Morose, je feuilletai mes dessins, qui étaient éparpillés dans toute la salle à dessin. Côme y avait mis un désordre monstrueux. En soupirant, je me laissai tomber à genoux, et entrepris de les trier par sujet. Il y a beaucoup de portraits de Juliette à tout âge, ainsi que de portraits de Côme, ainsi que de Grisou, que je n'avais pas revu depuis mon départ. Mon cœur se serra, encore une fois, lorsque je tombai sur les dessins des jardins.
Je laissai délibérément ces croquis-là de côté, m'attachant à trier les portraits de Juliette en fonction de son âge. Dieu qu'elle grandissait vite... J'avais si peur qu'elle ne finisse par m'échapper, par avoir envie de sortir, de jouer comme n'importe quelle petite fille de son âge... Ce jour adviendrait forcément, et cela me déchirait le cœur.
Je sursautai en sentant des bras entourer ma taille, et tournai la tête. C'était Côme. En voyant mon expression, il fronça les sourcils, avant de me serrer contre lui :
« - Ma Titania... Que t'arrive-t-il ? »
Je levai la main, lui montrant un dessin de Juliette alors qu'elle n'était qu'un bébé. Son regard se voila d'émotions, et il embrassa ma tempe :
« - Elle était si mignonne, si adorable...
- J'ai peur qu'elle ne m'échappe, Côme... »
Il me prit le dessin des mains pour l'écarter, avant d'agripper mon visage :
« - Titania... C'est le destin de chaque enfant. Mais elle a encore de longs moments à passer avec nous, je t'assure. »
Les larmes me montèrent aux yeux. Je reniflai, avant de balbutier :
« - Mais... Si un jour, elle a envie de sortir... Si elle n'a plus envie de rester avec nous, si...
- Si rien, me coupa-t-il. »
Côme me prit dans ses bras avec tendresse, et déposa doucement ses lèvres sur mon front :
« - Nous avons encore plein de temps avant que cela n'arrive. Ne te fais pas de souci... »
Je me laissai aller contre lui, avant de relever le visage vers le sien :
« - Tu as beaucoup dérangé mes dessins, tu sais... »
Il afficha une mine surprise, avant de froncer de nouveau les sourcils :
« - Moi ? Non, j'ai juste pris précipitamment un portrait de Juliette, avant de partir à ta recherche... La pièce était déjà dans cet état. Je pensais que c'était toi. »
Ma gorge se noua, tandis que j'essayais de comprendre ce qu'il me disait. Je finis par écarquiller les yeux :
« - Tu veux dire que... Ce n'est pas toi qui a tout dérangé comme cela ? »
Il secoua la tête. Et aussitôt, la panique grimpa dans ma gorge. Si ce n'était pas Côme, alors qui était-ce ? Ma poitrine se comprima brutalement, me faisant hoqueter.
Côme s'empressa de me serrer contre lui, se balançant dans un geste apaisant :
« - Respire, ma Titania... C'est sûrement Séraphine, ou Léandre, ou bien encore Eglantine. Je t'en prie, ne te mets pas dans un tel état... »
Il prit ma main, et la déposa à l'endroit de son cœur, pour que je sente les battements réguliers sous ma paume. Lentement, je m'adaptai à sa respiration, pour finir par avoir un rythme de nouveau normal. Bercée par sa douce voix qui me murmurait des paroles apaisantes, je l'enlaçai de toutes mes forces, apaisée. Il avait raison, je n'avais aucune raison de m'inquiéter.
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The sound of silence (Tome 2) ✅
Исторические романыJe sentis mon cœur se serrer devant tant d'amour, et souris malgré moi. Elle vint se nicher contre moi, enfouissant son visage dans mon cou. Je la serrai contre moi, humant le délicieux parfum qui s'échappait de ses cheveux. Elle embrassa ma clavicu...