Jour 10

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J'ai la poitrine qui se comprime. Ma respiration est coupé et mon coeur s'emballe. J'essaie tant bien que mal de rester calme, de prendre sur moi et de ne pas stresser mais en vain. Tout ce que je redoutais depuis ces deux mois de vacances va me tomber dessus. J'essuie mes mains moites sur mon jean qui camoufle mes formes d'une manière trop insuffisante pour moi. La raison de cette crise de panique est simple. C'est la rentrée des classes. C'est la dernière année au collège et c'est ce qui m'aide à affronter la réalité. Plus que dix mois à voir tout ceux que je déteste tout ce qui me rendent l'existence horrible. D'une main tremblante je tourne la poignée de la porte qui me sépare de tout l'horreur du monde. Avant que je ne puisse mettre un pied dehors ma mère m'appel.
-Annabelle! Tu as oublié ton déjeuner chérie.
Elle me tend le sac en papier et m'embrasse sur le sommet de la tête. A 14ans je devrais détester ça mais mes parents sont les seuls qui me montrent des marques d'affection alors je laisse faire.
-Passes une bonne journée ma puce.
Si elle savait tout ce que je subissais au collège elle se douterait bien que c'est impossible pour moi de passer une « bonne journée » au collège. En sueur j'avance, un pied devant l'autre, petit à petit. Je sens mon coeur à deux doigts de s'arrêter. Mon corps secrète sûrement trop d'adrénaline pour qu'il batte aussi vite. Je sens ses battements à chaque extrémités de mon corps. Au bout des doigts, des orteils et même dans la tête. 20minutes me sépare de chez moi à l'enfer sur Terre. Un proverbe italien dit « un diable ne fait pas l'enfer » et je peux vous dire que c'est complètement faux. Car Nathalie Audart est satan en personne et elle a créé un enfer sur terre. Un enfer sur lequel elle règne depuis bien trop longtemps. D'un coup des bouffées de chaleur me font suffoqués ce qui ne serait pas plus mal d'ailleurs si je pouvais simplement arrêter de respirer maintenant. Mis à part mes parents je ne compte pour personne. Je n'ai pas d'amis et encore moins de petit ami. Parce que l'on me voit seulement comme Annie Crassi ou Annie la crasseuse qui a de petites formes et qui ne rentre pas dans la catégorie des jolies filles de la société. Mais je m'en foutais pas mal que l'on me trouve jolie. Ce que je voulais moi c'était que l'on me foute la paix. Qu'on arrête de remplir mon casier avec du papier toilette plein de caca de chien ou qu'on arrête de jeter mon déjeuner à terre pour l'écraser. Depuis mes 9 ans j'ai cette étiquette de la fille qu'on adore détester et personne n'a jamais osé m'en donner une autre. Sûrement de peur d'être la nouvelle marionnette de Nathalie. Ce conflit entre nous a commencé sur un malentendu, un simple accident.

Plus que 13 minutes et j'y serais et je sais qu'ils seront prêts à me recevoir. Lors de la deuxième semaines du mois d'août j'ai fêté mes 14ans, pour l'occasion je n'ai rien fait comme à mon habitude, mes parents n'ont pas compris pourquoi comme à leur habitude. Soit dit en passant ma plus grande crainte est qu'ils découvrent un jour ce que mes « camarades » me font vivre alors je le cache comme je le peux. Ce jour là j'ai reçu une lettre. Pas une lettre toute lisse,non une enveloppe avec des reliefs qui nous laissait imaginer qu'elle contente un objet. Je savais bien que ce n'était pas un véritable cadeau alors je suis monté dans ma chambre. J'ai longuement hésité à l'ouvrir,puis me suis décidé. Je l'ai ouverte et plonge ma main à l'intérieur. Il y avait une carte noir avec une écriture rouge. Sur le carton était inscrits les mots suivants.
« Ça te donnera peut envie d'aller maigrir grosse vache -N❤️ »
Avec hésitation j'ai vidé l'enveloppe sur mon lit. Une douzaine d'os en sont tombés. Des os recouvraient une partie de ma couette. Je trouvais ça tellement sale et dégradant. J'étais si blessée que je finis par en être brisée. Je me suis effondrais et ai pleuré en silence pour que mes parents n'entendent rien. Une heure plus tard j'ai ramassé ce « cadeau » que j'ai mis dans LA boîte. Dans cette boîte je stocke tout ce que j'ai reçu de leur part. Que ça soit dans mon casier,dans mon sac, dans mon décolleté ou dans ma boîte aux lettres j'ai mit tout ce qui me donne envie de mourir dans une boîte que je cache sous mon lit.

Annie CrassiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant