La nukenin de Kiri

II - Les deux visions de l'art

Suite à ce kidnapping imprévu, elle s'était arrêtée dans un petit village du Pays des Vagues. Pour changer un peu, elle n'allait pas le détruire. Elle y resterait juste quelques temps afin de se reposer. Elle n'était pas invincible et on venait bien de le lui prouver. Elle n'avait pas non plus une quantité inépuisable de chakra. Il lui fallait un minimum de repos pour exploiter ses capacités au maximum. Et aussi pour se remettre de toutes ces émotions éprouvées d'un seul coup. A vrai dire, elle n'avait pas l'habitude d'en ressentir autant, ou plutôt, elle avait perdu l'habitude.

Il commençait à faire froid en ce début d'hiver. Elle n'avait pas eu une bonne idée en se dirigeant au Pays des Vagues. Elle portait donc une grosse écharpe noire qui lui couvrait son bandeau de ninja et la moitié de son visage. Elle l'avait volé sur son chemin, car elle avait compris que si elle ne voulait pas avoir de nouveau une mauvaise surprise, il fallait se faire discret. Elle n'avait pas envie de retomber sur ces deux nukenins. Et le pire c'était que sa prime avait encore augmenté. Elle ne pouvait plus montrer son visage à tout le monde.

Elle tendit son bol au chef cuisinier qui lui resservit immédiatement une nouvelle portion. Elle était déjà à sa troisième part. Il était temps qu'elle reprenne sa route, sinon elle n'arriverait pas au prochain village avant la tombée de la nuit. Et elle ne comptait pas arriver là-bas avec une main en moins à cause du froid glacial de la nuit. Elle allait payer lorsqu'elle se rendit compte qu'elle n'avait plus son porte-monnaie. Dans la précipitation elle avait dû le perdre, pendant qu'elle essayait de fuir ces deux membres de l'Akatsuki complètement taré. Elle se trouvait en mauvaise posture. Elle n'avait pas la force ni la fois de tuer encore une autre personne. Elle avait déjà massacré un village entier il y a quelques temps. Pas besoin d'une victime pour une raison aussi futile qu'un bol de nouille.

C'est alors qu'une main se posa sur son épaule. C'était peut-être Hidan ou Kakuzu, ils l'avaient sûrement rattrapé. Ça ne sentait pas bon, elle n'avait plus assez de force pour combattre. Mais elle ne se laissera pas faire pour autant. Avec un peu de chance elle pourra trouver une autre ruse. Elle attrapa la main qui se trouvait sur son épaule et se retourna brusquement. Elle vit alors un jeune homme, il ne ressemblait ni à Hidan ni à Kakuzu. Elle avait l'impression de l'avoir déjà vu quelque part, mais elle ne se souvenait pas où. Il lui tendait son autre main. Il tenait entre ses mains les économies de Mizu.

- Je crois que ceci vous appartiens. Lui dit-il avec un grand sourire.

Elle tendit à son tour sa main afin de récupérer la bourse. Mais il la retira aussitôt hors de sa vue. La jeune femme ne comprit pas. Cet homme souhaitait bien lui rendre son argent, alors pourquoi l'avoir retiré alors qu'elle s'apprêtait à le lui prendre .

- Un merci ne serait pas de refus. Dit-il d'une voix glaciale.

- Veuillez excuser mon impolitesse, je vous remercie. Répondit-elle en prenant l'argent des mains du jeune homme.

- Non, c'est moi qui devrais m'excuser. Ces temps-ci je suis sur les nerfs. J'en deviens presque irritable. Ca fait maintenant trois ans qu'une amie à disparue. Et la seule chose qui m'a permis de savoir si elle est vivante, c'est la prime qu'il y a sur sa tête. Comprenez que ça ne me rends pas joyeux. Expliqua-il en s'asseyant à côté de Mizu.

Cet homme, elle le connaissait vraiment. Elle connaissait cette voix, ce ton si affectueux. Elle connaissait ces cheveux noirs et ces yeux dorés, cette couleur si rare. Et surtout, elle connaissait ce caractère si lunatique. C'était bien lui... Henkō Mūdī. Son meilleure ami, celui qui avait toujours été là pour elle durant son enfance. Pourquoi après trois an, ses souvenirs ressurgissaient tous en même temps. Elle était plus proche de lui que de toute sa famille. Alors oui, elle se sentait coupable. Elle n'avait pas fait ses adieux à l'homme qu'elle aimait le plus en ce monde.