Hurlements

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Des hurlements déchirent la nuit ; des cris bestiaux ; non humains. Tout est retombé dans le silence, comme suite à un traumas, où l'on perd tout repaire et tous n'est rien. L'absence de sons était l'une des choses que l'on peut ressentir suite à un violent coup à la tête où quand la mort approche à grand pas.  Les choses se déforment pour n'être que des taches de couleurs qui nous donnent la migraine et la nausée.

Alors les yeux s'ouvrent et les visages se tendent. Ils se lèvent d'un bond, pour ceux qui n'étaient pas encore déjà alertés par les grognements bestiales et s'habillent rapidement. Tous frissonnent cette fois, jamais auparavant ils n'avaient eu peur d'un cris, d'un seul est unique hurlement déchirant le silence des grillons et des chouettes de la forêt d'à-coté. 

Alors quand leurs yeux et leurs esprits encore à peu près sains rencontrèrent une réalité qui leur semblait bien trop imagé, ils ne purent comprendre la beauté de cette oeuvre. 

Éventré, à moitié bouffé, une villageoise était sur le sol. La peau avait été arrachée, retournée et grignotée. Elle fixait de ses yeux crevées les premiers arrivés, Thomas et Damien, son visage était resté bloqué sur une expression d'effroi et de dégoût. Sa longue robe n'était que des fragments de tissus rougis ; elle ne pouvait pas être nu, elle n'avait plus aucun organes, presque. Elle tenait son cœur, comme si elle voulait l'éloigner d'elle et de l'agresseur. 

Kevin retient un haut-le-cœur, pareil pour Damien qui se firent tous les deux poussés vers la maison de Jordan qui ne voulait pas les voir vomir. Thomas aida Cyril à repousser tout le monde qui s'avance vers la scène de film d'horreur beaucoup trop bien faite.  

La nuit fut longue pour les habitants, l'idée qu'une personne totalement lambda avait été massacrée ; par un monstre ou par un animal, seule la défunte pouvait le savoir. Maxime est le médecin, le seul à des centaines de kilomètres à la ronde et il ne voulait étaler les rumeurs sur le décès violent aux alentours.  Il avait fouillé la dépouille, avec précision, il avait beau refaire et refaire plusieurs fois les examens, il trouve toujours la même double réponse.

Il trouvait des marques de dents animal, il pensait que c'était un coyote ou un loup mais aussi des marques de dents humaines. Il avait du mal à les différencier, c'était improbable ! Il trouvait des poils humains et ceux d'un loup ; tout les deux se ressemblent alors qu'il ne devrait. Le corps de la femme est horrible à voir, mangé à moitié, déchiqueté en petits morceaux de chaires et de muscles. Ses ongles retournés, les cheveux arrachés, elle ne ressemblait plus à rien. Son visage était figé dans une expression de douleur intense. 


- Maxime ... Tu devrais dormir... Tu n'as pas dormit de la nuit ... Et je n'aime pas te savoir traîner avec les morts ... 


La voix de Cyril fit sursauter Maxime qui lâcha son scalpel, il tache le sol de quelque gouttes de sang. Il tient sa poitrine en respirant rapidement, lançant un regard un peu mauvais à son conjoint qui vient l'enlacer sans trop le collé. Il lui embrasse sa joue en souriant un peu tristement. 

- Cyril... Ça n'a pas de sens ! Il y a des traces de dents humaine et animal ! Des poils humains et des poils animal. C'est pas possible sauf si les deux sont arrivés l'un après l'autre. Et quand je recherche dans les dossier de toute la ville, il n'a rien. Il montre tous ses feuilles de travail, toute ses recherches et tous les manipulations qu'il a fait ; il s'acharne à chaque petit détails mais toujours le même résultat. Une table plus loin, débordante de feuilles griffonnées et de tasses de café salies par ce liquide foncée et énergisant. 

- Tu devrais te reposer... Je vais la mettre au frais et tu la finiras demain. Il prend ses mains et lui enlève ses gants. Il lui enlève aussi son masque et l'embrasse doucement.  Maintenant tu rentre... 

ThiercelieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant