Chapitre 2: France

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Lorsque Tessa se réveilla, il était cinq heures du matin. La guirlande de sa chambre s'était éteint. Elle alluma la lampe posée sur sa table de chevet dans un petit cliquetis. Elle réfléchis un instant, puis décida de s'habiller. Elle sauta de son lit et prit des habits au hasard dans son armoir, puis descendit à la cuisine pour manger.

En regardant par la fenêtre, elle se rendit compte que le vent tapait très fort. Elle resta de longues minutes devant la fenêtre comme ça, à regarder les roses s'entrechoquer et les sapins se soumettre sous la force du vent.
Elle parti tôt, pour pouvoir trainer sur le chemin.
Ce matin là, elle ne croisa ni Charlotte, ni Lucie, ni Diane.
                                   ~

Lorsque la sonnerie retentie, il était 13h. Tessa se réveilla en sursaut lors de son habituel cours d'SVT. Mr Harten invita ses élèves à sortir, et Tessa pu enfin entrer dans son premier cours intéressant de la journée, celui d'art. C'est ici que Tessa se sentait le plus rassuré. Elle poussa la porte de la classe avec satisfaction. Cependant, lorsqu'elle ouvrit la porte, elle remarqua que la personne qui se tenait vers le bureau du professeur n'était pas occupé par son propriétaire. A sa place se tenait une grande femme élancée, aux longs cheveux chatains et aux grosses lunettes rondes. Tessa ne peut s'empêcher de lui lancer un regard très étonné. Le professeur habituel était pourtant très assidu, il y a donc quelque chose qui cloche.
- Bonjour à tous, commença-t-elle. Je suis votre nouveau professeur, France.  Je sais que l'absence de Mr Dubois, votre professeur habituel, peut légèrement vous étonner. J'ai le regret de vous annoncer qu'il est décédé hier soir, ce qui fait de moi votre nouveau professeur.
Tessa fut tout de suite effondrée. Quelque chose d'étrange se passait avec cette prof. Non seulement elle était d'un direct époustouflant, mais en plus de cela son regard était... Transpercant. Comme si elle pouvait lire en une personne seulement en la regardant. Bien-sûr, cela était impossible. En tout cas, selon Tessa.
France sourit.
- Il peut aussi vous sembler étrange que je vous demande de m'appeler par mon prénom, mais d'après moi c'est plus facile pour la cohésion professeur-élève.
C'est après cela que Tessa a décrocher. Tout le monde était très touché du décès de Mr Dubois, et France leur a donc demandé dans son premier cours d'écrire une lettre pour qu'elle sache si ses élèves arrivent à gérer cette nouvelle.
En écrivant cette lettre, Tessa ne pouvais s'empêcher de penser au rendez vous de ce soir, qu'elle avais avec Lucas. On peut dire qu'elle avais été vraiment surprise lorsqu'il lui a proposer de sortir avec lui; mais Tessa  sais que Lucas est un gentil garçon et elle ne pouvais pas cacher qu'il lui plaisait aussi beaucoup. C'est à ce moment là qu'elle le vit : lui et son groupe d'amis, au fond de la salle. Ils se regardaient en rigolant et en s'asseyant.
Ils croisèrent leur regards un moment; et pendant une fraction de seconde, elle crut voir dans son regard de l'intérêt.
Lorsque la sonnerie du fin de cours retentit, Tessa se rendit compte que France la regardait fixement.
- Attendez moi quelques minutes, Tessa. J'ai quelque chose d'important à vous demander.
Tessa, surprise, se demanda ce qu'elle avait à lui dire. Elle espérait qu'elle ne veuille pas lui parler de la mort de Mr Dubois, qui l'affectait beaucoup.
Quand toute sa classe fut partie, elle regarda l'heure. Il était 14 heures; dans une heure, elle pourrait aller à son premier rendez vous avec Lucas.
Elle rattroupa ses affaires, et France ferma la porte derrière les élèves.
- Je dois te parler de ce rendez vous que tu as ce soir avec ton amis Lucas.
Tessa se retourna très lentement.
- C'est lui qui vous en a parler ?
Tessa se sentit rougir.
- Non. Tessa, tu ne dois pas aller à ce rendez vous.
Les larmes lui montèrent aux yeux. Mais ce n'était pas de la tristesse : elle pleurait de colère. Cette professeur n'avait rien à lui dire. Elle n'avait pas à lui donner des conseils d'amour alors qu'elle ne la connaissait que depuis quelques minutes.
- Je... Je dois y aller, bégaya-t-elle. Je vais être en retard à mon prochain cours.
France mis sa main sur son épaule.
- Écoutes Tessa. Je sais que nous ne nous connaissons que depuis quelques minutes, mais ce garçon n'est pas bon pour toi. Il te veux du mal. Il a parié cinquante euros avec ses amis qu'il n'arriverait pas à coucher avec toi cette nuit. Je dis cela pour ton bien.
Tessa était plus que outrée. Elle repoussa une mèche ondulée sur son visage et parti de la salle en claquant la porte derrière elle.
Après le cours de 14 heures, elle se dirigea vers la salle de théâtre, plus décidée que jamais.
Soudain, Diane et Charlotte accourèrent vers elle.
- Salut Tessa, commença Diane.
- Dit nous, tu peux nous dépanner, moi et Diane ? On aurait besoin de 20 euros pour s'acheter de la vodka. Ce soir, c'est la fête de George, et on compte bien se déchirer, fini Charlotte.
Tessa prit un air consterné. Non seulement elle était dégoûtée par cette demande complètement surréaliste, mais en plus de cela, elle n'avait pas été prévenue de cette fête.
- Désolée, les filles. Je n'ai pas d'argent, mais demandez à Léo. Il a toujours des trucs en stock.
Les deux filles prirent un air dégoûté et s'en allèrent.
Tessa souffla et entra dans la grande salle de théâtre. Il n'y avait encore personne. Elle s'assit sur la scène, pensant de nouveau à ce que France lui avait dit. Était-ce une mise en garde ? Ou était-elle folle ?
Quelques minutes plus tard, il n'y avait toujours personne. Lorsque la sonnerie de 16 heures retentit, Tessa, épuisée, repartit. Mais c'est à ce moment qu'elle vit une silhouette s'approcher de la scène. Tessa se leva en sursaut.
-Qui est là ? S'exclama-t-elle.
-C'est moi, Lucas. Désolé du retard.
Le visage de Lucas sortit de la pénombre, ainsi que sa sublime silhouette. Elle le contempla quelques secondes, dans la lumière des spots.
Mais il ne perdit pas de temps à reprendre la conversation.
- Tu... Tu ne veux pas qu'on aille ailleurs ? Il est déjà tard...
Tessa fut non seulement surprise, mais elle était aussi en colère. Elle attendait ici depuis 14 heures, et tout ce qu'il trouve à lui dire, c'est lui demander si elle veut partir d'ici.
Mais malgré tout, Tessa ne voulais pas gâcher ce rendez vous et lui sourit.
- D'accord, tu veux aller où ?
- Ça te dit de venir chez moi ?
Là, elle était consternée. Lucas était-il aussi puéril ?
- Tu ne veux pas plutôt qu'on aille dans ce parc, au bout de la rue ?
Étrangement, la réaction de Lucas ne changea pas. Il acquiesca et ils se mirent en chemin.
Lucas engagea la conversation.
Et sinon, qu'est ce qui t'as ammener à accepter ?
-Je te trouvais gentil. Je pensais que tu avais un bon fond, même si quelques amies m'ont mise en garde contre toi.
- Quelles connasses ! Je suis gentil, quand même ! Tu me trouves toujours sympa, même si je t'ai fait attendre, n'est ce pas ?
- Euh... Oui, mentit Tessa.
Lucas passa son bras sur ses épaules.
- Dit donc, il y a pas un chat, ici...
La voix de Lucas se fit soudain plus douce.
Il s'assirent sur un banc. Tessa était très gênée par la situation, même si elle ne laissait rien paraître.
Lucas pencha sa tête vers son visage.
Tessa eu un mouvement de recule, mais elle se ravisa. L'atmosphère était silencieux. Mais ce n'était pas un bon silence. C'était un silence pesant, de mort. Le sentiment de gêne de Tessa grandit en elle.
Lucas passa une main sur sa cuisse. Elle la dégagea lentement, alors qu'ils s'embrassaient.
Elle se sentait de moins en moins bien.
- Euh, Lucas...
Il ne broncha pas, continuant de l'embrasser dans le cou.
Soudain, Tessa vit une silhouette derrière un arbre. Celui qui se trouvait juste en face d'elle, à quelques mètres.
- Lucas, je crois que quelqu'un nous observe.
Lucas releva la tête vers elle.
- Arrête d'être aussi parano. Il y a personne, ici.
La silhouette refit surface derrière l'arbre.
Tessa se lève d'un bond. Lucas lui tenait fermement le poignet.
- Qu'est ce que tu fais ? Demanda Lucas.
- J'ai vu quelque chose, je te dis... Et lâche moi, Lucas. S'il te plait.
Lucas tira sur son bras.
Tessa, effrayée, s'échappa de l'étreinte de Lucas et couru jusqu'à l'arbre. Lucas était juste derrière elle, essayant de la rattraper.
-A... Attends, Tessa ! Tu fous quoi, bon sang ?!

Un homme habillé en noir se tenait juste derrière l'arbre. Tessa se tourna vers Lucas, qui avait maintenant un air gêné.
- Tu sais qui c'est, peut être ?
- Tess', je peux tout t'expliquer...
- Ne m'appelle pas Tess', répliqua-t-elle. Qui c'est, lui ?
-On... On avait fait un paris, moi et mes potes... Si j'arrivais à t'embrasser ce soir, je gagnais 50 euros... Mais, je sais que c'était bête... T'es pas une fille aussi facile que ça...
Tessa était hors d'elle, à présent. Son teint frôlait le rouge tomate et se condondait très bien avec les couleurs des feuilles mortes d'automne.
- Ta gueule. Ferme la, Lucas. Moi je crois que ça t'as beaucoup amusé, et que tu devrais donner 50 euros à ton pote, parce que tu as perdu. C'était pas plutôt coucher avec moi, que tu voulais ? Ne fais pas l'innocent, espèce de connard.
Les larmes lui brouillait la vue. Elle ne voyait plus rien, mais était persuadée d'avoir vu Lucas baisser les yeux.

Sur ces derniers mots, elle reparti, complètement bouleversée. Des questions se bousculaient dans sa tête. Pourquoi Lucas avait-il fait ça ? Et surtout, comment France pouvait avoir raison à propos de lui ?
Marchant sans savoir où aller, elle s'accroupit sur le côté de la route en sanglotant. C'est alors qu'une main bienveillante se posa sur son épaule.

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