Chapitre 3

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Lorsque je redescends, je vois mon patron appuyé sur l'évier, tête baissée, avec une tasse dans la main. Il a l'air fatigué ou bien mon arrivée le dérange, je ne sais pas... Je toussote et m'approche pour lui signaler ma présence. Il sursaute et renverse un peu de sa boisson chaude.

- Et merde ! Fait chier bordel.

Je suis désolée, je ne voulais pas vous faire peur ...

Il ne répond pas, mais bougonne en essuyant le café sur l'évier. Il finit ce qui reste dans sa tasse en une goulée et se dirige vers la porte d'entrée, sans un regard pour ma personne. Putain, mais ce n'est pas possible ! Pourquoi il est autant de mauvaise humeur ? Son attitude me laisse perplexe, mais après tout, rien à foutre ! Je suis là pour bosser et tant pis s'il ne peut pas me voir en peinture. Je ne pensais pas qu'à la campagne, on jugeait les gens aussi vite...

Mon patron, une fois à l'extérieur, trace. Il marche d'un pas pressé, sans même se préoccuper si je le suis ou non. Le chien nous accompagne. Enfin, me suit pour être exacte ! Alors lui, je l'aime déjà, il est très affectueux et me fait penser à Prosper mon chien. Je suis mon patron de près, vers une sorte de grande grange, proche de la maison. Avant de pénétrer dans le bâtiment, mon patron se dirige vers un petit cabanon et m'attend à l'entrée, visiblement agacé.

- Bon... Vous venez ?

Oui, j'arrive, lui dis-je sur un ton sec !

Arrivée à son niveau, il rentre dans la pièce. Je remarque toute sortes de choses, des étagères et frigo où sont entreposés des médicaments en tout genre, des accessoires que je ne reconnais pas et des tenues de travail.

- Bon, je vous explique. Ici, c'est le cabanon pour vous changer le matin, avant de vous occuper des animaux. Vous trouverez une salopette et des bottes. Vous verrez, c'est assez indispensable pour ne pas ruiner toutes ses fringues. Vous remettez chaque chose à sa place en fin de journée et proprement, s'il vous plaît !

Bien sûr ..

Le reste, vous n'y touchez pas, de toute façon, il y a un cadenas sur le frigo des médicaments.

Vous savez, si vous me dites ne pas y toucher, je n'y toucherai pas. Je comprends assez vite !

Il ne répond pas de suite et me fixe. Cet homme me perturbe, car j'ai du mal à le cerner. J'ai l'impression que la colère le dirige, pour quelle raison ? Je n'en ai aucune idée, mais qu'il ne se méprenne pas, je suis dans le même état que lui, j'aurais préféré rester tranquillement chez moi ou traîner avec mes potes. Contrairement à lui, je fais un minimum d'efforts...

- Bref, regardez si une paire de bottes vous convient, je vous attends devant.

Je regarde parmi toutes les bottes, mais je ne me fais pas d'illusions, je fais du 36 de pointure et ça m'étonnerait fortement qu'une d'entre elles convienne. À ma grande surprise, je trouve une paire customisée, féminine, en 36 et demi, cachée dans un petit coin du cabanon, parfait ! De toute façon, je n'ai pas trop le choix, les autres sont beaucoup trop grandes pour moi, il aurait dû s'en douter.

Une fois les bottes enfilées, je ressors à l'air libre. Mon patron m'attendait, assis sur une sorte de gros poteau en bois ; il se relève, prêt à passer à la suite, lorsque soudain, il s'arrête net, fixant mes bottes. Ses yeux sont écarquillés, mais il ne dit rien ...

FARMING LOVE De Emilie C.HOù les histoires vivent. Découvrez maintenant