Ça commence au bout des doigts. Un petit frétillement, une légère sensation. Le bord libre, presque inexistant, c'est à la plaque que ça a débuté. Ça glisse petit à petit sur les ongles, dans les ongles. Le lunule, et enfin le cuticule. L'ongle insensible ressent. Ça continue son chemin. Le long des phalanges maintenant. Tout doucement et pourtant si vite. La paume se déhanche tendrement. Mais elle n'a pas de hanche. Dommage.
Si la voyante était là, elle ne dirait rien car les lignes ont disparu. La main n'a déjà plus d'identité.
Mais ça ne s'arrête pas là. Ce serait trop simple enfin.Lorsque ça se propage à l'intérieur du bras, les poids se dressent, puis retombent; frétillent puis s'apaisent; se meuvent et se meurent. Comme le reste du corps maintenant. C'est allé si vite. Impossible de le retranscrire. Le croque-mort sera déçu, lui qui est si friand des histoires de ses clients. Tant pis. Une autre fois peut-être.