Tu t'es assis.
~Toi - Faut qu'on parle.
~Moi - Je t'écoute.
~Toi - On peut plus continuer
~Moi - A quoi ?
~Toi - A être en couple.
~Moi - Et pourquoi ça ?
~Toi - J'en aime une autre. Je suis désolé.
~Moi - Pas grave. {Silence} Et est ce que... Jla connais ?
J'ai cru que j'étais face à l'homme le plus gêné du monde. Tu ne m'as rien répondu et tu as viré au rouge vif. Et c'est là qu'ELLE est arrivée. Elle t'as embrassé. Devant moi. Et vous êtes partis. J'en revenais pas. T'avais commencé à me fréquenter pour me "sauver" d'elle et la, tu arrêtais pour elle. Ca n'avait pas de sens. Et ce ne pouvait pas se terminer comme ça. C'est pour ça que je t'ai suivi ce soir là. Tu te rappelles de ce qu'il s'est passé ? Moi, oui. Et crois moi, ça ne me réjouit pas. Comment remettre ça dans le contexte ? Tu allais chez elle. Vous êtes montés dans sa chambre et vous avez laissé la fenêtre ouverte. Je suis restée dans la cour. Et Je t'ai appelé. Tu as ignoré mes appels. Et tu as fait exprès. Tu veux savoir comment je le sais ? J'étais juste sous tes pieds. Et vous avez commencé à rire. Ça m'a rendu dingue. Vous deviez savoir que j'étais là. Que je vous entendais. Alors j'ai pris la première chose que j'ai trouvé. Une pierre. Un "gros caillou". Et Je l'ai balancé contre la vitre. Ça l'a brisé et a atterri sur le pied de Rose. Quand je suis arrivée au collège le lendemain, elle avait des béquilles et tout le monde savait que c'était à cause de moi. Toute la journée, on m'a fait des croche-pattes, donné des coups de pieds... C'était l'horreur... Je voulais pas revivre ça. C'est pour ça que j'ai décidé de partir. Pour toujours. Je suis désolée si je t'ai fait du mal, Maxence. Je garde ton prénom en moi. Merci. Merci pour tout.

Recueil d'OSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant