"Un grand sacrifice est aisé, mais ce sont "les petits sacrifices continuels qui sont durs." (Johann Wolfgang von Goethe
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Rouge. Éclat vermeil sur du sable doré.
La corde qu'il a tressé de ses mains se tend, tandis qu'il bondit dans le vide. Pas d'hésitation, ou tu meurs. Pas un son, ou tu meurs. Reste concentré, froid comme la glace malgré un soleil brûlant
En bas, il peut les voir, les corps de ceux qui sont morts. Corps brisés d'enfants trop jeunes, gorges tranchées et cou tordus. Là où ils étaient dix, ils ne sont plus que trois.
Un souffle. Il est en vie et la liane a tenu. Tenir, encore...Toujours. Ce sera bientôt terminé.
- Arrogant. Vous n'êtes que des armes, et les armes n'ont pas le choix.
Et Aquilae s'éveille en hurlant.
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Désert de sable brûlant. A des kilomètres à la ronde, il n'y a que des dunes, des pierres, et un Soleil malfaisant et omniprésent. Aucune source d'eau, ni d'Oasis bienfaitrice, mais juste une chaleur insupportable qui laisse derrière elle un froid glacial lorsque la nuit vient.
Ici, c'est la plus hostile partie du désert des Mirages, loin des sources et des forêts des pics de l'Andra. Aucun des clans nomades, qui pourtant se disputent territoires et richesses sans se soucier un instant d'un pouvoir royal qui, de toute façon, semble avoir des choses plus importantes à faire que de mettre de l'ordre sur une terre qui n'apporte rien, n'ose s'y aventurer, et pour cause...Ce sont les terres de la Confrérie. Et personne n'y vient sans invitation, au risque d'être retrouvé cloué sur un mur, la gorge tranchée pour les chevaliers, les pieds et les mains coupées pour les voleurs et les bandits.
Les dix enfants qui se trouvent actuellement à genoux sur le sable brulant, entourées de ces silhouettes masquées dans leurs costumes de cuirs et de tissus, les yeux bandés et un bâillon au coin des lèvres, en ont tous reçus une. En témoigne l'étrange broche d'or sombre que chacun porte, dont la forme rappelle celle d'un de ces rapaces qu'ils voyaient parfois voler autrefois, lorsque existait un endroit qu'ils pouvaient nommer « maison » sans mentir.
C'est le symbole de la Confrérie, l'aigle chassant sa proie. Les assassins chassant leurs victimes.
Plus aucun n'a de parents. Certains sont morts depuis des années, d'autres non. Trois des dix enfants récoltés cette années sont des parricides. Les six dont les parents ont résisté sont orphelins.
Le dernier, l'unique fille du groupe, a été reniée par ses parents dès la réception de sa médaille. C'est la plus jeune et la moins solide, avec de longs cheveux noirs et des yeux sombres. D'ordinaire, les initiés sont tous des mâles. Pourtant, le Vieux l'a choisie, elle, parmi toutes, et les ordres de Chaykh al-Jabal sont absolus.
S'ils sont tous ici aujourd'hui, c'est qu'ils doivent passer la première des quatre épreuves destinées à évaluer leurs capacités physiques, mentales et psychiques, et qui décidera de leur destin au sein de la Confrérie. Car si, ici, le fort peut gagner le droit de vivre, le faible meurt.
Quatre épreuves. Une de force, une de vitesse, une de souplesse, et une dernière, la plus importante, pour l'esprit.
La première est toujours l'épreuve de force, et c'est celle que beaucoup estiment la plus simple. Le groupe est divisé en deux sous-groupes de cinq, et chacun des enfants reçoit une arme choisie par le Vieux en personne. Puis les enfants entrent deux à deux dans un cercle de sable, qui fait alors office d'arène, et s'affrontent, sans enlever le bandeau qu'ils ont sur les yeux.
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Mémoires d'Yggdrasil : Les Ombres du Passé
Fantasy"J'ai tout donné au soleil, tout, sauf mon ombre." (Guillaume Apollinaire) Un mariage, un traité entre deux grandes nations...Pour la première fois depuis dix ans, la paix règne en Midgard. Les races anciennes ont été vaincues, retranchées au-delà d...