Chapitre 2

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Super l'ambiance, il donne déjà le ton ! Mais si je m'attendais à ça... Le fermier est juste à tomber par terre... Je sais, ça fait ado en chaleur, mais personne ne pourrait nier l'évidence. Cet homme est grand, mat de peau, musclé, bordel... Et en plus tatoué sur le bras. Il est vêtu d'un jean, qui lui descend légèrement sur les hanches et porte une chemise à carreaux de cow-boy, qui laisse entrevoir ses abdos, ruisselants de sueur. Quand je vous dis que nous sommes en Amérique profonde et certainement pas en Normandie ! Ce fermier est d'une réelle beauté, c'est indéniable. Par contre, sa façon de m'accueillir lui retire des points, il ne sait pas à qui il a affaire ! On ne me parle pas sur ce ton et la politesse n'est pas faite pour les chiens. Déjà que ça me saoule profondément de devoir travailler dans une ferme, s'il commence les hostilités de cette façon, la cohabitation risque d'être assez mouvementée !

- Bonjour !? Je lui lance en me levant quelque peu agacée.

Je vous répète que vous êtes en retard, on n'est pas à Paris ici, les animaux n'attendent pas !

Les animaux ? Parlons - en des animaux... Au moins votre chien, lui, m'a accueillie comme il se doit... Parisienne ou non, je connais la politesse !

Le fermier me fixe et fronce les sourcils, il ne doit pas aimer être remis à sa place, mais je ne pense pas abuser. Je déteste être traitée de la sorte, j'ai un minimum de dignité et de caractère pour ne pas me laisser faire, surtout quand je sais que j'ai un minimum raison !

Il fait un pas vers moi et se redresse.

- Kathy, c'est bien ça ?

Vous connaissez mon prénom, c'est un début.

Donc... Kathy, je vais être clair ! Vous n'êtes pas mon invitée, ni même un visiteur de simple courtoisie. Vous êtes ici par obligation et vous devez accomplir vos tâches pour rembourser ce que vous devez à la société.

Mais... bégaie-je

Il n'y a pas de "mais", je n'ai pas fini. La politesse est aussi de ne pas couper la parole. Donc pour finir... Je suis votre patron, pendant trois mois. J'ordonne, vous exécutez, que ça vous plaise ou non. Si vous ne pouvez pas le supporter, je vous invite à repartir d'où vous venez et de passer par la case prison. C'est votre choix, mais dépêchez-vous, car nous n'avons pas toute la journée.

La rage et la frustration commencent à m'envahir, il a beau être d'un physique irréprochable, c'est un vrai connard. Il doit avoir l'habitude que les gens lui mangent dans la main. Ou alors il me considère simplement comme une merde de par ma condamnation. C'est décidé, je le déteste ! Le pire dans tout ça, c'est que je ne peux rien faire, je suis coincée et il en joue. Comme toute personne, dans le fond, malgré ce que j'ai dit, je n'ai pas envie d'aller en taule. Je suis réaliste, personne ne viendrait me voir pour m'apporter du linge propre, ou des cigarettes. Je crèverais seule au fond de ma cellule, car ma mère serait trop occupée avec son meilleur ami Jack Daniel...

Je n'ai qu'une envie, à ce moment précis, c'est de lui mettre un coup de boule, ça calmerait les ardeurs de ce paysan à l'égo surdimensionné ! Je ferme les yeux, inspire profondément et essaie de garder mon sang-froid. Je prends vraiment sur moi pour ne pas exploser ! Je ramène mes mains dans mon dos et sers mes poignets de toutes mes forces ...

J'aurais aimé avoir mon sac de frappe pour me défouler, chose que je fais très régulièrement quand j'ai les nerfs, comme aujourd'hui.

- Je... Je suis désolée, mais il y avait du monde sur la route...

FARMING LOVE De Emilie C.HOù les histoires vivent. Découvrez maintenant