Le moment où tout a basculé...

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C'était une journée orageuse et sombre. Gabrielle s'arrêta un instant devant la fenêtre pour contempler ce ciel obscur avec fascination. Elle faillit oublier son anorak, absorbée comme elle l'était par la couverture ténébreuse qui s'étalait devant ses yeux. Elle tressa les cheveux en natte, et pris son parapluie. Elle ouvrit la porte et faillit être renversée par une puissante bourrasque qui la fit chanceler. Courbée, elle avança, bravant la tempête qui grondait.

Un éclair zébra le ciel, les feuilles se soulevèrent comme mues pour un étrange instinct Tout à coup un puissant coup de tonnerre retentit, faisant sursauter Gabrielle. Puis les cieux s'ouvrirent en déversant des trombes d'eaux. On aurait dit que Dieu avait lui même décidé de punir l'espèce d'un quelconque outrage en déversant sur elle les foudres divines. 

Gabrielle jura et ouvrit tant bien que mal son parapluie déjà détrempé par le liquide grisâtre taché de pollution qui imbibait le sol mou. Elle continua son, avancée d'une démarche chaloupée, en évitant les escargots et sautant par dessus les flaques. 

Elle longea la lisière de la forêt, sombre et mystérieuse. Elle se sentais étrangement attirée par les sous-bois étranges, comme un petit garçon horriblement attiré par un pot remplit de bonbons. Elle s'arrêta alors, contemplant les bois, émerveillée par la luxuriante végétation. Elle frissonna, puis se mit alors à avancer, repoussant une petite voix perçante qui lui intimait de courir loin de cette forêt obscure. Elle pénétra dans les sous-bois, ses bottines faisant craquer les feuilles sous ses pas. Elle s'enfonça de plus en plus profondément entre les arbres recouverts de lierre. Elle marcha ainsi en perdant le fil du temps, huma toutes les odeurs d'humus et de mousse qui flottaient. Elle ne vit bientôt plus rien autour d'elle, et c'est à ce moment là, qu'elle se rendit compte qu'elle était complètement perdue. Mais une force plus puissante que sa logique obligea ses jambes à continuer de marcher. Son esprit était engourdie et ses sens commençaient à s'émousser. Ses paupières devinrent lourdes, puis d'un coup ses jambes lâchèrent, la précipitant au pied d'un chêne centenaire, certainement le plus grand arbre de la forêt. Elle sentit alors quelque chose d'étrange, rôder autour d'elle, mais ses sens étaient trop engourdie pour s'en alerter, et elle s'endormit...   

GabrielleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant